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Du décrochage scolaire à l’emploi | L’école régionale de la 2e chance de Perpignan

29/03/2019, Perpignan, France, Ecole 2e chance décrochage scolaire en Occitanie © Arnaud Le Vu / MiP

Article mis à jour le 18 octobre 2020 à 10:45

Formation, projet professionnel, étude, orientation, insertion, accès à l’emploi ; de nombreux challenges attendent les jeunes en cette période instable. Pour étoffer notre dossier sur ce thème à l’échelle des solutions régionales – après avoir étudié l’application Anie – focus sur une école pas comme les autres à Perpignan : l’École Régionale de la 2e Chance (ER2C 66).

♦ Une école qui tend la main à ceux qui ont décroché

L’ER2C – réseau d’écoles nationales – tend la main à un public cible, jeune (16-25 ans, dérogations possibles pour les plus de 25 ans), et en difficulté d’insertion suite à un décrochage dans leur parcours. « En lien souvent avec les ruptures scolaires, la maîtrise insuffisante des savoirs de base est une difficulté qui fait obstacle à l’accès à un emploi ou à une formation qualifiante » rappelle l’école basée au 7 Av. des Palmiers, non loin de la place Catalogne.

L’objectif proposé pour les motivés est clair : une remise à niveau des savoirs fondamentaux et du savoir-être. « Ça passe aussi bien par les maths et le français que les nouvelles technologies de l’information et de la communication », détaille l’ER2C. « Mais aussi par l’expression orale, le comportement, la ponctualité, la tenue vestimentaire adéquate « . À la clé ? La construction et la validation d’un projet professionnel personnalisé.

Il s’agit donc d’orientation et d’accompagnement personnalisés. « La formation doit faire connaître aux jeunes les différents secteurs d’activité et les métiers dans son environnement », précise la Région. « Le bassin d’emploi. Les premiers gestes professionnels du métier choisi » ; mais aussi acquérir « des notions du droit du travail, des conventions collectives et du fonctionnement de plusieurs entreprises« . L’ER2C de compléter : « On apporte une aide personnalisée. De la remotivation. Les stagiaires définissent leur projet professionnel personnalisé à travers une alternance école-entreprises« .

♦ Un clip et une aventure humaine avec l’artiste R.Can

Pour le développement de ses stagiaires, l’ER2C, autonome dans ses choix pédagogiques, s’inspire grandement de l’Éducation Nouvelle. Ce courant pédagogique voit l’apprentissage comme progrès global de l’élève ; et non pas seulement comme une accumulation de connaissances.

« Notre école est avant tout un espace de promotion des jeunes adultes, par l’insertion professionnelle ; mais aussi et surtout par l’accompagnement à l’insertion sociale et culturelle« .

Au menu ? Ateliers d’écritures, création de sites internet, découverte sportive, sorties concert ou théâtre. Naissent alors des aventures humaines tout au long de l’année. L’une d’entre elles, encadrée par le rappeur perpignanais R.Can, avait pour but de sensibiliser collégiens et lycéens sur les risques de l’addiction. Sur son site web, l’ER2C raconte avec fierté : « Pendant une semaine, les stagiaires ont écrit avec leurs mots, leur histoire en lien avec les addictions. De ce travail intense en émotions en résulte un clip délicat et plein de vérités ».

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♦ Carole Delga :  » Il faut sortir du déterminisme social « 

Les ER2C sont une initiative européenne mise en place en France à partir de 1996 ; selon les objectifs du Livre blanc  » Lutter contre l’exclusion «  présenté par Édith Cresson. Aujourd’hui, elles sont financées et gérées en grande partie par les régions : coûts pédagogiques pris en charge, rémunération et protection sociale selon les conditions du stage.

La région Occitanie en compte onze sur l’ensemble de son territoire. Aux ER2C, s’ajoute le Plan d’Investissement dans les Compétences (PIC) ; un plan lancé en 2018 par le gouvernement et qui destine 15 milliards d’euros sur quatre ans aux formations pour les jeunes très peu formés ou non-titulaires du baccalauréat. Pour rappel, la ministre du travail, Muriel Pénicaud, était venue signer le pacte à Perpignan et avait choisi – en collaboration avec la présidente de l’Occitanie Carole Delga – l’ER2C de Perpignan pour contractualiser les 1,4 milliards d’euros du PIC régional.

Carole Delga déclarait en conférence de presse : « le décrochage scolaire se joue tôt au collège. Dès la classe de 5e en général, avec un pic en 3e« . Avant de critiquer le système éducatif classique : « Tous nos jeunes sont intelligents. Il faut des pédagogies adaptées aux différentes intelligences. Nous sommes très calqués sur le schéma du cours magistral en France. Or, il faut sortir du déterminisme social en responsabilisant et en valorisant l’orientation : il faut éclairer les jeunes sur les métiers. Il faut développer la pédagogie différenciée ».

L’enjeu est clair pour la présidente de Région : créer plus de passerelles entre la formation et le monde professionnel pour les jeunes de tous niveaux. 81.307 entrées en formation professionnelle ont été réalisées sur l’année 2019 en Occitanie; plaçant la Région en tête en termes d’entrées.

♦ 963,000 jeunes inactifs en France en 2018 selon un rapport du Gouvernement

Selon un rapport du Gouvernement, en 2018, ce sont 963,000 jeunes de 16 à 25 ans qui étaient ni en emploi, ni en études, ni en formation* ; pour 1.025.000 en 2015. Toujours selon la même source, ce chiffre représente 12,9% des jeunes de cette classe d’âge, et 27,9 % des jeunes qui ont terminé leur formation initiale.

Voici ce que dit le rapport en détail : « Les jeunes NEET* sont moins diplômés, vivent plus souvent chez leurs parents et ont plus fréquemment un handicap reconnu que les autres jeunes. 63 % sont en contact avec le service public de l’emploi ou un autre organisme d’insertion. Ces jeunes ayant entrepris une démarche d’insertion ont plus souvent été en emploi au cours des douze mois précédents ; tandis que les autres étaient plus souvent en études. 48 % sont sans emploi ni formation depuis un an ou plus. Les NEET de longue durée sont moins diplômés que la moyenne des NEET et cumulent les difficultés socio-économiques.

Ils sont 56 % à être en contact avec le service public de l’emploi. En 2018, 53 % des jeunes NEET sont chômeurs au sens du BIT, c’est-à-dire qu’ils souhaitent et recherchent activement un travail et sont prêts à l’occuper dans un court délai. Les autres sont inactifs. Parmi ces inactifs, deux tiers ne souhaitent pas travailler, pour une partie d’entre eux pour des raisons de garde d’enfant ou d’aide auprès d’une personne dépendante, ou d’un état de santé dégradé« .

*NEET : Not in Education, Employment or Training.

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Idhir Baha