Article mis à jour le 27 janvier 2018 à 16:21
Dernière mise à jour le 27 janvier – Le Parti Socialiste a rejeté la candidature de Delphine Batho au motif que cette dernière n’a pas le nombre de parrainages requis. En effet, chaque candidat doit recueillir 16 parrainages, soit 5% des membres du conseil national, et présenter un texte, qui ne doit pas dépasser les 50 000 signes, avec des thématiques obligatoires
Dernière mise à jour le 15 janvier – Delphine Batho, députée des deux-sèvres et ancienne ministre de l’écologie devient la 5ème candidate. Elle annonçait sa candidature dans le Parisien avec « l’espérance de changer un système ».
Article initial écrit le 12 janvier – Ils sont pour le moment 6 hommes à avoir posé leur candidature, ou avoir fait montre de vouloir briguer le poste de premier secrétaire du Parti socialiste. Les militants éliront le nouveau patron du PS le 29 mars 2018 avant le congrès d’Aubervilliers du 7 et 8 avril prochain. L’ancien ministre de l’agriculture et porte parole du gouvernement socialiste, Stéphane Le Foll a été le premier à se lancer dans la bataille. Son profil correspondrait au portrait robot du « candidat idéal » dressé par l’ancienne ministre chargée des handicaps et de la lutte contre l’exclusion sous le quinquennat Hollande. La première secrétaire de la fédération PS du département nous confiait son analyse sur la nécessaire reconstruction du parti.
♦ 4 candidats déclarés et 2 qui hésitent
Le patron des députés socialistes, Olivier Faure, au parcours et aux idées politiques très proches de Stéphane Le Foll a aussi déposé sa candidature. Il rejoint Luc Carvounas et Emmanuel Maurel. Rachid Temal et Julien Dray qui semblent tentés par l’aventure hésitent encore à se lancer. Les candidats ont jusqu’au 25 janvier pour se déclarer.
Michel Sapin invité de la matinale de France Info s’exprimait au sujet de la profusion de candidatures : « il ne faut pas que cette profusion de talents, cette volonté d’être présents dans ce débat aboutisse à des différenciations qui ne seraient pas des différences de fond. C’est normal qu’il y ait des différences de fond, c’est ce qui a fait autrefois sa richesse mais différenciation ne doit pas être guerre des ego [empruntant l’expression à la presse du jour]. Je pense que les candidatures sont légitimes lorsqu’elle portent le reflet d’une pensée différente ». Sans les nommer Michel Sapin fait référence à Stéphane Le Foll et Olivier Faure. L’ancien Ministre de l’économie, confiait au micro de France Info : « que des candidats qui s’ils écrivent quelque chose sur un papier vont écrire la même chose pour demain, viennent se confronter devant les militants, il y aurait quelque chose d’incompréhensible ».
Ségolène Neuville, très affairée par l’épidémie de grippe à l’hôpital et donc sans avoir écouté l’intervention de Michel Sapin, se situait sur la même ligne : « Je comprends bien qu’il y ait plusieurs personnes qui défendent des idées différentes mais pas plusieurs personnes pour une même ligne. Il s’agit être clair avec les militants ».
♦ Ségolène Neuville imagine à la tête du PS un élu qui ne soit pas élu de Paris
Sans déclarer ouvertement la personnalité qu’elle soutient, Secrétaire Neuville déclarait, « on voit bien qu’une tête collégiale ne fonctionne pas, car il n’y a pas de personnalité, de message fort qui se dégage. Il faut que ce soit quelqu’un d’experience, qui inspire confiance, et qui soit loyal. Proche des militants qui soit capable de ne pas rester à Paris, idéalement qui ne soit pas élu de Paris. Il faut qu’il vienne se frotter aux questions des militants ou qu’il l’ait déjà fait. Il faut qu’il soit à l’écoute des militants ».
Pour rappel Stéphane Le Foll est venu à de nombreuses reprises dans le département. Relire notre article lors de sa dernière visite septembre 2016. Il est également élu de la Sarthe quand Olivier Faure est député de la 11ème circonscription de Seine et Marne, en région Ile de France.
♦ « Le PS a explosé et ce qui l’a tué ce sont les ambitions personnelles d’un certain nombre »
La première secrétaire départementale de la Fédération Catalane du PS, revenait sur les causes qui ont conduit le parti de François Hollande à sa situation actuelle et la nécessaire « redéfinition » de ce qu’est un socialiste.
« Avant, immédiatement après l’annonce d’une mesure, vous aviez sur tous les plateaux télé, l’opposition, mais aussi certains de notre propre camp pour dire que ce n’était pas bien. On ne peut pas construire quand on n’est pas d’accord… Les couacs sont venus de certains députés au sein le groupe socialiste pas au sein du gouvernement. Il y avait des députés avec de longues histoires politiques, de nombreux apparatchiks du PS… ».
« Aujourd’hui il faut redéfinir, repréciser, ce que c’est que d’être socialiste. Nationaliser des entreprises, mener une politique par la relance de la demande, est-ce cela être socialiste aujourd’hui ? Personnellement je ne le crois pas. Pour moi, il s’agit de plus de justice sociale, faire profiter le plus grand nombre du progrès scientifique, sans s’interdire de parler de laïcité ou de sécurité. Il faut une ligne claire et ceux qui ne seront pas d’accord avec cette ligne partiront ».
♦ Ségolène Neuville se dit « effarée » par la politique menée par Emmanuel Macron
« Quand j’entends certains qui disent qu’il fait une politique sociale démocrate, en fait c’est juste une politique libérale et injuste. Ce sont des idées de droites qui consistent à faire croire que quand les riches auront plus d’argent cela finira par profiter aux plus pauvres. Je pensais qu’il y avait plus de rigueur scientifique chez Emmanuel Macron, mais visiblement pas assez. Comme dans l’administration, il suit des rapports faits à la va vite et en plus il est de mauvaise foi. En fait, il avait décidé d’une certaine ligne libérale et il l’applique, point ! La seule chose nouvelle qu’il apporte est la rapidité. Mais ses mesures sont des idées vieilles comme le monde. Des décisions que la droite a toujours voulu prendre sans jamais oser le faire ».
♦ Stéphane Le Foll se déclare « fidèle aux valeurs du socialisme français »
Celui qui a battu le record de longévité à la tête du ministère de l’agriculture, et dont le parcours s’est construit dans l’ombre de François Hollande déclarait en dévoilant dans un entretien au quotidien sarthois Le Maine Libre : « Je suis fidèle à la fois aux valeurs du socialisme français, aux militants qui vivent des moments difficiles ainsi qu’à mon département de la Sarthe ». Dixit sa candidature : « J’ai donc décidé de relever le défi, ou plutôt les défis qui sont face à nous, en présentant un projet devant les militants ». Il souhaite un PS « plus ouvert, que la parole des militants soit plus souvent sollicitée ». Pour répondre à ceux qui le disent trop proche des idées du président de la République, il rappelle qu’il a voté contre le budget, qu’il considère comme « favorable aux plus riches et injuste pour les classes moyennes et populaires… les choix fiscaux décidés par Emmanuel Macron sur l’ISF et sur la fiscalité du capital vont continuer à creuser des inégalités patrimoniales ».
Résultats des « courses » le 29 Mars 2018 au soir.