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L’érosion du littoral, un phénomène naturel qui touche l’ensemble de la côte sableuse

L’érosion du littoral, un phénomène naturel qui touche l’ensemble de la côte sableuse

Article mis à jour le 27 mai 2024 à 17:33

En mai dernier, une association a affirmé vouloir porter plainte contre l’État et la mairie d’Argelès-sur-mer pour leur responsabilité dans l’érosion de la plage du Racou. Quelques jours après démarraient, toujours au Racou, les travaux destinés à recharger la plage en sédiment.

L’érosion du littoral est un phénomène naturel et complexe qui touche l’ensemble du trait de côte catalan. Des mesures existent pour mieux le maitriser.

22% du linéaire côtier sont concernés par l’érosion du littoral dans l’ancienne Languedoc-Roussillon, soit un peu plus d’un quart du trait de côte

L’érosion du littoral, ou dynamique sédimentaire, fait référence au mouvement des grains de sable sur les plages, à leur déplacement en fonction des courants, des vagues, des tempêtes, et des activités humaines. Ce phénomène existe donc depuis la nuit des temps, mais il s’est considérablement accéléré à l’ère post-industrielle. Selon les chercheurs, il y a 16.000 ans, la délimitation entre la mer et la plage se situait 100 mètres plus loin qu’aujourd’hui dans les Pyrénées-Orientales.

Sur le littoral des Pyrénées-Orientales, l’ensemble du trait de côte est concerné par ces dynamiques sédimentaires, mais à divers degrés. Elles sont plus importantes et visibles sur la côte sableuse que sur la côte rocheuse. De Leucate à Argelès-sur-Mer, ce sont les ports qui marquent les zones impactées par l’érosion. Au nord des ports, les plages s’élargissent, au sud, elles perdent en sédiment. Sur la côte rocheuse, le phénomène n’est pas exactement semblable, puisque chaque petite plage fonctionne de manière autonome, et le problème est donc moins marqué.

Une des causes principales de cette érosion du littoral réside dans la carence sédimentaire

C’est-à-dire la diminution importante du volume de sable libéré depuis l’amont vers l’aval. Les activités humaines expliquent largement le fait que de moins en moins de sédiments arrivent sur nos plages. L’artificialisation des sols, la bétonisation, ou encore la construction de grandes infrastructures parfois nécessaires pour lutter contre les inondations le long des fleuves peuvent expliquer cette carence en aval.

À l’échelle mondiale, 99% de la charge sédimentaire que charriaient les grands fleuves ont disparu. Sur le littoral, l’aménagement des stations balnéaire a aussi entraîné le prélèvement d’importantes quantités de sédiments. Mais le trait de côte étant vivant, il bouge en permanence ; et il est possible qu’à l’occasion de tempêtes ou de phénomènes méditerranéens des sédiments se retrouvent dans des zones qui en avaient besoin.

Il n’empêche qu’aucune solution idéale ni parfaite existe pour empêcher la côte de reculer. Les brise-lames, épis et autres ouvrages lourds visibles dans les Pyrénées-Orientales pour stabiliser les plages là où les touristes passent ne font que déplacer le problème, puisque le sable gagné à un endroit manque ailleurs. Les spécialistes aujourd’hui parlent plutôt de l’importance de restaurer le transit sédimentaire, donc la chaîne qui charrie le sable de l’amont à l’aval.

Autre possibilité, accepter l’inconstance du trait de côte et reculer les activités humaines davantage dans les terres, pour laisser la nature évoluer librement. Autant de possibilités qui relèvent du pouvoir politique local. Et dans le département c’est l’Obscat, l’Observatoire de la côte sableuse catalane, qui centralise les connaissances et accompagne les décideurs dans leur gestion du trait de côte.

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Alice Fabre