Article mis à jour le 8 septembre 2022 à 13:54
Loin d’apaiser les tensions, la consultation qui avait pour but de donner un nom fédérateur semble avoir conduit à un réveil des revendications identitaires catalanes dans le département des Pyrénées-Orientales. Passes d’armes entre l’adjoint à la catalanité Brice Lafontaine et Louis Aliot député européen Front National et conseiller municipal d’opposition de Perpignan.
♦ La déclaration qui fait réagir Louis Aliot
La déclaration de l’adjoint aux affaires catalanes de Jean-Marc Pujol, Brice Lafontaine réclamant pour le Pays-Catalan un statut équivalent à celui de la Corse fait réagir le député européen Louis Aliot.
« Maintenant, il va falloir convaincre la population, nos députés et les institutions qu’il faut pour notre département une collectivité territoriale unique avec un statut particulier, comme c’est le cas en Corse ».
Brice était venu à Toulouse rencontrer la présidente Carole Delaga pour tenter de défendre la cause du nom « Occitanie-Pays Catalan » avec peu d’espoir d’être entendu sur ce point. Il avait par ailleurs également défendu l’idée d’un changement de nom au département Pyrénées-Orientales en Pays Catalan proposé « en compensation » par Gérard Onesta allié EELV de la majorité régionale. Hermeline Malherbe avait rapidement accusé une fin de non recevoir à cette dernière proposition.
♦ Louis Aliot réagit
Une déclaration qu’il fait réagir Louis Aliot était quant à lui favorable à l’appellation « Languedoc-Roussillon pour des raisons de coûts et de cohérence ». Il demande à Jean-Marc Pujol de prendre ses responsabilités face à son adjoint et à ses déclarations.
« Défendre notre identité locale, nos traditions, notre patrimoine, notre culture face à une immigration toujours plus dynamique et à l’installation d’un communautarisme religieux est une chose. Promouvoir des idées de division nationale en est une autre ! La France n’est pas l’Espagne ! Le combat culturel renforcera l’unité du pays ; les revendications institutionnelles autonomistes fragiliseront la France et la république.
Dans une situation d’extrême fragilité pour notre pays, c’est vers l’unité et l’indivisibilité de la République française et la sécurité de son peuple qu’il faut se concentrer.
Le nom de la nouvelle région décidé par les socialistes, les communistes, les écologistes et leurs alliés régionalistes, après une consultation douteuse, coûteuse et critiquable, ne va faire qu’accentuer les dissensions entre territoires, élus et professionnels.
Catalans d’accord mais Français d’abord !«
♦ Réponse de « l’incriminé » Brice Lafontaine
« Oui, Unitat Catalana, dont je suis le president, défend un statut de collectivité territoriale unique pour notre pays catalan. Le particularisme de notre double culture, notre position géographique, notre faiblesse économique, … Il y a de nombreuses raisons qui font que nous devons avoir les capacités de décision ici et pas à Toulouse. ….
Si le maire de Perpignan me fait confiance pour mener les actions catalanes et transfrontalières, ce n’est pas pour mes positions parallèles à la gouvernance municipale mais pour mes compétences. C’est effectivement une notion qui est totalement étrangère à monsieur l’eurodéputé-conseiller municipal-conseiller communautaire puisqu’il ne sait travailler avec aucune autre sensibilité quand nous, catalans, savons dépasser les clivages pour l’intérêt supérieur du territoire.
Donc oui, pour la simplification administrative, pour faire des économies, pour l’intérêt du territoire, je continuerai de défendre la collectivité territoriale unique au nom d’Unitat Catalana, avec toute la ferveur que mérité notre terre, historiquement et pour toujours, terre d’accueil ».
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