Article mis à jour le 28 décembre 2022 à 20:02
À Perpignan, comme dans 175 villes de France, les participants à la marche pour le climat sont venus en famille pour crier « il n’y a pas de planète B ». C’est à l’appel d’un collectif de citoyens, d’ONG et d’associations que la marche perpignanaise a été organisée. Un moyen pour les participants de prendre part à la journée mondiale de lutte contre le réchauffement climatique. Au moment même où se tient en Pologne la COP24 qui réunit 200 pays au chevet du climat, des milliers de personnes se sont mobilisées en France pour insister sur l’urgence d’agir. Pour rappeler que l’avenir de la planète, mais aussi le nôtre et celui des générations futures, est l’affaire de tous et que chacun peut encore agir.
♦ « Make our Planet (vraiment) Great Again »
Ce slogan, aperçu sur une pancarte, a l’avantage d’interpeller deux grands de ce monde. Le premier d’entre eux, Donald Trump, compte parmi les climatosceptiques. Il affirme sa position résolument hostile à toute forme de taxation, et en particulier celle qui concerne la lutte contre le réchauffement climatique. « Make our Planet Great Again » lancé par Emmanuel Macron et détourné du fameux « Make America Great Again », slogan de campagne du milliardaire américain.
Emmanuel Macron avait fait le choix de détourner le discours du président américain quand ce dernier avait choisi de quitter, malgré l’engagement de son prédécesseur, les accords de Paris. Un engagement juridiquement contraignant à la mise en place de mesures visant à limiter le réchauffement climatique à +1,5°. Le mot « vraiment » entre parenthèses faisant référence au sentiment de recul d’Emmanuel Macron dans sa démarche écologique, marqué par la démission surprise du ministre d’Etat et défenseur de la cause écologique Nicolas Hulot.
♦ « Respecte ta mer »
Là encore, les manifestants ont astucieusement détourné un adage classique, celui qui veut que les enfants doivent respecter leur mère. Dans ce contexte, il s’agit de rappeler que la mer, la mer Méditerranée, Noire ou Egée mais encore les océans doivent être respectés, pour que les images choquantes de continents de plastiques à la dérive ne viennent détruire ce fabuleux écosystème qui nourrit la vie et d’où nous sommes issus.
♦ « Pas de climat … Pas de chocolats »
En référence à la réplique culte d’Omar Sy à François Cluzet dans le film Intouchables. Dans cette comédie adaptée d’une histoire vraie, Omar Sy campe le rôle d’un assistant de vie sociale aidant François Cluzet tétraplégique. C’est à la demande d’une confiserie qu’Omar Sy, narquois, rétorque à François Cluzet en fauteuil roulant « Pas de bras, pas de chocolat ».
Un risque pour tous si notre climat continue de changer de manière drastique. En effet, un esprit insouciant pourrait croire que le fait de battre des records de chaleur en plein mois de décembre est une bonne chose, or il n’en est rien. Lors de notre rencontre avec Jean Jouzel en 2016, prix Nobel de la Paix et membre du GIEC*, il nous avait alertés sur les conséquences d’une hausse des températures.
Le scientifique était catégorique. En continuant sur ce rythme-là, nous prendrons entre 4 et 5 degrés supplémentaires sur le globe ! « Les changements climatiques ont déjà eu des conséquences. Les politologues parlent de la série de sécheresses au moyen-orient de 2007-2010 qui a conduit 1 million de personnes des campagnes syriennes vers Damas. Ils expliquent que c’est un des facteurs de la crise actuelle (NDLR en Syrie). Avec un réchauffement de cet ordre là, la productivité agricole baissera fortement dans un monde où il aura plus de bouches à nourrir”.
♦ Un ours polaire à la tribune
L’ours polaire, symbole malgré lui du réchauffement climatique et de la progressive disparition de son habitat la calotte glaciaire, a pris le micro pour rappeler à tous l’urgence d’agir. Agir pour que la marche en avant de destruction de 60 % des animaux en 40 ans s’arrête et qu’enfin l’homme cesse de détruire la biodiversité sur notre planète. Au vue de son succès, le collectif envisage de reconduire cette marche tous les deux mois.
*Groupement Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat.
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