Diffusé ce 30 avril 2023 sur Arte – mais déjà en ligne depuis quelques jours – ce nouvel épisode de 42 La Réponse à presque tout, réalisé par Thomas Kulik, s’intéresse aux apocalypses et à la fin du monde. Divers scientifiques reviennent sur le passé et évoquent le futur incertain.
Des fins du monde déjà annoncées
Le documentaire s’ouvre sur un fait réel : la prédiction de l’apocalypse existe depuis des siècles. D’abord annoncée pour le 1er février 1524 puis le 19 mai 1910 et, plus récemment, le 21 décembre 2012… La fin du monde a été annoncée 200 fois depuis le début du siècle, soit une fois tous les dix ans.
L’archéologue Thomas Meier déclare : « L’histoire de l’humanité regorge d’apocalypses qui ne sont produites ». Alors, l’apocalypse ne serait-elle qu’une question de temps ?
Prévoir la fin du monde, est-ce possible ?
Même si les agences spatiales surveillent 2.270 PHO (soit des objets potentiellement dangereux) pour déterminer – parfois au mois près – quand les astéroïdes et la comète s’approcheront de la Terre, Thomas Moynihon, chercheur à Oxford, l’affirme « on ne peut pas prévoir la fin du monde ».
Il développe : « Notre civilisation technologique est interconnectée, mondialisée, ce qui est inédit. Une guerre nucléaire ou une catastrophe climatique pourrait être qualifiée d’apocalyptique ».
L’apocalypse n’a donc jamais été aussi présente et est source d’inquiétude chez beaucoup de monde. Christine Hentschel, professeur à l’université d’Hambourg, énumère les différentes techniques ou attitudes de ceux qui se préparent à l’apocalypse. Bien connus, les survivalistes anticipent toutes sortes d’effondrements comme la pénurie d’eau potable ou d’électricité. Viennent ensuite ceux qui pensent que sortir du capitalisme serait la solution pour éviter l’apocalypse. D’autres sont plutôt dans le déni. D’autres encore sont dans une attente joyeuse de l’effondrement des démocraties pour un renouveau.
Jobst Heitzig, mathématicien explique la méthode HANDY, qui prédit à base d’équations, un effondrement total et donc, la chute d’une civilisation. Les variables de l’équation sont au nombre de 4 : la nature, la population, les élites et enfin, la richesse. La surpopulation finit par entraîner une baisse des richesses et la destruction de la nature, donc des humains.
De son point de vue, « les sociétés ont tendance à se complexifier et à générer leur dynamique. Il en résulte une administration de plus en plus lourde qui était peut-être utile au début pour organiser le travail et créer de la valeur ajoutée, mais qui finit par devenir autocentrée, sans valeur ajoutée ».
L’écocide : l’apocalypse qui arrivera ?
Thomas Meier reprend l’explication de l’universitaire Jared Diamond : « il pose le monde sous un angle écologique et considère que tout déclin a une explication écologique ». Il considère que la surexploitation de la nature aurait conduit à la disparition des Mayas, des Anasazis, des Rapa Nui et des Vikings du Groenland. Il est sans appel : « le problème c’est l’inadaptation ». La déforestation de l’île de Pâques a entraîné l’extinction du peuple Rana Nui. C’est un écocide.
Des chercheurs allemands sont formels, le risque que la civilisation actuelle s’effondre d’ici 2050 est réel, notamment à cause des émissions de CO2, bien trop importantes.
D’après Thomas Meier, « Chaque époque produit sa propre théorie de l’effondrement qui se nourrit souvent d’une critique de son présent et utilise l’histoire comme argument pour appuyer sa vision ».
Les différentes théories de l’apocalypse seraient en fait des avertissements sur la future catastrophe climatique. La prise de conscience ne semble pas acquise auprès de tous. Cela est peut-être dû au fait que la cause et les effets de la crise climatique sont décalés, donc impossibles à prévoir.
Pourquoi la rédaction vous le conseille ?
Même si ce documentaire aborde plusieurs sortes d’apocalypses, la plus probable reste la catastrophe climatique. Une nouvelle fois, le comportement des humains est pointé du doigt. La fin du monde, c’est pour quand ? se conclut par une phrase choc « l’humain est sa propre menace ». Une alerte supplémentaire sur l’urgence d’agir…
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