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De Perpignan à Barcelone – Ces voix pour la « Liberté des Jordis »

Article mis à jour le 19 octobre 2017 à 09:42

Ils étaient des centaines à Perpignan pour soutenir leurs « cousins » de Catalogne sud. Pour montrer par leur mobilisation que « les entraves à la démocratie ne peuvent pas être perpétrées dans le silence ». 

« Tout démocrate devrait se lever contre ce qui se passe en Catalogne »
Jean Paul parmi la foule massée devant le consulat espagnol nous confiait, très en colère, voir en ce qui se passe en Catalogne « une atteinte à la démocratie, tout démocrate devrait être ici ! » Il s’interrogeait « Est-ce qu’on emprisonne des gens pour leurs idées ? » Avec une position très tranchée, il rajoutait : « ce sont des prisonniers politiques au sein d’un pays membre de l’union Européenne, c’est insensé, c’est digne de la Corée du Nord ! On en peut pas dormir quand un parti politique issu du franquisme envoie sa police pour réprimer dans la force le fait de se rendre dans les bureaux de vote. Je retrouve l’Espagne de Franco dans les décisions du Parti Populaire (PP) soutenu par le Parti Socialiste Espagnol (PSOE) et avec le silence des socialistes et des démocrates Français, le tout soutenu par des forces en Europe qui nient la diversité des peuples au seul bénéfice des politiques ».

En tant que retraité ayant travaillé de nombreuses années pour le Quai d’Orsay, Jean Paul s’insurge « Mais dans quel pays peut-on rendre un référendum illégal ? On peut éventuellement contester voire attaquer les résultats devant la justice, mais seul un état fasciste procède de la sorte ! » Jean Paul concluait son propos avec  « Je n’attend qu’une chose c’est que soit déclarée la République de Catalogne pour pouvoir demander la double nationalité ».

« Ils n’entendront que quand on parlera à leur portefeuille »
Pere Manzanares, membre de l’Omnium cultural (dont Jordi Cuixart a été emprisonné aux côtés du président de l’ANC Jordi Sanchez) était également présent dans les rangs des manifestants devant le consulat. Il a rappelé les conditions « totalement illégales » d’incarcération. Lire les attendus du tribunal espagnol et revoir notre article sur la vidéo « Help Catalonia ». Le Président fondateur de la radio associative Radio Arrels, déclarait au micro « Vous êtes de plus en plus nombreux. Tous les catalans et les non catalans qui se lèvent pour lutter contre ce qui se passe en Catalogne sont les bienvenus. Ce que nous faisons ici, c’est combattre pour les gens qui sont privés de liberté. Il y a ici une prise de conscience de plus en plus forte. Quand l’Etat français prendra conscience de ce qui se passe en Catalogne ? ».

Il concluait à l’antenne de France 3 Pays Catalan : « Mariano Rajoy veut humilier les catalans et je crains qu’il n’aille plus loin. Quand on cessera d’invoquer la démocratie et qu’on s’attaquera au portefeuille, en organisant des grèves, ou que les camions et les tracteurs catalans bloqueront les routes, ceux qui soutiennent le royaume d’Espagne, comme Emmanuel Macron ou Angela Merkel y réfléchiront à deux fois ! ». Pere Manzanares voyait en ces actions extrêmes la seule porte de sortie dans cette situation qui s’enlise.

Pour rappel de la situation au moment où nous écrivons
10 octobre 2017
– Après le référendum du 1er octobre qui s’est tenu malgré l’interdiction et les violences policières, Carles Puigdemont (Président du gouvernement autonome de la Generalitat) a déclaré l’indépendance de la Catalogne pour la surprendre immédiatement tout en appelant le gouvernement espagnol à la négociation.

11 octobre 2017 – Mariano Rajoy, chef de l’exécutif espagnol a répondu par une fin de non recevoir en lançant un ultimatum au catalan qui avait cinq jours pour « clarifier sa position sur la proclamation d’indépendance ».

16 octobre 2017 – En réponse à l’ultimatum de Madrid, Carles Puigdemont a écrit un courrier indiquant que « la priorité de son gouvernement était la voix du dialogue. Nous voulons parler, comme le font les démocraties consolidées, sur la problématique posée par la majorité du peuple catalan qui veut prendre le chemin d’un pays indépendant dans un cadre européen… Notre proposition de dialogue est sincère et honnête. Durant les deux prochains mois notre principal objectif est de faire appel au dialogue ».

17 octobre 2017 – Jordi Cuixart et Jordi Sanchez sont maintenus en prison, inculpés de sédition sans possibilité de libération sous caution. Immédiatement de nombreux médias qualifient ces prisonniers de « politiques », alors que le mot d’ordre est lancé de manifester pour exiger leur libération.

18 octobre 2017 – Le gouvernement espagnol propose de freiner le vote de l’article 155 (qui supprime l’autonomie à la Catalogne) su Carles Puigdemont convoque des élections anticipées à la Generalitat. En réponse au courrier de Cartes Puigdemont, Mariano Rajoy a lancé un ultimatum, qui prend fin le 19 octobre à 10h, demandant au Président de la Generalitat de dire « s’il a ou non déclaré l’indépendance », l’enjoignant « d’agir avec sagesse ».

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