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Enquête. Grossesse, naissance, maternité : l’essor troublant des « doulas » dans les Pyrénées-Orientales

Article mis à jour le 16 décembre 2025 à 10:42

Les doulas se multiplient et séduisent un nombre croissant de familles en quête de soutien pendant la grossesse et lors de l’arrivée d’un enfant. La pratique, non encadrée, de ces accompagnantes intervient dans un contexte de tensions sur l’offre de soins. Mais leur essor pose des questions : où s’arrête l’accompagnement et où commence l’acte médical ? Les autorités et les sages-femmes s’alarment de certaines dérives. Enquête sur un phénomène en pleine expansion et encore largement hors cadre. Par Mona Bru et Sébastien Leurquin. Photo © Camy Verrier / Hans Lucas

« C’est vraiment comme une meilleure amie, spécialisée dans tout le processus que vit une femme autour de l’arrivée de son bébé. Autant physiquement, physiologiquement, qu’émotionnellement ». Elodie Sire, qui réside dans le département, a choisi d’être accompagnée par une doula pour la naissance de son deuxième enfant.

Comme Elodie, de plus en plus de femmes font appel aux services des doulas. Le terme vient du grec ancien doulê, qui signifiait « servante » ou « femme au service d’une autre ». Il désigne aujourd’hui une activité en vogue : l’accompagnement à la grossesse, l’accouchement et le post-partum, par un soutien émotionnel, pratique et non médical. La figure contemporaine de la doula s’est structurée en Amérique du Nord, et notamment au Canada où elle est reconnue, puis elle s’est diffusée en Europe très récemment.

Avant de recourir à cet accompagnement, Élodie Sire dit avoir longuement réfléchi. Aujourd’hui, elle revendique pleinement son choix. « Lors de la naissance de mon aîné, j’ai vécu un accouchement à la maternité qui m’a beaucoup marquée. J’ai dû être déclenchée et j’ai eu l’impression que le rythme naturel du corps n’était pas respecté. Le corps a son tempo, et dans le milieu médical, ce rythme a parfois tendance à être accéléré, y compris à l’encontre de ce que le corps peut suivre ». Pour son deuxième enfant, Elodie décide donc de changer d’approche. Ressentant le besoin d’un « enfantement physiologique », elle se met à la recherche d’un « accompagnement femme-à-femme, pour disposer d’un soutien émotionnel autant que physique ».

L’appel à une doula après un premier accouchement traumatisant

Aude Ortiz tient un récit similaire. Elle raconte un premier accouchement difficile à l’hôpital de Perpignan, avec son bébé qui tardait à sortir et qui devenait soudain « un cas intéressant » pour le personnel hospitalier. Aude avait pourtant bien exprimé dans son projet de naissance la volonté d’un accouchement le plus intime possible. Une demande piétinée : « D’un coup ils se sont retrouvés à cinq devant mon vagin… Et moi, j’étais comme une spectatrice complètement dépossédée de mon propre corps ». Un moment d’autant plus traumatisant que le personnel médical n’a absolument pas perçu l’impact de la situation. Pour la patiente, il reste cette impression d’avoir été « transformée en cas d’école pour internes ».

Dans les jours qui suivent, Aude connaît un autre moment marquant pour une jeune maman : elle se voit reprocher sa manière d’allaiter. « La cadre sage-femme est passée dans ma chambre et m’a palpé le sein hyper violemment, sans me demander l’autorisation et en me disant qu’il ne fallait pas faire comme ça… ». Comme Elodie, Aude a donc fait le choix d’un accompagnement « alternatif » pour sa grossesse suivante. Avec la volonté d’accéder à ce qu’elle estimait être une approche plus qualitative d’un point de vue émotionnel.

Lorsqu’elle rencontre sa doula, elle lui fait part de son but d’accoucher « de façon naturelle, autonome, sans péridurale et en pleine conscience ». Les rendez-vous avec son accompagnante se mettent en place et Aude l’assure, ces moments lui donnent confiance. Au programme : préparation mentale, méditation, auto-hypnose et massages. Au terme de sa grossesse, Aude choisit d’accoucher à la clinique de Perpignan dans la salle nature, une pièce moins médicalisée, équipée de ballons de gym, de cordes, d’un grand lit et d’une baignoire. Elle met alors à profit les techniques apprises avec sa doula et s’en félicite aujourd’hui. « J’ai vraiment vécu cet accouchement dans un état de grande plénitude ».

L’accouchement à domicile cristallise les craintes

Si Aude a fait le choix d’accoucher à la clinique de Perpignan, Elodie à quant à elle fait celui d’un accouchement entièrement naturel et personnalisé. Pour la naissance de son deuxième enfant, elle s’entoure d’une doula et d’une sage-femme qui accepte de pratiquer l’accouchement à domicile (AAD). Dans les Pyrénées-Orientales, aucune sage-femme ne propose ce service, à la fois pour des raisons de sécurité et parce que le coût de l’assurance est très élevé. Elodie finit néanmoins par en trouver une dans les Cévennes et pour se rapprocher de cette professionnelle, son compagnon et elle louent un gîte sur place pendant un mois. Leur doula les accompagne.

« Durant l’accouchement, son rôle a été essentiel. On passe par des moments remplis de doutes, notamment durant la phase de désespoir. Et à ce moment-là, la doula a dit les bons mots. Elle était focalisée sur moi, me parlait, m’aidait. La sage-femme était là en filet de sécurité, davantage comme une observatrice ».

Pour Elodie et son bébé, tout s’est bien passé. La jeune maman estime avoir fait « un choix conscient, d’amour de moi, de mon bébé et de ma famille ». Et si l’opération a été un succès, selon elle, c’est parce que « les doulas permettent de se réapproprier cette connaissance ancestrale du corps et sur la manière avec laquelle ça a toujours fonctionné depuis la nuit des temps… ». Un discours que cette maman reprend en expliquant qu’elle a bien conscience que dans son cas, tous les voyants étaient au vert. 

