Article mis à jour le 18 octobre 2018 à 07:21
Dans le cadre du centenaire de la première guerre mondiale, l’exposition de Jacques Grison « Devant Verdun » se tient du 17 Octobre au 23 décembre au couvent des Minimes de Perpignan. Le photographe s’est interrogé sur sa perception de la géographie de Verdun façonnée par la grande guerre. Sa perception serait-elle différente s’il n’était pas né à Verdun ? Entrée libre du Mardi au Dimanche de 11h à 17h30.
Les terres scarifiées de la Marne ont été le « terrain de jeu » de Jacques Grison et de ses camarades. Une terre gorgée de la vie des poilus qui, selon lui, a gardé les traces de cette guerre meurtrière.
« Enfants, nous jouions à la guerre sur le Champ de bataille de nos grands-pères et parfois avec les armes, les outils et les accessoires d’époque retrouvés çà et là. Insouciants, nous conduisions nos aventures là où de jeunes hommes (à peine plus âgés que nous) s’étaient entre-tués. Trois cent mille hommes sont morts en trois cents jours et trois cents nuits sur ce territoire, notre terrain de jeux ».
Pour François Barrée qui signe la préface de l’ouvrage « Devant Verdun » aux éditions Trans Photografic Press 2016, le travail de Jacques Grison « est un legs ». Il montre à voir par ces clichés, « Quoi ? L’invisible, l’indicible, l’irréparable ». Des images comme un terrain de fouille archéologique de 14-18. L’empreinte de la guerre, gravée à jamais dans la gadoue collante de Verdun. Des traces du passé que Jacques Grison nous suggère d’avantage qu’il nous pointe du doigt. Des marques du passé réelles ou imaginaires mais que le photographe a passé plus de 20 ans à reconstituer comme une « sédimentation d’images, d’impressions, de connaissances, d’émotions et de souvenirs, si imbriqués qu’il [lui] est parfois difficile d’en distinguer les origines et les résurgences ».
♦ Frantz Adam, médecin et premier témoin du front
En parallèle du travail de Jacques Grison, l’exposition présentera quelques images de Frantz Adam. Frantz Adam est un médecin militaire psychiatre qui fit toute la guerre avec le même régiment. Son travail est remarquable de précision technique, tout comme le rendu en image des situations de paroxysme qu’il s’efforce malgré tout de dévoiler avec un grand sens d’humanité. C’est un document unique d’une très grande qualité que nous avons pu retrouver grâce à l’AFP qui en conserve les droits. Il posa sur pellicule 500 clichés dont 300 ont été légués à l’Agence France Presse. Dans le cadre du centenaire de la première guerre mondiale, l’AFP a choisi de les montrer au plus grand nombre.
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