Article mis à jour le 28 octobre 2024 à 13:36
Ce 30 novembre, se tenait à La Casa Musicale une rencontre autour du Service Civique qui fête ses douze années d’existence. Au programme, échanges entre jeunes en quête d’une mission et associations ou structures en demande de volontaires engagés.
Léa, Kiliane, Lucas ou Franck engagés dans l’accompagnement scolaire
En france, chaque année, 80.000 jeunes entre 16 et 25 ans* réalisent une mission considérée d’interêt général. Dans les Pyrénées-Orientales, ils sont entre 120 et 130 chaque année à vouloir s’engager. Pour Lana et Violette, 18 ans, il s’agit de confirmer leur vocation. Elles veulent travailler dans le social, respectivement assistante sociale et éducatrice spécialisée.
« Je me suis engagée dans cette mission auprès de l’Afev** pour gagner en expérience et être sûre de mon choix ». Lana de préciser : « aujourd’hui, nous allons dans les collèges animer des ateliers citoyens et faire de l’aide aux devoirs ». Lana et Violette débutent leur mission qui s’achèvera en juin prochain. Ensuite, toutes deux envisagent de poursuivre leurs études et d’intégrer l’Institut Régional du Travail Social.
Quant à Lucas, il vient de boucler sa licence en Sciences Politiques et il veut partager ses connaissances et donner de son temps. Une parenthèse durant laquelle, le jeune homme veut se poser les bonnes questions avant de choisir son master. Comme Lucas, l’âge moyen du volontaire est de 21 ans. Selon un état des lieux publié en 2021, 35% ont un bac +2 ou plus.
Kiliane a quant à elle choisi sa mission dans la lutte contre les discriminations. « J’aide les jeunes à la médiathèque. Je fais le lien avec ceux qui sont en décrochage scolaire. Personnellement, j’ai toujours cru qu’il existait d’autres méthodes pédagogiques, plus participatives ou ludiques que l’enseignement classique ». Alors que Kiliane vient de commencer sa mission, elle regrette déjà de ne pouvoir en faire qu’une seule.
En effet, le dispositif est clair, les volontaires ne peuvent renouveler un service civique. « Je trouve dommage qu’on ne puisse faire qu’une seule mission, il y a tant d’intéressantes. Je suis dans le secteur de l’éducation, mais j’aurai aussi aimé découvrir les domaines de la prison ou de l’environnement ». Zoé, Jessie, Franck, Kiliane sont catégoriques, à partir du moment où on partage les valeurs de l’association, une mission « permet de développer son ouverture d’esprit et ses capacités d’écoute et d’adaptation ».
En quoi consiste le service civique ?
Karl Veranen, référent Services Civiques dans le département, est catégorique, le service civique n’est pas « un sous emploi ». Zélie Bayle, ancienne référente insiste : « il est interdit d’avoir un service civique qui se substituerait à un emploi ». Le service civique doit comporter plusieurs volets, la mission elle-même et l’accompagnement du jeune dans son projet d’avenir. « Pour que la mission soit un succès, le service civique doit être perçu comme un tremplin, et que le jeune soit acteur de son projet ».
Le forum de ce 30 novembre était aussi l’occasion de civique-dating. Après les tables-rondes du matin, associations et volontaires ont pu se rencontrer durant l’après-midi.
Concrètement, le Service Civique se déroule sur 6 à 12 mois dans des domaines aussi différents que l’éducation, l’environnement, la culture ou la mémoire et la citoyenneté. Durant sa mission, le jeune doit toujours être accompagné et il perçoit une indemnisation mensuelle de 601€.
Dans les Pyrénées-Orientales, il y a plus de missions présentées par des associations que de candidats. À ce jour, 71 missions sont proposées dans les Pyrénées-Orientales. Le rôle de Karl et de Zélie est aussi de mettre en adéquation les profils des candidats et les missions proposées. S’il n’y a pas de niveau scolaire ou de diplôme demandé, il faut une adhésion du jeune aux valeurs de la structure accueillante. Dans les Pyrénées-Orientales, c’est la Ligue de l’enseignement qui apporte les premiers éléments d’information auprès des candidats volontaires et des associations.
Un service civique pour raccrocher les décrocheurs scolaires
La mission du service civique peut aussi être l’occasion pour les « décrocheurs scolaires » de sortir de l’impasse. Selon Marie Favre, coordinatrice à la mission de lutte contre le décrochage scolaire, depuis 5 ans, un dispositif combiné permet d’allier mission et ateliers scolaires.
Dans les Pyrénées-Orientales, une dizaine de jeunes entre 16 et 18 ans sont inscrits dans ce parcours. Trois jours de la semaine sont dédiés à la mission et 2 jours sont consacrés aux ateliers. Une formule qui permet à ces décrocheurs d’en finir avec cette étiquette.
« Ils ont souvent eu un parcours scolaire assez compliqué. La mission leur permet de retrouver confiance en eux, de se défaire de l’étiquette de décrocheur et de se rendre utiles. Ils s’intègrent dans une équipe, ils ont des responsabilités, et on compte sur eux. Durant les ateliers scolaires, l’idée est de renouer avec les apprentissages ; mais pas sous la forme de cours de maths ou de français, mais plus via des débats ou des réflexions citoyennes. Les ouvrir sur le monde et qu’ils fassent plein de rencontres, sans évaluation, sans note, sans prof. Nous travaillons la confiance en soi, et la connaissance de soi ».
Cette formule promet également un accompagnement renforcé dans le projet professionnel. Selon Marie Favre, depuis 5 ans, chaque année, les jeunes intègrent l’apprentissage, ou un cursus scolaire.
Chiffres clés et profils des volontaires
Du 28 novembre au 12 décembre se tient la quinzaine régionale du Service Civique en Occitanie. Depuis 2010, 59.895 jeunes volontaires se sont engagés dans le Service Civique en Occitanie, au bénéfice de l’intérêt général et collectif, sur des missions d’utilité sociale et citoyenne, dans les domaines de la solidarité, de l’éducation, de l’environnement, du sport, de la mémoire/citoyenneté, de la santé, de la culture, de l’humanitaire ou de la citoyenneté européenne.
– 61% de jeunes femmes, 39 % de jeunes hommes
– Âge moyen : 21 ans
– 22% ont un niveau inférieur au baccalauréat, 43% un niveau baccalauréat ou équivalent et 35% ont un niveau BAC+2 ou supérieur
– À leur entrée en mission, 39% sont demandeurs d’emploi, 31% étudiants, 26% inactifs et 4% salariés.
*Le service civique est ouvert entre 16 et 25 ans, ou 30 ans pour les personnes situation de handicap.
** Afev: Association de la fondation étudiante pour la ville.
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