Article mis à jour le 4 février 2023 à 08:14
Ce 17 avril, Jean Castex, Premier ministre, et Julien Denormandie, Ministre de l’agriculture, étaient en déplacement auprès des viticulteurs d’Occitanie. Dans les Pyrénées-Orientales, ils ont rencontré, sur une parcelle de vigne détruite par le gel à Estagel, élus, personnalités du monde agricole et exploitants.
Entourés par ce comité d’accueil, le chef du gouvernement et le ministre n’ont guère eu le loisir de constater les ceps de vigne endommagés par le gel. Ils ont défendu néanmoins pu défendre le fonds de solidarité de 1 milliard d’euros annoncé le matin même dans l’Hérault. Également présente, Carole Delga, présidente de la Région a quant à elle débloqué 5 millions pour compléter le dispositif d’État et éviter « les trous dans la raquette ».
♦ 1 milliard d’euros, comment et pour quoi faire ?
Le fonds de solidarité prévoit une année blanche de cotisations, le dégrèvement de taxes foncières sur le non bâti… Ou encore une amélioration du dispositif des calamités agricoles qui sera porté jusqu’à 40% pour les pertes les plus importantes.
Pour Pierre Hylari, viticulteur depuis 10 ans dans le secteur de Tautavel, « 1 milliard pour l’agriculture, ça ne veut tout dire et rien dire. Maintenant, il faut attendre les modalités de versement. Parce que la redistribution est toujours complexe ». Alors oui, le jeune exploitant rétorque, si le gouvernement ne nous avait pas aidés, cela aurait été synonyme d’abandon de l’agriculture. Un peu dépité, Pierre Hylari de conclure, « vous savez des réunions de crises, on en a tous les ans ».
Selon Jean Castex, « L’Etat doit être à la hauteur de cette catastrophe. A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Je suis venu annoncer un effort significatif de l’Etat à hauteur d’un milliard d’euros, car la situation le justifie ». Le chef du gouvernement de rajouter : « Nous sommes au rendez-vous pour le court terme ; mais nous devons aussi tirer des enseignements plus profond « .
♦ Mais Jean Castex s’inquiète aussi du coup psychologique subit par la profession.
« Le très court terme, c’est l’aspect psychologique. Nous devons être très vigilants à ce qui se passe humainement. Au sein des familles des agriculteurs touchés ». Selon Fabienne Bonnet, présidente de la Chambre d’agriculture, « pour connaître l’étendue des dégâts, il faudra attendre le vrai chiffrage en juillet ; ou à l’automne pour le vin ».
Selon Carole Delga, la première enveloppe de la Région ne suffira pas. « On devra certainement compléter à l’automne ». Dans le cadre des procédures de calamités agricoles, la Région participera en complémentarité de l’Etat pour la prise en charge des pertes de récoltes et de fonds. L’objectif est d’apporter rapidement une aide directe ou une aide à la perte de revenus aux producteurs.
♦ La vallée de l’Agly la plus touchée par le gel
Notre département a été touché de manière différente selon les secteurs nous précise Pierre Pagnon, viticulteur à Torreilles et Président des Jeunes Agriculteurs. « Cela fait plusieurs années que nous subissons des calamités avec de lourdes conséquences ; grêle, gel, sécheresse. Depuis 2016, certains jeunes cumulent de grosses pertes de volumes ».
A titre personnel, Pierre Pagnon est également touché. Il a perdu entre 30 et 50% sur les cépages les plus touchés. « Ce sont les cépages précoces qui ont gelé, certains pieds avaient déjà 3 ou 4 feuilles. Sous -6 degrés, les Chardonnay, Syrah, les Macabeu n’ont pas tenu. Ce qui est sauvé, c’est ce qui n’était pas encore sorti ».
Selon Pierre Pagnon, il va désormais falloir attendre pour savoir quelles communes entrent dans le dispositif Calamité agricole pour le gel 2021.
♦ Comment s’adapter à ces aléas climatiques sur le long terme ?
Au-delà du soutien immédiat, Jean Castex a évoqué « un investissement pour le long terme ». Il a précisé « la nécessité d’apporter des réponses structurelles pour renforcer durablement notre agriculture face aux aléas climatiques ». Sur le terrain, il a évoqué diverses pistes de travail dont une reforme des modalités de l’assurance récolte. Jean Castex a également évoqué une réflexion au niveau de la Politique Agricole Commune et de la recherche ; notamment au niveau des espèces cultivées.
Pierre Hylari de commenter : « Mon métier, c’est de faire du raisin et du vin. Mais si demain un ingénieur agronome me dit faut que je plante une autre variété qui serait plus adaptée, pourquoi pas ». Bruno Vila exploitant et président de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles, syndicat représentant du syndicat agricole rétorquait quant à lui. « La réflexion sur l’adaptation au changement climatique, nous l’avons tous les ans ».
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