Article mis à jour le 23 janvier 2024 à 21:09
D’après une étude menée par l’INSEE, le salaire moyen dans les Pyrénées-Orientales est de 2050 euros mensuel. Soit 20% en dessous du revenu médian national (2524 euros). Classés 89e sur 100, le département fait partie des mauvais élèves.
En tête du classement national, on retrouve le département des Hauts-de-Seine avec un salaire mensuel de 3990 euros. Dans la région Occitanie, d’autres territoires affichent un salaire inférieur à celui des Pyrénées-Orientales. En Ariège les salaires moyens sont de 2030 euros par mois, 2000 euros dans l’Aude et seulement 1950 euros en Lozère, le département figure par ailleurs en queue du classement national.
La fracture sociale est nette, entre des revenus très hauts et une énorme précarité. « Le RSA ne cesse d’exploser dans le département », affirme Jérôme Capdevielle, président de la CAF des Pyrénées-Orientales. « Nous sommes passés en l’espace de quelques années de 20 000 à 25 000 bénéficiaires. »
RSA et Prime d’activité, indicateurs de précarité
On compte également une forte augmentation de la prime d’activité, « liée intrinsèquement à une reprise de l’emploi », d’après Jérôme Capdevielle. Le Revenu de solidarité active et la prime d’activité sont des indicateurs de précarité. « On peut qualifier les salariés qui perçoivent cette prime d’activité de travailleurs pauvres. » La hausse significative du nombre de bénéficiaires de ces compléments de revenus établit qu’il existe une grande fragilité sociale dans les Pyrénées-Orientales.
« Il y a dans notre département de grandes disparités en termes de revenus », explique le président de la CAF. « Nous avons de très hauts revenus et une immense majorité de salariés qui survivent et essayent de boucler les fins du mois. »
Pour le représentant départemental du syndicat Force Ouvrière, l‘augmentation des salaires est d’une extrême urgence sociale. « Nous ne pourrons pas continuer comme cela longtemps, car vivre des minima sociaux en 2024 ne suffit plus. »
Quand une seule rémunération ne suffit plus
L’immense majorité des salariés du département des Pyrénées-Orientales ont une rémunération proche du SMIC. Les salaires du public ont un meilleur sort et avoisinent les 2260 euros net par mois, soit 10% de plus que ceux du secteur privé. Pour le syndicaliste, l’instauration de la prime d’activité est un aveu de faiblesse du Gouvernement. « L‘État considère qu’à un moment donné, quand on est au SMIC, on doit compléter la rémunération par une prestation sociale pour vivre décemment. » Les plus fortes rémunérations sont des professions libérales. Certains revenus dépassent allègrement les 2000 euros nets mensuels, ce qui concerne une partie infime des actifs.
Une autre disparité mentionnée par le président de la CAF est l’emploi à temps partiel, subi notamment par les femmes. « Je prends souvent comme exemple les aides à domicile. Dans la majorité des cas, ce sont des mères isolées », souffle-t-il. Les Pyrénées-Orientales ne dérogent pas à la règle. « Je pense que nous sommes l’un des départements où le temps partiel est le plus présent », insiste Jérôme Capdevielle. Selon les statistiques France travail, l’emploi partiel représente une part de 18% en France, contre 25% dans le département.
Les écarts de salaires entre les hommes et les femmes sont encore bel et bien présents en 2024, sur tout le territoire national. Selon l’Observatoire des inégalités, les femmes gagnent en moyenne 24% de moins que les hommes. Le différentiel reste de 15% quand elles occupent un poste similaire avec une ancienneté et une fonction équivalente.
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