Article mis à jour le 18 janvier 2019 à 12:54
La plate-forme internet « Le Grand Débat National » a été lancée le 15 janvier à minuit. Un lancement peu après le débat marathon entre Emmanuel Macron et les 600 maires réunis dans une commune de l’Eure. Localement, le préfet devrait désigner dans les jours à venir un référent. Son rôle ? « S’assurer que les collectivités jouent leur rôle de facilitateurs ». Le référent « se cantonne aux aspects logistiques et sécurité » selon les services de la préfecture qui attendent une circulaire pour plus de précisions. Comment et où organiser un débat dans les Pyrénées-Orientales ? Quelles seront les grandes étapes ? Autant de questions sur lesquelles voici quelques éclaircissements.
♦ Le site GrandDebat.fr
A l’heure où nous écrivons, 265 personnes se sont inscrites sur le site et 129 événements listés au plan national. Aucun pour le moment dans notre département. Le service presse nous a confirmé que les événements n’étaient visibles qu’après un délai de 24 à 48 heures minimum.
Impossible de savoir qui organise, car le nom de famille n’est pas demandé. Mais le titre de la réunion peut donner un indice. Ainsi la « Rencontre avec les Marcheurs de La République En Marche 68 » lancée par un certain JeanFredB, semble être organisée par Jean Frédéric Baechler, animateur du comité local En Marche. D’autres libellés sont plus clairs. Ainsi, le « café-débat citoyen avec Madame Alexandra Louis, Députée de Marseille » est mis en place par la députée de LREM de la 3ème circonscription de Marseille.
Outre LREM, il semblerait que d’autres formations politiques se lancent dans le Grand Débat. Ainsi Pascale Cauchy, élue Europe-Ecologie-Les-Verts, organise à Caen un débat autour des quatre thèmes du débat.
À Besançon, c’est un commerçant qui lance le dialogue préoccupé par « le commerce, la distribution, l’artisanat, la restauration et l’hostellerie qui ont subi ces derniers mois de vraies difficultés. »
« Le grand débat est pour notre corporation l’occasion d’être acteurs de notre avenir et de nos métiers que nous aimons tant. Au cœur des problèmes de pouvoir d’achat et de consommation des Françaises et des Français, nous les commerçants et artisans nous devons nous interroger et proposer des solutions innovantes afin de garantir la pérennité de notre filière en harmonie avec les consommateurs. Débattons ! »
♦ Le Kit du parfait petit organisateur
Avant d’organiser un événement, il vous faudra d’abord vous inscrire sur le site. Il vous sera demandé d’indiquer votre adresse e-mail, un pseudonyme et de choisir votre statut (réponse facultative) parmi 4 possibilités, « citoyen« , « élu ou institution », « organisation à but lucratif » ou « organisation à but non-lucratif ». Le code postal est également demandé ainsi que l’acceptation de la charte de confidentialité. Ensuite, vous recevrez un mail pour confirmer votre adresse électronique.
Le kit de l’organisateur précise les missions d’une réunion d’initiative locale :
- Partager, les constats et les diagnostics de la situation,
- Identifier les objectifs et les solutions réalisables,
- Produire, des propositions et des solutions aux problèmes identifiés,
- Formaliser un compte-rendu de la réunion, lisible, fidèle et exploitable.
Le kit insiste sur la méthodologie pratique : « Nous vous conseillons d’opter pour une disposition de la salle permettant le dialogue et l’égalité entre tous les participants (plusieurs petites tables par exemple) ».
Idem pour l’animation : « l’animation doit être neutre. Aucune position ou opinion ne doit être favorisée. La parole doit circuler et ne pas être confisquée par quelques personnes ». Pour ce qui est de l’organisation concrète, il est possible de demander l’appui ou conseil auprès de l’équipe organisatrice du grand débat national. « Si les participants sont plus de 40 ou 50, nous vous conseillons d’alterner les temps de dialogue : en petits groupes et tous ensemble ».
Deux moyens pour joindre les équipes « conseil », par mail : reunionslocales@granddebat.fr ou par téléphone au 0 800 97 11 11. Nous avons testé pour vous, pas d’attente au téléphone et les personnes sont charmantes.
Le site du grand débat liste les types de salles dans lesquelles il est possible d’organiser un débat. Salle des fêtes, une salle de réunion, un local associatif, mais aussi à domicile, dans les écoles, les universités, les entreprises. Il faut choisir si la réunion sera ouverte ou non au public. Toutefois, même s’il s’agit d’une réunion privée et afin que les résultats puissent être pris en compte lors de la restitution, il faudra qu’elle soit inscrite sur le site.
♦ Parole de maire
Pour ce qui est des salles municipales, les maires sont incités à mettre à disposition des lieux pour tous ceux qui voudraient organiser des réunions dans le cadre du grand débat. Jean-Marc Pujol, maire de Perpignan, a confirmé son accord sur le sujet. Il confiait également après avoir pris la parole lors de l’acte IX du mouvement des Gilets Jaunes : « Il n’y avait rien de pire que quand les gens ont l’impression de ne pas pouvoir s’exprimer ».
