Article mis à jour le 28 février 2024 à 19:05
Argelès, Perpignan, Prades, les cinémas des Pyrénées-Orientales s’apprêtent à ouvrir leurs portes pour le festival « Au Cinéma pour les droits humains ». Une initiative portée par l’antenne perpignanaise de l’association Amnesty International. Photos © Clara Ribo
Tout au long du mois de mars, l’antenne locale d’Amnesty International de Perpignan assurera la projection de films engagés sur les droits humains. De retour pour une 11e édition, le festival « Au Cinéma pour les Droits Humains », aura pour thème cette année : le sort de la femme dans le monde. Discussions, rencontres et partages seront au rendez-vous dans le département.
Organisation non gouvernementale réunissant plus de 10 millions de personnes, Amnesty International rayonne dans le monde entier. Mobilisé pour porter différentes actions, ce mouvement se bat pour les droits fondamentaux. Pression sur les gouvernements, action en justice, pétition, tous les moyens sont bons pour se faire entendre. Dans plusieurs pays, des commissions et des chercheurs enquêtent, rédigent des rapports, se documentent pour obtenir les ressources suffisantes pour informée et militer.
Canet, Prades, Argelès, quels cinémas accueilleront le festival ?
Le festival « Au Cinéma pour les Droits Humains » existe depuis plusieurs années, de la Corse, en passant par les Alpes-Maritimes jusqu’à Marseille, le festival atterrit en Occitanie pour faire sa tournée dans les Pyrénées-Orientales. Au total, ce sont 14 films qui seront diffusés dans les cinémas du département. Depuis Canet-en-Roussillon jusqu’à Prades, en passant par Perpignan, les projections sont variées.
Le 8 mars, à l’occasion de la journée internationale des droits de la femme, le cinéma du Castillet diffusera le film « Afghanes ». Sous la forme d’un ciné-débat, la projection sera suivie de l’intervention d’Antoinette Chahine, une Libanaise torturée et emprisonnée pendant cinq ans après un jugement inéquitable dans son pays. Elle livrera son témoignage poignant et partagera les conditions dans lesquelles les femmes vivent au Moyen-Orient. « Malheureusement, c’est la triste réalité et il faut que les gens se rendent compte qu’on a beaucoup de chance de vivre en Occident. Il faut comprendre pourquoi des immigrés veulent venir, au risque de leur vie, pour avoir au moins une vie décente, même si ce n’est pas toujours le cas », nous confie Serge Pioli, vice- président de la locale à Perpignan.
Parmi les films sélectionnés, « Levante » sera projetée dans les cinémas à Canet et à Perpignan, respectivement les 2 et 19 mars. Ce film brésilien revient sur la force du collectif en retraçant l’histoire d’une équipe de volley brésilienne prise entre le conservatisme du pays et les aléas de la vie.
Le 19 mars, au cinéma du Lido à Prades, la diffusion du documentaire « Pierre, feuille, pistolet » s’inscrit dans le contexte géopolitique actuel. Lorsque la guerre en Ukraine éclate, Maciek Hamela, le réalisateur, décide d’accompagner les Ukrainiens en Pologne grâce à son mini-van. Les voyages éprouvants de ces nouveaux réfugiés ont été filmés à chaud. Une projection rappelant que la guerre en Ukraine perdure maintenant depuis deux ans.
Le groupe « 46 » s’active sur le territoire
Il y a six mois, Amnesty France fêtait ses 50 ans. L’occasion pour le comité perpignanais de faire le bilan. Aujourd’hui, plus de 400 groupes existent sur le territoire français. Avec près de 60 personnes inscrites pour une vingtaine d’actifs, Serge Pioli se montre fier « d’être le seul groupe en France à avoir autant d’antennes jeunes. À savoir six déclarées, dans six lycées de la ville, fonctionnant indépendamment du groupe local des plus âgés ». Alors pour le festival, les générations collaborent.
Diffusion à l’UPVD, les jeunes prennent le relais
Pour les étudiants de l’Université Via Domitia, trois diffusions sont prévues dans les amphithéâtres. Les programmations sont à retrouver dans les locaux de l’établissement. Julie, nouvelle responsable de l’antenne jeunes Amnesty International, est enthousiaste à l’idée de porter ce projet. Arrivée à la rentrée 2023 sur le campus du Moulin à Vent, l’ancienne juriste de formation s’est rapidement rendu compte qu’aucun groupe de la sorte n’existait. Nostalgique de son adhésion à l’antenne jeunes de Rennes, Julie décide d’entamer la procédure pour créer ce groupe d’étudiants Amnesty.
« Je souhaitais m’investir dans une association et je savais qu’Amnesty laissait une liberté aux jeunes d’agir. Quand le relais jeune de la région m’a informé qu’il n’y avait pas de groupe à Perpignan, j’ai sauté sur l’occasion », nous confie la jeune femme. La difficulté pour la nouvelle responsable de l’antenne n’a pas été tant dans les procédures administratives mais plutôt à trouver des étudiants bénévoles. À ce jour, ce sont sept étudiants de Perpignan qui font partie de l’antenne d’Amnesty International. L’antenne jeunes, en partenariat avec les antennes lycéennes du département, a pour projet d’organiser une course à Villeneuve-de-la-Raho. L’objectif reste le même : sensibiliser et récolter des dons pour l’un des combats portés par l’ONG.
Pour Serge Pioli, « c’est un plaisir de revoir l’antenne étudiante revivre à Perpignan. Pour nous, les étudiants sont essentiels, ils sont le vrai tissu de la défense des droits humains », affirme-t-il.
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