Ce 12 décembre 2024, à Marseille, l’Académie des Sciences, Lettres et Arts de Marseille remettra le prix Charles Bortoli à Alain Origné pour l’ouvrage intitulé « Le Canigó, une île éphémère en Provence », aux éditions Trabucaïre.
Cette distinction, attribuée sur recommandation de Michel Marcelin, Secrétaire de l’Académie des Sciences, couronne un travail qui conjugue l’histoire, la science, la géographie et l’imaginaire collectif. Avec cette récompense, « Le Canigō, une île éphémère en Provence » s’inscrit dans la lignée des œuvres célébrées pour leur capacité à élargir notre compréhension du monde tout en nourrissant notre imaginaire.
Île ou mont, le Canigó demeure la montagne sacrée des Catalans
L’ingénieur et chercheur au CNRS décrypte, tout au long des 112 pages du livre, ce phénomène observable seulement deux fois par an. Si à Perpignan, le Canigó surplombe de ses 2 785 mètres, le Pays catalan, à l’alignement de plusieurs conditions bien précises, des Saintes-Maries-de-la-Mer (Bouches-du-Rhône) à Toulon (Var), sa silhouette apparaît telle une île au milieu de la Méditerranée. Dans l’ouvrage, actuellement en rupture de stock, Alain Origné aborde tous les aspects qui rendent possible cette extraordinaire observation. Il est question d’astronomie, d’optique, de physique et de météorologie, mais aussi d’histoire.
Ce phénomène unique résulte de l’alignement du soleil avec les plus hautes cimes des Pyrénées. L’histoire relatée dans ce livre nous plonge au début du XIXe siècle, alors qu’un astronome hongrois s’intéressa à ce qui n’était alors qu’une simple rumeur. Rapidement, pour beaucoup de sceptiques, cette rumeur deviendra une galéjade… Le Baron von Zach observa pour la première fois le phénomène le 8 février 1808. Il apportera la preuve de cette réalité observationnelle réalisée depuis la colline de Notre-Dame de la Garde à Marseille.
Le Canigó visible en Provence en février et fin octobre
Alain Origné décrit le phénomène : « L’observation commence juste un quart d’heure avant la fin du jour, lorsque le Soleil est bas sur l’horizon, depuis un endroit suffisamment élevé qui offre une vue dégagée sur l’horizon marin en direction du sud-ouest ; à ce moment-là, la mer et le ciel prennent alors des couleurs rouge-orangé, et parfois les nuages viennent sublimer le tableau final d’une belle draperie flamboyante.
C’est au moment où le Soleil descend lentement vers la ligne d’horizon, quelques instants seulement avant de disparaître, que se dessine en ombre chinoise la silhouette du massif du Canigó sur le disque de l’astre du jour. Le Soleil semble être alors grignoté inexorablement à sa base, et le sommet du Canigó s’auréole du disque couleur or.
C’est un spectacle magnifique comme seule la nature sait nous en offrir ; c’est en plus un phénomène rare sur Terre. Il se produit deux fois par an autour du 9 février et du 31 octobre à Marseille. »
Écrit en français et en catalan, « Le Canigó, une île éphémère en Provence » est l’occasion pour l’auteur de citer Nicolas Boileau, homme de lettres du XVIIe siècle. « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément ».
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