Jean-Marc Pujol déclarait via son blog son intention de se rendre à Souillac (Lot) vendredi 18 janvier pour le 2ème rendez-vous organisé par le chef de l’Etat à l’intention des maires. Jean-Marc Pujol, aussi président de Perpignan-Méditerranée-Métropole indiquait que les maires de Canet-en-Roussillon et de Saint-Estève, ainsi que les deux sénateurs du département, feront aussi partie de la délégation. Alain Got, maire de Saint-Laurent-de-la-Salanque, sera aussi du déplacement. Pas peu fier, il postait son invitation sur Facebook.
Le maire de Perpignan rappelait aussi le rôle qu’il entend jouer dans ce grand débat : « En tant que maire, j’en serai simplement l’un des contributeurs et continuerai à être une sorte de messager, pour faire remonter jusqu’au sommet de l’État les inquiétudes, les attentes et les souhaits de mes concitoyens ». Appelant de ses vœux une plus grande part des Gilets Jaunes à cette concertation.
Guy Ilary, maire de Tautavel et président de l’association des maires des Pyrénées-Orientales, juge que ce débat « répond à une situation d’urgence, mais qu’il faut le temps de s’organiser », faisant référence à la lettre de Sébastien Lecornu (ci-dessous) reçue la veille.
Sébastien Lecornu, ministre chargé des collectivités territoriales en tandem avec Emmanuelle Wargon, secrétaire d’État chargée de la transition écologique sont les animateurs du Grand Débat National. L’ancien élu Les Républicains de l’Eure s’adressait aux maires de France, leur rappelant leur « rôle essentiel » dans le succès de cette consultation.
https://twitter.com/SebLecornu/status/1085586220145692673
♦ Assister et contribuer ?
Outre la sélection géographique, la recherche d’une réunion peut-être faite en choisissant l’un des thèmes du débat. Que ce soit la transition écologique, la fiscalité et les dépenses publiques, la démocratie et la citoyenneté et organisation de l’état et des services publics. Vérifiez que la réunion est bien ouverte au public et inscrivez-vous si nécessaire auprès de l’organisateur.
Nous avons contacté un des Gilets Jaunes parmi le collectif qui avait défendu le Référendum d’Initiative Citoyenne devant le Conseil départemental et face à certains parlementaires. Ce dernier nous indique avoir lancé l’idée via un post sur Facebook afin de prendre la température de ses camarades de ronds-points.
♦ La restitution des débats ?
Afin que les propositions, constats, échanges puissent être pris en compte dans les conclusions du grand débat, il faut qu’un compte-rendu soit rédigé. Un modèle de compte-rendu est disponible à la fin de chaque fiche thématique.
Ci-dessous, quelques exemples de points proposés dans le compte-rendu pour le thème Démocratie et Citoyenneté. Le Référendum d’Initiative Citoyenne (RIC) pourrait prendre sa place dans cette catégorie. Un thème majeur qui dénombre pas moins de 33 questions. Comme pour signifier la complexité du sujet dans un cadre de crise générale de la représentativité populaire.
De fait, le premier point abordé dans ce thème est : « En qui faites vous le plus confiance dans la société pour vous représenter et pourquoi ? ». Une question particulièrement prégnante compte tenu de la méfiance de tout ce qui ressemble à un corps intermédiaire, syndicat, élu ou parti politique.
- Point 31/33 : « En matière d’immigration, une fois nos obligations d’asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ? ». On parle ici de quotas, question récurrente que se posent de nombreux états en matière d’immigration.
- Point 29/33 : « Pensez-vous qu’il faille instruire des contreparties aux différentes allocations de solidarité ». Un point souvent proposé par le parti Les Républicains.
♦ Exemple d’aides à la rédaction des compte-rendus
- La fiscalité et dépenses publiques dénombre 11 questions dont :
- La transition écologique propose 17 points parmi lesquels :
- L’organisation de l’État et services publics compte 21 points ou questions :
♦ Les dates à retenir ?
Des stands de proximité seront installés dans des lieux de passage du quotidien, gares, centres commerciaux. Après interrogation des équipes de presse du grand débat, nous avons eu confirmation que l’inconnue demeure pour le moment. Qui tiendra ces stands ? Qui les mettra en place ? Les préfectures ou les mairies ? Les services du gouvernement nous ont confirmé que pour le moment l’accent était mis sur les réunions d’initiatives locales et que le reste devrait suivre.
- À compter du 21 janvier, les contributions des Françaises et des Français pourront être directement déposées sur ce site.
- À partir du 1er mars, le débat se déploiera au niveau régional. À cette date, des conférences citoyennes régionales seront organisées associant des Français tirés au sort dans chaque région à des représentants de diverses parties prenantes.