Article mis à jour le 11 décembre 2023 à 10:42
Alors que la SPA crie à cor et à cri de ne pas offrir d’animaux en guise de cadeau de Noël, l’association de défense des animaux L214 publie le classement des villes où il fait bon vivre pour les animaux.
Les militants ont analysé les politiques mises en place pour défendre le bien-être animal dans 132 communes. Et les résultats ne sont pas bons, seules cinq communes ont atteint 50% ou plus des objectifs de la charte édictée par l’association lors des élections municipales de 2020. Et même si Louis Aliot, élu maire en 2020 a bien nommé Catherine Serra, en charge de la protection animale, l’objectif est loin d’être atteint pour Perpignan. La ville se classe en 42e position sur 132 communes avec seulement 11% des objectifs réalisés.
Protection animale, où en est la ville de Perpignan ?
Lors d’une mise en cause par le parti animaliste, nous avions contacté l’élue en charge de la protection animale Catherine Serra. La conseillère municipale gère également «l’action façades» et les relations avec la fourrière.« J’ai eu cette délégation il y a peu, et nous avons eu beaucoup de travail avec la maltraitance et la prolifération des chats. ».
C’est d’ailleurs grâce à l’attribution de cette délégation que la ville de Perpignan réalise 11% des objectifs inscrits dans la charte de L214. L’autre point coché par la municipalité depuis 2015 concerne la végétalisation des menus dans les cantines scolaires. Pour les autres points inscrits dans la charte, walou, nada. Pour une ville dirigée par un cadre du Rassemblement National dont la candidate aux Présidentielles affiche ostensiblement sa passion des chats, l’inaction en la matière peut interroger.
Sur l’accueil des cirques à Perpignan, nous avions questionné Frédéric Guillaumon, élu en charge du domaine public et donc de l’installation de ce type de chapiteaux. Il confirmait que tant que la loi l’autorisait, les cirques avec animaux restaient les bienvenus à Perpignan. « Chaque printemps, nous accueillons le cirque de Venise. J’ai pu constater qu’ils aimaient et respectaient leurs animaux. Ils sont bien traités et bien nourris. Les enfants, adorent ça ; et tant que les animaux ne sont pas maltraités et que la loi n’est pas encore entrée en vigueur, pourquoi les interdirait-on ? ».
De son côté, Catherine Serra bottait en touche sur cette question déclarant que, jusque-là, elle n’avait pu se positionner sur le sujet. Contactée pour réagir au classement de Perpignan par L214, l’élue n’a pu se rendre disponible.
Quels critères dans la charte L214 ?
Corridas, animaux de compagnie, ou chasse, l’association aux actions choc a listé huit grands domaines dans lesquels une mairie peut agir pour défendre les animaux. Ces mesures représentent un socle minimum d’actions pour toute ville souhaitant améliorer la condition des animaux. Fondée sur les objectifs de la charte L214, la notation prend aussi en compte des mesures hors charte présentant un caractère notable ou exceptionnel pour les animaux.
«Le maire a-t-il notifié aux services marchés publics de la ville sa volonté de ne plus servir de produits issus d’élevages sans accès au plein air, de la pisciculture ou d’abattages sans étourdissement en restauration scolaire ? Le bien-être animal est-il un critère d’attribution des marchés publics en matière de restauration scolaire et de produits d’entretien ? Les pigeons sont-ils tués ? Un bilan de l’activité des fourrières est-il publié afin d’en assurer la transparence ? La ville sert-elle du foie gras lors des réceptions officielles ? »
Pour Erwin Goeller, chargé de campagne : « Notre classement a comme objectif de créer une émulation entre les grandes villes pour les inciter à implémenter des mesures favorables aux animaux. Si de plus en plus de villes prennent la condition animale au sérieux, force est de constater que mettre en place un cadre institutionnel favorable à la condition animale est un véritable défi. Il faut dire que les animaux sont concernés aussi bien dans le secteur de la restauration collective que celui des espaces verts par exemple ! Les critères de notre classement permettent de repérer et actionner les leviers d’une politique publique plus responsable vis-à-vis des animaux. Les villes de notre top 10 comme Grenoble, Montpellier, Pessac et Nice, sont des villes en bonne voie pour atteindre 100 % des objectifs fixés d’ici 2026 : ce sont des modèles à suivre pour les autres villes ! »
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