Article mis à jour le 8 août 2024 à 15:04
Ce mardi 8 Novembre, journée de mobilisation générale, une partie des professionnels de santé était dans la rue. Les locaux perpignanais de l’Agence Régionale de Santé ont vu défiler plus de 200 infirmiers et puéricultrices.
Deux cortèges qui ont certes considérablement perturbé la circulation mais aussi permis à ceux qui ont choisi ces métiers par vocation d’exprimer leur colère face à la dégradation de leur condition de travail. Une actualité sensible après la vague de suicides qui a touché la profession au cours de l’été.
Vent debout contre la HAD (Hospitalisation à Domicile)
Les infirmiers libéraux étaient venus en nombre l’après midi pour dénoncer notamment la réforme et la montée en puissance du dispositif des HAD. Système qui, selon les grévistes, n’est « pas plus économique que l’hospitalisation classique et qui met en péril leur profession en créant une concurrence directe avec le secteur hospitalier ». Emmanuelle Peponnet du SNIIL* précisait : « Nous coûtons 20 fois moins cher que les salariés des hôpitaux, ce dispositif va dans le sens d’une volonté politique de démantèlement de notre profession qui a débuté avec la ministre de la santé précédente ». Selon elle, le gouvernement a même prévu de créer des auxiliaires de santé qui pourraient effectuer des actes jusque là réservés aux infirmiers. « Ils veulent créer des auxiliaires en diabétologie habilités à faire le suivi des diabétiques ».
Conditions de travail détériorées et manque de considération de la profession
« C’est notre fonction que l’on défend pas notre secteur, il y a un gros malaise » rappelait une jeune femme qui souhaite rester anonyme par crainte de représailles de sa direction. Elle a vu au cours de ses 19 ans de carrière ses conditions de travail se dégrader considérablement, faisant référence aux cinq suicides d’infirmièr(e)s survenus au cours de l’été. « J’ai choisi ce métier pour aider les gens à se soigner et aujourd’hui j’aide les gens à sortir leur chéquier ! »
Dans le secteur public, les conditions ne sont pas meilleures. Les représentants syndicaux de la profession déploraient dans une lettre ouverte au Président de la République le 2 novembre :
« Les moyens humains et parfois matériels, sont réduits, la qualité des soins dégradée et les soignants le vivent très mal. Ils rentrent chez eux avec le sentiment de ne pas avoir fait leur travail »
L’association Nationale des Puériculteurs/trices Diplômés et des Étudiants est venue grossir le cortège des grévistes. Ils réclamaient, entre autre, une « reconnaissance de la plus-value de la spécialité de puériculteur »
Les pharmaciens font des vaccins pour 10€ nous pour 6,30€, qu’ils arrêtent de nous dire qu’il faut faire des économies !
La réponse de la ministre de la santé Marisol Touraine se fait attendre. En effet, elle annonçait en septembre dernier « un plan à l’automne pour les professionnels de santé ». À ce jour, les professionnels de santé restent sans aucune réponse à leurs malaises.
- Revue de presse du 24 novembre : Ils ont parlé de Perpignan et des Pyrénées-Orientales - 24 novembre 2024
- Violences intrafamiliales : le tribunal de Perpignan déploie 15 téléphones grave danger - 23 novembre 2024
- À Perpignan, l’appel à ces familles gitanes qui fuient les bancs de l’école - 22 novembre 2024