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Spécial 14 juillet : Défiler, « l’apothéose » pour cet élève officier catalan

Spécial 14 juillet : Défiler, "l'apothéose" pour cet aspirant officier catalan

Article mis à jour le 3 novembre 2024 à 09:47

À l’occasion de la Fête nationale, Made in Perpignan vous propose une série de portraits de ces professionnels, pompiers, douaniers, officiers, militaires originaires ou basés à Perpignan. Ils font partie de ces 4 000 hommes et femmes qui participeront au défilé du 14 juillet à Paris. Photos © Service photo-vidéo de l’École de l’air et de l’espace / armée de l’Air et de l’Espace.

« C’est une réelle fierté pour nous de participer », confirme Arnaud, 28 ans, originaire des Angles. Pour l’aspirant de l’école de l’Air et de l’Espace, le défilé du 14 juillet, « c’est peut-être l’apothéose de cette première année d’école ».

« Envie de rejoindre cet univers-là »

Pour le jeune homme, l’armée n’était pas un choix de carrière évident. « Aucun membre de ma famille n’était militaire », explique-t-il. Il a passé sa jeunesse aux Angles, commune des Pyrénées-Orientales voisine du Centre National d’Entraînement Commando (CNEC) de Mont-Louis. Un matin, quelque part sur les sentiers du Petit (« ou peut-être le Grand ») Péric, Arnaud croise un groupe du CNEC en plein entraînement.

« J’avais 13 ou 14 ans », se souvient-il. « Voir toutes ces personnes, mêlant ordre, rigueur et bonne entente, ça m’a donné envie de rejoindre cet univers-là, de me dépasser ». « Je me rappelle qu’ils étaient détendus. Loin de l’image assez martiale et rigoriste que l’on veut coller sur l’image du militaire. J’ai aimé cette dualité », explique Arnaud.

Convaincu d’avoir trouvé sa voie, l’aspirant choisit de s’engager dans l’armée de l’Air et de l’Espace. Après ses études, entre 2018 et 2023, il est sous-officier. Et puis, « j’ai voulu gagner en compétences », raconte-t-il. Arnaud choisit de passer le concours d’officier. « C’est peut-être plus simple, quand on est subordonné, sans rôle de chef, de voir ce qui ne fonctionne pas, ou de critiquer l’ordre donné par le chef. J’ai donc décidé de m’y confronter moi aussi ».

Une première année à l’école de l’Air et de l’Espace

De retour sur les bancs de l’école, Arnaud intègre un quotidien bien rodé. « Une journée type va être assez binaire », raconte le jeune homme. Après un réveil à 7h10, Arnaud « un petit peu de sport, pour mettre en route la machine ». Puis il rejoint le mess pour le petit déjeuner, « au pas. Tout déplacement des élèves de première année se fait au pas ». Les cours commencent à huit heures. Le programme se répartit entre cours « de compétences militaires », comme des stages d’encadrement, et cours académiques, traitant, entre autres, de l’organisation de la défense, ou de l’histoire.

« C’est important de savoir d’où on vient, pour savoir où on ira », explique le futur officier. « Nous devons essayer de décrypter […] comment va le monde, et comment nous, en tant que militaires, et officiers, nous pourrons évoluer et encadrer des personnels dans cet environnement ».

Spécial 14 juillet : Défiler, l' "apothéose" pour cet aspirant officier catalan

L’école est aussi l’occasion de se remettre en question. « On a beau […] imaginer être bon dans tel ou tel domaine, on se rend compte que c’est plus compliqué que ça. Moi, par exemple, je pense que je suis assez à l’aise à l’oral. Je n’ai pas trop de problèmes pour parler en public, avec des supérieurs ou des personnes moins gradées que moi. Mais lors de mes premières mises en situations réelles de commandement, bon, là… J’ai quand même ravalé quelques fois ma salive, je n’étais pas totalement à l’aise. Je savais que là, on ne jouait plus . Que c’était réel, et qu’à terme mes prérogatives en tant que chef auront des conséquences dans la vraie vie ».

Le manager derrière l’officier

Primordial pour un aspirant officier : les cours de management. Si l’Arnaud d’avant ne s’était pas imaginé l’importance du management dans son futur rôle, aujourd’hui l’étudiant en est désormais convaincu. « Un ordre ne doit jamais être donné de façon binaire par un chef à un subordonné », explique-t-il. « Il faut humaniser la transmission des ordres. Il y a une volonté de prendre en compte un maximum d’éléments pour permettre aux subordonnés de réaliser la mission dans les meilleures conditions », confie Arnaud. « Ça doit être mieux amené, et donc plus complexe pour le chef. Mais c’est aussi bien plus intéressant ».

Dès 2025, diplôme en poche, Arnaud rejoindra l’un des trois corps de l’armée de l’air et de l’espace. « Il y a les personnels navigants, le corps des mécaniciens, plus large, et celui des bases, encore plus large, dont je ferais partie », explique-t-il. « On va y retrouver par exemple le personnel commando, ceux qui gèrent la planification et ceux dédiés aux opérations aériennes … ».

Pour le natif des Pyrénées-Orientales, défiler, c’est aussi créer du lien

Les 157 élèves de la promotion Jean Moulin, qui est la sienne, sont arrivés à Paris seulement quelques jours avant le 14 juillet. Il faut peaufiner l’entraînement en conditions réelles. « Pour être honnête, c’est fatiguant, mais c’est nécessaire, donc on s’adapte », dit-il avec un petit rire. « Comme on est avec des camarades, qui sont aussi des amis, ça permet de relativiser ». Arnaud loge dans le camp Alain Mimoun, plus grand camp militaire jamais installé depuis la Seconde Guerre mondiale, et qui accueillera jusqu’à 4 500 militaires pour les Jeux Olympiques. Ravi, le sous-officier rencontre des Légionnaires, en charge de la protection du camp. Ou des élèves de l’école de Saint-Cyr, qui défileront eux aussi.

« C’est ça le 14 juillet », raconte-t-il, « le jour J, on est fiers d’être là et de rendre fières nos familles. Mais c’est aussi la possibilité de rencontrer plein de personnes et de mieux connaître nos forces [armées]. Et surtout de créer du lien avec les autres ».

Au-delà de la répétition générale prévue le 12 juillet 2024, l’aspirant officier ne connaît pas encore le déroulé exact de la journée du 14. À l’occasion des Jeux Olympiques, le défilé a été déplacé sur l’avenue Foch. Un changement « anecdotique » pour Arnaud. « Ça n’enlève rien, c’est quelque chose de sacré, si je peux me permettre l’expression », commente-t-il. L’important, pour Arnaud, « c’est le fait de rassembler toutes les forces armées sur le même défilé, devant la tribune présidentielle, et de générer un réel évènement républicain ». Ses proches ne pourront malheureusement venir le voir. « Mais je suis certain que ma mère trouvera un moment pour me regarder à la télé », termine-t-il avec un sourire.

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