Article mis à jour le 5 avril 2025 à 11:36
Alors que pour certains secteurs d’activités, il est l’heure de calculer les pertes potentielles dues à l’élévation des droits de douane décidées par Donald Trump, Emmanuel Stern, directeur de La Villa Duflot Perpignan et diplômé d’une maîtrise de gestion, essaye de nuancer les conséquences directes sur les Français. Photo © Unsplash / The New York Public Library.
Mercredi 2 avril, Donald Trump a annoncé les nouveaux tarifs des droits de douane. Ceux concernant l’Union Européenne font partie des plus élevés, atteignant 20 %. Si certains s’inquiètent, d’autres tentent de relativiser. Sur le réseau Linkedin, Emmanuel Stern écrit : « Trump a perdu la confiance de ses partenaires commerciaux, le montant des droits de douane n’a aucune importance ».
« Ça vous a amusé mon post LinkedIn ? » lance Emmanuel Stern au téléphone. Après les annonces du Président américain, l’entrepreneur trouve que le climat est anxiogène. « On fait croire aux consommateurs que ça va les toucher ». Mais pour l’économiste de formation, pas de quoi s’inquiéter, ceux qui vont le plus pâtir de la situation sont les Américains eux-mêmes.
« On aime les Américains », ajoute-t-il. Pour preuve, le directeur propose à tous les clients en provenance des États-Unis de bénéficier d’une réduction de 10 % à La Villa Duflot Perpignan. Il le répète, « disons aux touristes américains qu’ils sont les bienvenus à Perpignan ». Pour le chef d’entreprise, il est essentiel de faire la différence entre les problèmes de droits de douane et le tourisme américain. L’occasion pour l’hôtelier de rappeler que, l’inflation guettant les États-Unis, les Américains « vont avoir une monnaie qui va être plus faible chez eux et forte ailleurs».
Emmanuel Stern précise également que les États-Unis n’importent pas de marchandises physiques. « Par exemple, Coca-Cola, McDonald’s, c’est juste une taxe qui est payée par la société française », explique-t-il. De même pour les GAFAM* : le directeur explique que La Villa Duflot reverse à ces géants du numérique 5 à 7 % de son chiffre d’affaires. « La taxe que je [leur] paye est supérieure à la TVA que je verse au gouvernement français », déclare-t-il.
Alors, quelles conséquences pour les entreprises du territoire ?
Cependant, quelques secteurs régionaux pourraient être affectés par cette nouvelle politique. C’est notamment le cas pour l’aéronautique. Pour rappel, 60 % des exportations de l’Occitanie se font sur ce secteur.
En ce qui concerne les Pyrénées-Orientales, la réelle inquiétude se situe dans le secteur viticole. Les vins régionaux représentent 930 millions d’euros d’exportations dont les premiers destinataires sont l’Allemagne, le Royaume-Uni… et les États-Unis.
*GAFAM : acronyme des cinq grandes firmes américaines (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft).
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