Ce 8 octobre, le syndicat Force Ouvrière se mobilisait pour dénoncer le plan de licenciement décidé par l’APF France Handicap, anciennement Association des Paralysés de France. Au niveau national, 300 postes sont en jeu, sur les 14 500 salariés qui mènent à bien l’ensemble des missions autour du handicap. Dans les Pyrénées-Orientales, l’APF France Handicap 66 fonctionne avec six salariés pour la seule délégation et 45 bénévoles réguliers.
Si depuis le 1er juillet 2024, la gestion du Service d’aide à d’accompagnement à domicile (SAAD) est déjà reprise par l’association Joseph Sauvy, dans les Pyrénées-Orientales, l’APF France Handicap conserve plusieurs établissements. Et les salariés « sont inquiets » selon Marylin Thomassin, représentante FO66, pour la section action sociale. Selon la syndicaliste, il y aurait plus d’une centaines de salariés dans ces établissements. « Ils sont aujourd’hui dans l’incertitude. » Et à raison, selon Marylin Thomassin. Cette dernière précise qui la prime Ségur a bien été versée mais sans effet rétroactif depuis janvier.
Un déficit record pour justifier ce plan de licenciement
C’est par un communiqué de presse que la direction d’APF France Handicap a annoncé un déficit record dans un contexte de crise du secteur du médico-social. Selon l’association, le déficit de 37,7 millions d’euros découlerait en partie de la crise Covid et des revalorisations salariales qui en ont découlé. Pour l’APF France Handicap, ces hausses de salaires décidées par le Ségur de la Santé n’auraient pas été suffisamment financées par l’État. Pour le directeur général, Serge Widawski, la pérennité de l’association est en jeu.
« Nous avons engagé plusieurs chantiers stratégiques dès 2021 pour rétablir la situation de l’association mais les résultats de 2023 et les perspectives d’atterrissage de 2024 nous imposent aujourd’hui d’aller plus loin pour préserver notre capacité d’action sur le moyen et long terme », conclut le responsable APF France Handicap.
« Un plan de réduction des effectifs d’environ 300 postes »
Dans un climat général de réduction des dépenses, l’association estime ne pas pouvoir faire appel aux fonds publics, et envisage donc un plan qui s’étale sur trois ans et « comprend un volet de croissance et des mesures drastiques de réduction des coûts. »
Parmi les coupes envisagées, « optimisation de la gestion des établissements (…) réduction d’ampleur de l’empreinte immobilière », et surtout « un plan de réduction des effectifs sur les fonctions support de l’association, soit environ 300 postes. » « Le principe de ce plan est de réallouer nos ressources vers nos missions principales de plaidoyer et d’accompagnement des personnes en situation de handicap par nos établissements et services et nos délégations. Et de nous engager dans une amélioration de nos processus internes pour gagner en efficacité », indique Serge Widawski.
La délégation des Pyrénées-Orientales emploie six salariés, et gère huit services médico-sociaux. Le dernier rapport d’activité affichait un déficit de 62 844 euros en 2023. Selon la plaquette, la délégation des Pyrénées-Orientales « mène des actions de proximité pour et avec les personnes en situation de handicap et leur famille. » Contactée, la direction d’APF France Handicap 66 n’a pas donné suite à nos demandes.
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