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À l’école Dagneaux, les élèves de Perpignan à la découverte des métiers… et de la radio !

À l’école Dagneaux, les élèves de Perpignan à la découverte des métiers… et de la radio !

Article mis à jour le 2 janvier 2024 à 16:09

Après avoir été en résidence au sein de l’école Pasteur-Lamartine à Perpignan en début d’année 2023, l’association Mediaclic, co-fondée par notre reporter Alice Fabre, continue de faire découvrir la radio aux élèves de primaire. Cap sur l’école Georges Dagneaux, dans le Moyen-Vernet.

C’est reparti pour un tour avec les enfants !

Après les belles cartes postales sonores réalisées en juin dernier avec les élèves de cycle 3 de l’école Pasteur, nous voilà à l’école Georges Dagneaux pour continuer à faire de l’éducation aux médias et à l’information via le média radio. C’est grâce à une subvention de la Cité éducative que nous avons pu entamer ce projet. L’équipe pédagogique voulait faire travailler les élèves de CM1 – CM2 autour des métiers. Ils vont donc réaliser une émission de radio en fin d’année sur le sujet. Ils devront mener des interviews pour présenter les professions qui les font rêver ou qui les attirent. Peut-être que ce projet suscitera des vocations ? J’y vois pour ma part une opportunité, encore et toujours, pour faire découvrir la radio à une génération plutôt biberonnée aux réseaux sociaux et à la télévision.

Nous voilà donc devant la première des quatre classes en ce jeudi de novembre. La première séance est celle des exercices d’écoute. Cette année, nous leur diffusons un extrait de Thomas Pesquet, passé dans les P’tits Bateaux sur France Inter. L’astronaute français répond à la question « faites-vous des entraînements pour vous préparer à rencontrer des extraterrestres ? », posée par un jeune garçon de 7 ans (c’est le concept de l’émission). Thomas Pesquet explique sérieusement que s’il y a de la vie ailleurs, c’est plutôt sous forme de bactéries que de petits hommes verts. Avec cet extrait, nous souhaitons poser les bases : en journalisme, il n’y a pas de question bête. Nous ne voulons pas qu’ils s’autocensurent.

Je parle en connaissance de cause. Combien de fois au cours de mes débuts me suis-je retenue de poser certaines questions par peur de passer pour une ignare ? À une période, il suffisait que mon interlocuteur soit un peu sûr de lui pour que ça me bloque complètement. Pourtant si je m’interroge sur un point, c’est que d’autres personnes vont aussi s’interroger, et mon métier est de transmettre l’information la plus complète possible auprès du public. Il a fallu du temps et une petite dose de confiance en moi pour ne plus craindre le jugement et oser poser certaines questions. Elles peuvent parfois déstabiliser du fait de leur apparente simplicité, mais elles permettent aussi de revenir aux bases.

« Il n’y a pas de question bête ! »

C’est aussi une manière de glisser aux élèves que leurs interrogations sont légitimes. Même celles à propos de la rémunération. C’est celle qui revient systématiquement dans nos interventions. « Combien ça gagne un journaliste ? » et qui nous a encore été posée ce jour-là. Souvent, les enseignants présents semblent gênés, mais cette question je la trouve normale et logique. Nous intervenons dans des quartiers plutôt précaires, face à un public sursollicité par la société de consommation, dans laquelle être influenceur et se faire payer des voyages par des marques est cool et bien vu. Évidemment que la question de la rentabilité d’une activité est la première qui leur vient. Tout tourne autour de l’argent, tout le temps, sur les réseaux sociaux, sur YouTube, dans leur quotidien… l’argent qu’on n’a pas, qu’on voudrait avoir, qu’on rêve d’avoir…

Alors oui, je leur réponds. Je leur explique qu’il y a d’importantes disparités salariales dans ce métier en France. Cela dépend de l’ancienneté de la personne, de son statut (en CDI, en CDD…), du type de média pour lequel elle travaille. Les chiffres de l’Observatoire des métiers de la presse évoquent un écart allant de 1500 € brut pour les jeunes journalistes pigistes à plus de 4000€ brut pour les titulaires d’un CDI en fin de carrière.

L’émission étant consacrée au métier, il est certain que la question du salaire se posera quasi-systématiquement pour les élèves qui feront les interviews. En attendant d’avoir des réponses, nous avons opéré un petit sondage pour connaître les métiers rêvés des élèves, ceux qui les intéressent le plus. Pêle-mêle sont ressortis : policier, médecin, avocat, architecte d’intérieur, coiffeuse, producteur de musique, youtubeur, chef cuisinier… et vendeur de poissons.

Autant de rêves de professions que nous allons explorer, pour que ces élèves d’éducation prioritaire puissent se sentir légitimes, plus tard, les envisager.

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Alice Fabre