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Chronique | Une résidence inédite de journalistes à l’école Pasteur Lamartine de Perpignan

Chronique | Une résidence inédite de journalistes à l’école Pasteur - Lamartine de Perpignan

Article mis à jour le 18 février 2023 à 07:15

Faire découvrir (et pratiquer !) la radio à des enfants d’élémentaire, mais aussi s’immerger dans une école pour aider les enseignants à monter des projets d’éducation aux médias et à l’information, c’est tout le but de la résidence de journaliste qui se tient jusqu’en juin au sein de l’école primaire Pasteur-Lamartine dans le quartier du Bas-Vernet à Perpignan.

Elle est animée par l’association Mediaclic, cofondée par notre reporter Alice Fabre. Made in Perpignan est le média partenaire de cette action soutenue par la DRAC Occitanie.

Faire se rencontrer deux mondes qui se côtoient peu

Arriver avec un gros micro plein de poils devant des enfants de CE2, CM1 et CM2, ça fait toujours son petit effet. « On dirait des fesses poilues ! ». Ah, ils ont de l’imagination ces gamins… et pour le coup, ils ont plutôt raison. La surprise est toujours un bon moyen d’entrer dans le vif du sujet. Ici, c’est la radio. Avec Barbara Gorrand, ma collègue journaliste et co-fondatrice de l’association Mediaclic, nous sommes là pour six mois. Nous allons préparer les élèves à réaliser des petits reportages sonores lors des activités de fin d’année (classe verte pour certains, sorties et animations culturelles et sportives à l’école pour d’autres). Mais aussi nous immerger et découvrir la vie quotidienne d’une école élémentaire classée REP+.

C’est ça, la philosophie des résidences de journaliste, qui se sont surtout développées en France depuis 2015 et les attentats de Charlie Hebdo : faire se rencontrer deux mondes qui se côtoient peu excepté pour les dates de rentrées scolaires avec les traditionnels reportages dans les cours de récré, le jour des résultats du bac, ou lors de tristes faits divers. Faire entrer les journalistes dans le quotidien des enseignantes (je parle ici au féminin car elles sont 84% dans le premier degré public, 92% dans le privé selon les chiffres du Ministère de l’Education nationale), et leur faire aussi découvrir le fonctionnement des médias. Pour réduire l’incompréhension, et parfois la défiance, qui règne trop souvent entre nous.

FRANCE - ILLUSTRATION PRIMARY SCHOOL

C’est une des raisons pour lesquelles Katia Karpoff n’a pas hésité longtemps à candidater pour accueillir cette résidence.

Pour la directrice de l’école Pasteur, « d’avoir deux journalistes c’est une opportunité absolue, ça peut donner des vocations à certains élèves. Elles forment un binôme de choc avec l’enseignante pour permettre aux élèves de s’approprier l’éducation aux médias ».

Sur le long terme, la cheffe d’établissement ne voit que du positif : « ces professionnelles sont aussi là entre midi et deux. Il y a huit classes directement impactées mais elles sont aussi à disposition des autres enseignants, elles sont disponibles pour les aider à monter des séances d’éducation aux médias. Certaines familles peuvent aussi s’habituer à elles, et à s’ouvrir également. Une fois à la maison, on transpose ce qu’on a appris à l’école ». Katia Karpoff compte aussi sur nous pour sensibiliser aux bonnes pratiques sur les réseaux sociaux, avec en toile de fond la prévention des risques de cyberharcèlement.

Et la radio ? Un formidable outil pour la directrice. L’école est dotée depuis l’année dernière d’un studio de webradio et les enseignantes ont pu être formées. « Pour les enfants, c’est un moyen ludique de travailler l’écrit et l’oral. Autre intérêt : communiquer vers l’extérieur. On déposera ces podcasts sur le site de la Cité éducative, les parents pourront les écouter. C’est aussi valoriser les travaux des élèves via un autre média. » Le lien avec les familles est en effet un axe important à développer pour les équipes pédagogiques.

Retour en classe. « Madame vous allez nous apprendre à faire de l’ASMR ? ». Regard en coin à Barbara. Je nous imagine un instant apprenant aux élèves à manier un pinceau sur une bonnette de micro pour créer un son relaxant. Je prends mon micro poilu, j’allume l’enregistreur, et je pose la première question aux enfants : « Et vous, vous l’écoutez la radio ? »

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Alice Fabre