Article mis à jour le 29 juin 2023 à 14:10
Après des années de tergiversation, en septembre 2021, Jean Castex, alors premier ministre, avait définitivement acté la construction du nouveau tribunal de Perpignan en centre-ville. Chemin faisant et alors même que les plans de l’annexe prévue sur la dalle Arago ne sont pas décidés, les travaux de rénovation du tribunal actuel contraignent magistrats, greffiers et personnels judiciaires à déménager vers un tribunal provisoire de 7.000M2 à Saint-Assiscle.
«Les choses avancent» pour le tribunal de Perpignan
Parce que l’information circulait déjà dans les rédactions, Philippe Viard et Jean-David Cavaillé, respectivement président du tribunal et procureur, ont organisé une conférence de presse pour faire le point sur l’avancement des travaux du tribunal provisoire. Véritable serpent de mer qui a occupé élus et magistrats depuis plus d’une décennie, les choses se concrétisent enfin pour l’extension-rénovation du tribunal de Perpignan en centre-ville.
Depuis quelques semaines, les travaux ont commencé avec l’installation d’un bâtiment modulaire qui devra accueillir la justice des Pyrénées-Orientales durant toute la durée la rénovation et la construction d’une extension sur le site Arago. Selon Pierre Viard, dès fin 2023 ou tout début 2024, des audiences pourront se tenir sur le tribunal provisoire de Saint-Assiscle.
Des Algecos pour la justice des Pyrénées-Orientales ?
Certains Perpignanais et Perpignanaises se souviendront de ces structures provisoires qui durent. Ce fut notamment le cas durant plusieurs décennies à l’université de Perpignan. Que nenni, Pierre Viard et Jean-David Cavaillé l’assurent, il ne s’agit pas d’algecos, mais de structures modulables dernier cri et construites selon un cahier des charges défini par le ministère de la Justice. Construit dans la région toulousaine, ce bâtiment temporaire devrait offrir 7.000M2 aux personnels de la justice des Pyrénées-Orientales. Les services criminels s’installeront sur la première phase du bâtiment. Mais le procureur insiste sur la nécessité absolue de poursuivre l’activité judiciaire durant les déménagements des services. «Il ne faudra pas de rupture dans l’activité durant le déménagement. La permanence du parquet ne peut pas être coupée.»
Malgré les surcoûts, selon les deux hommes, ce déménagement était inévitable. Pierre Viard rappelle que la décision a été prise lors de la visite de la chancellerie en 2021. Le procureur de concéder, «on va gagner du temps sur les travaux généraux, mais ça va coûter plus cher.» Un surcoût que Pierre Viard ne peut dévoiler car il n’a pas l’information. Au départ, le coût de la rénovation extension du tribunal Arago devait avoisiner 58M€, dont près de 7 millions assumés par la ville de Perpignan.
Le choix de l’architecte pour le nouveau tribunal à Perpignan reporté
Ils sont quatre cabinets d’architectes à plancher sur le nouveau tribunal en centre-ville de Perpignan. À l’origine, le palais historique du 19e siècle devait s’intégrer dans un nouvel ensemble pour accueillir le personnel actuel du tribunal. Depuis les premiers coups de crayon, les états généraux de la Justice ont décidé une hausse significative des effectifs. Il a donc été nécessaire de redimensionner le projet pour y accueillir l’ensemble des personnels prévus.
Selon Pierre Viard, le nouveau tribunal pourrait voir le jour en 2028, mais plus probablement en 2030. Mais dès 2024, la physionomie du nouveau bâtiment sera dévoilée. Et les premiers coups de pelleteuses sont prévus pour 2025 ou 2026. Ce qui augure d’une belle pagaille en centre-ville craint Pierre Viard.
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