Article mis à jour le 13 novembre 2023 à 10:00
Ce 12 octobre, l’illustratrice perpignanaise publie aux éditions First sa première bande dessinée en tant qu’auteure : «Quand les sneakers deviennent légendes*». Blachette, dont le talent a séduit les plus grandes marques, y évoque cette passion partagée pour les Nike, Adidas et autres Vans qui font tant rêver.
Après une première collaboration avec Rokhaya Diallo, Blachette signe scénario et dessins des 128 pages de sa nouvelle bande dessinée «Quand les sneakers deviennent légendes». Sept mois de travail sans relâche pour une bédé qui séduira au-delà des fans de mode. Du Castillet aux escaliers monumentaux, en passant par la Casa Musicale, l’avatar de Blachette parcourt la ville catalane et ses multiples lumières. Rencontre avec Blachette.
Pourquoi avoir choisi de dessiner l’histoire de ces six paires de sneakers ?
«Ça faisait un petit moment que je voulais traiter ce sujet en bande dessinée. J’avais envie de mettre en lumière ma passion pour les sneakers et durant sept mois je ne suis consacrée à l’écriture et à l’illustration de «Quand les sneakers deviennent légendes». Car cet engouement pour ce que d’aucuns considèrent comme une simple chaussure suscite souvent l’incompréhension. À travers la création de six sneakers devenues mythiques, Blachette entend expliciter cette réappropriation de la basket. Une chaussure à l’origine créée pour les sportifs et que la culture hip-hop s’est appropriée.
Sans nier la surconsommation, Blachette revient sur les premiers pas de la Rekin et la Concord de Nike, la Sasuké de la marque Asics, ou les Old Skool de Vans. Le tout saupoudré d’anecdotes de l’illustratrice et de ses émotions quand elle enfile ces chaussures qui lui insufflent la cool attitude.
Blachette a dû faire un choix. «J’aurai pu parler d’au moins 15 paires, mais j’ai dû me limiter, je n’avais que 140 pages.» Questionnée sur l’éventualité d’un second tome, la Perpignanaise ne refuse pas l’idée, même si elle souhaite laisser vivre ce premier épisode de sa bande dessinée.
Des chaussures qui rendent cool
«Quand j’étais au lycée, il y avait deux teams : ceux qui mettaient la Superstar, et la team Stan Smith. Moi, je faisais de la danse à la Casa Musicale, et le mercredi je voulais m’habiller en total look parce que ça me faisait penser à Missy Elliott. À l’époque, on pouvait vraiment identifier quel type de musique aimaient les gens seulement en regardant leurs pieds. En 2005, les fans de hip-hop portaient la Superstar, quand les adeptes du rock et des Bébés Brunes portaient plus volontiers les Stan Smith.» La Superstar et la Stan Smith, deux modèles mythiques de la marque Adidas.
«Les musiciens que j’écoutais portaient ce genre de basket et ils étaient cool. Alors en enfilant leurs sneakers, j’avais l’impression que moi aussi je devenais cool. Mais pas de vendeur à Perpignan, il fallait aller à Béziers ou risquer d’acheter sur internet. En 2004, 2005, quand tu cliquais sur un lien, une fois sur deux c’était de la contrefaçon ou un truc porno… et parfois on tombait sur la bonne chaussure. Et moi malheureusement, j’ai reçu des Rekins de contrefaçon en taille 40 alors que je faisais du 37. Je les ai portées seulement quelques semaines, tout le monde voyait qu’elles étaient fausses. Et finalement j’ai eu les vraies au Noël d’après.»
Quand le prix des sneakers s’envole
Questionnée sur le prix de ces chaussures qui crèvent parfois le plafond, Blachette rétorque, «c’est vrai que les prix ont vraiment augmenté. Moi, j’avais la chance de pouvoir les acheter en taille enfant, c’était moins cher ; mais elles coûtaient déjà 80€, ce qui est très cher pour une paire enfant. Maintenant la Rekin coûte entre 150 et 180 euros : et en édition limitée elles peuvent coûter 220 euros. La Rekin était la paire la plus chère chez Nike.» Selon Blachette, les prix s’envolent sur le marché de la revente et notamment pour les séries limitées.
Le phénomène sneakers de légende a commencé par le modèle Air Jordan né de la collaboration entre Nike et le basketteur Michael Jordan. Avant les années 80 et ce partenariat, les baskets n’avaient pas l’aura qu’on leur prête aujourd’hui. Récemment, le film «Air» a retracé la naissance de la fameuse Air Jordan, interprété notamment par Matt Damon, Viola Davis et Ben Affleck.
Le dessin vécu comme exutoire pour Blachette
Le bien habillé et les cultures de rue façonnent le style Blachette. « Dessiner est un exutoire pour moi. Et donc, il y a aussi des périodes très dures. J’étais très pudique sur mes premières publications sur les réseaux sociaux. J’hésitais à les supprimer. Mais finalement, ça fait du bien ! Et je pense que cela peut faire du bien au plus grand nombre. Même si toutes mes animations ne sont pas inspirées directement de ma vie ; espérons qu’il y ait de moins en moins de périodes sombres. »
Le style Blachette est aussi à retrouver sur Instragram.
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