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Thym, romarin et lavande, le nouvel El Dorado des viticulteurs catalans

Article mis à jour le 13 septembre 2023 à 17:37

La baisse constante de la consommation de vin en France, passant de 100 litres de vin (par an et habitant) en 1975 à moins de 50 en 2010¹, a conduit les vignerons à s’interroger sur la meilleure option pour diversifier leur culture et survivre à l’arrachage de leurs vignes. Depuis 2013, Bruno Colange, exploitant agricole de 26 hectares à Rivesaltes s’est inscrit dans le cadre d’un dispositif d’innovation pour franchir le cap de la monoculture viticole à la diversification. Grâce aux recherches menées avec le lycée agricole et la chambre d’agriculture, aujourd’hui la culture de Plantes à Parfum Aromatiques et Médicinales (PPAM) est codifiée et enseignée pour apporter un revenu de complément aux viticulteurs ou susciter des vocations parmi les jeunes agriculteurs qui s’installent.

♦ Période de récolte, variété de plans ou coûts de production, vous saurez tout sur le PPAM

Deux sites ont été cultivés avec ces variétés depuis le début de l’essai, une parcelle à Rivesaltes et une autre à Tresserre. Chacun de ces sites subis des contraintes spécifiques, typographiquement parlant, au niveau de la qualité des sols mais aussi la mise en culture après une fiche prolongée à Tresserre, contre une remise en culture après arrachage de vignes pour Rivesaltes.

Sur 4 ans, l’ensemble des acteurs ont listés les différentes techniques utilisées, les dates de plantations ou de récolte, les machines utilisées ou le travail manuel, les rendements… autant d’éléments qui sont aujourd’hui utiles pour ceux qui voudrait se lancer dans la culture du thym ou de la lavande. Le développement de la filière est piloté par l’Etablissement Public Local d’Enseignement et de Formation Professionnelle Agricole (EPLEFPA) Perpignan-Roussillon  et la Chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales (PO).

♦ Les alambics du département

La culture de thym, romarin et autres lavande nécessite une transformation. En effet, le produit récolté doit d’abord subir une ou plusieurs transformations avant sa commercialisation. Des opérations s

ouvent réalisées par les producteurs eux-mêmes. Ainsi, les produits destinés à l’herboristerie doivent être séchés, battus, triés et nettoyés. Tandis que ceux destinés à l’aromathérapie ou aux cosmétiques doivent subir un processus de distillation. La structuration de la filière nécessite donc la création ou l’installation d’alambics, privés ou publics. Le domaine du lycée a installé et gère à Théza, un alambic de 700 litres pour répondre à la demande des producteurs locaux.

♦ Les PPAM un secteur en plein essor

En 2015, il y avait 2832 hectares de surfaces en plantes aromatiques et médicinales soit 45% de la totalité des surfaces exploitées en plantes à parfum. 2066 producteurs et producteurs-cueilleurs cultivaient les 5970 hectares dévolus aux plantes à parfum et plantes aromatiques et médicinales. Ce qui faisait de la France, le 3ème pays européens producteur dans cette filière.

En France, c’est le bassin du sud-est, les régions Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Rhône Alpes qui comptabilisent la majorité des surfaces cultures en PPAM (61%). L’ancienne région Languedoc-Roussillon comptait 194 exploitant pour 355 hectares cultivés.

Une filière en pleine émergence car l’ancienne région connait depuis 2010 un développement exponentiel de la filière, avec un quasi doublement des exploitations entre 2010 et 2015. Les 3 espèces les plus cultivées localement sont la lavande et le lavandin, le thym et le romarin.
Les débouchés sont essentiellement dans l’herboristerie, les compléments alimentaires, les cosmétiques ou les parfums, huiles essentielles et arômes, d’où la prévalence des méthodes bio dans la filière.

Une demande du marché qui est supérieure à l’offre et qui met en perspective des débouchés pour les jeunes qui souhaitent s’installer, à l’image de Titouan en apprentissage en horticulture au lycée de Rivesaltes très intéressé par la filière car « il s’agit d’un secteur inexploité et à forte demande ». Il achève son apprentissage dans 5 mois et envisage sérieusement de se lancer dans la culture des PPAM.

♦ La filière brassicole de retour dans le département

Un projet de création de malterie est actuellement incubé à l’université. L’objectif de Nicolas Gasnier, porteur du projet est simple : « faire pousser du malt pour répondre à la demande croissante des brasseurs artisanaux locaux. L’inquiétude était quant à possibilité de produire assez de malt pour fournir les 16 brasseries artisanales locales et pour Nicolas Gasnier cela est tout à fait possible « particulièrement sur certaines zones, autour d’Elne ou dans les Aspres ».  Outre la réinstallation de cette filière localement, Nicolas Gasnier souhaite « intégrer dans son projet, une approche environnementale, sur l’économie d’eau, d’énergie… mais aussi travailler dans l’esprit du circuit court, de réduire l’empreinte écologique du transport, de participer à l’économie locale et aussi  d’offrir de nouveaux débouchés à l’agriculture du territoire ».

¹ Source – Revue Géographique de l’Est – Mutation de la filière viticole en Europe

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