Mais un discours qui interpelle, aussi. Car en France, environ 20% des grossesses sont considérées « à risques ». Ces derniers peuvent concerner des facteurs maternels (pathologies, antécédents, âge…), fœtaux (jumeaux, anomalies…), ou des complications potentielles. Ensuite, près d’une grossesse sur quatre considérée à bas risque nécessite pourtant une intervention au moment de l’accouchement (15% nécessitent une extraction du bébé ; 10% une césarienne). L’accouchement naturel et physiologique à domicile est donc une pratique légale mais largement déconseillée par la majorité des professionnels de santé.

Les cliniques privées des Pyrénées-Orientales ont du mal à avaler la pilule

Contactée, Anne Geffroy-Wernet, anesthésiste-réanimatrice au centre hospitalier de Perpignan et présidente du Syndicat National des Praticiens Hospitaliers Anesthésistes-Réanimateurs (SNPHARE), développe une ligne très ferme : accoucher à domicile entraîne un risque vital immédiat, imprévisible, et non rattrapable. Pour elle, l’AAD – et a fortiori l’AAD sans sage-femme – constitue une perte de chance majeure pour la mère et l’enfant. « La majorité des complications sont imprévisibles. Tout retard à la prise en charge augmente le risque de mortalité ou de séquelles irréversibles, martèle la médecin. Un bébé qui ne respire pas ou une femme qui saigne comme un robinet, ce n’est pas possible : chaque minute perdue augmente le risque de mort ». Pour elle, accoucher dans une structure avec un plateau technique adapté va de soi et relève du bon sens.

Accoucher « comme un mammifère sauvage » pour une naissance « ancestrale » 

Les doulas exercent donc sur une fine brèche. Et au cours de notre enquête, nous avons découvert que leur offre d’accompagnement à la parentalité peut se révéler par moments proche de la frontière de l’exercice illégal de la médecine. Pour comprendre ce qui fait parfois franchir la ligne, Made in Perpignan s’est présenté comme une jeune femme enceinte en demande d’accompagnement pour sa grossesse. Très vite lors de nos échanges, les doulas contactées mettent l’accent sur l’importance d’une naissance « ancestrale ». Un appel à la nature au point où l’une d’entre elles mentionne l’intérêt d’accoucher « comme un mammifère sauvage ».

Lorsque nous évoquons la volonté de donner naissance à domicile, nos interlocutrices commencent toutes par rappeler le cadre légal et la présence obligatoire d’une sage-femme.  « Je ne peux pas accepter un accouchement s’il n’y a pas une sage-femme. La doula ne pratique aucun acte médical : elle fait ce que ferait n’importe quelle amie, sœur ou mère », précise l’une d’elles qui tient à s’inscrire dans un cadre clair.

« S’il y a le moindre problème médical, je ne sais pas le faire, prévient rapidement une autre. Ce n’est pas moi qui vais couper le cordon, ni stopper une hémorragie ».

Pourtant, au fil de la conversation, face à l’obstacle du manque de sages-femmes exerçant à domicile dans le département, plusieurs de nos interlocutrices ouvrent la voie à un accouchement « en pleine conscience” en leur présence seule. « Légalement, je n’ai pas le droit, mais ma conviction, c’est que ça doit être possible. Il faut qu’on en discute pour qu’à aucun moment, vous n’attendiez de moi un avis médical », précise une doula. Un discours que l’on retrouve chez l’une de ses consœurs : « Si le rôle de chacun est bien déterminé, cela peut être discuté ».

« Chaque femme est souveraine » 

Peu à peu, un vocable apparaît. Il tourne autour de l’importance de nouer une relation de « confiance », de faire un choix « éclairé », d’accoucher en femme « souveraine ». En somme, les doulas en appellent à notre responsabilité de femme et de parent. « Chaque femme est souveraine. On fait nos choix et on a le droit de choisir où on veut donner naissance », estime une doula dans un plaidoyer. Mais une fois lancé, la jeune mère doit savoir « qu’on ne peut plus déléguer sur la partie médicale ». En clair, la doula sous-entend donc que c’est à nous de pouvoir dire à quel moment une hospitalisation serait nécessaire en cas de complications. Une autre rappelle la frontière légale qu’elle franchirait alors. « Si je peux parfois accompagner la femme à vivre son expérience jusqu’au bout, il y a un risque pour moi ».

De la première prise de contact à l’accouchement chez soi sans professionnel de santé, elles décrivent un long chemin de préparation au fil de la grossesse. Neuf mois durant lesquels, pour mettre toutes les chances de leur côté, les mères sont invitées à choisir un accompagnement conséquent, via un large éventail de prestations de services…marchands. Très vite, les conversations avec plusieurs doulas s’orientent sur les « forfaits » proposés. On compte 70 euros la rencontre pour l’une d’entre elles avec des possibilités de réductions pour un accompagnement jusqu’à la naissance, qui comprend une astreinte de quatre semaines à l’approche du terme. Sur leurs sites respectifs, nous découvrons que ces formules sont souvent comprises entre 700 et 1 000 euros.

Afin de couvrir l’ensemble de son accouchement à domicile, du forfait de la doula au service de la sage-femme en passant par la location du gite, Elodie a déboursé près de 2 000 euros. « Il y a un vrai marché autour du bébé, remarque Sandrine Granier, membre de l’Ordre des sages-femmes des Pyrénées-Orientales, les parents sont prêts à beaucoup de choses pour le bien-être de leur bébé ».

Forfaits, location de piscines, organisation de cérémonie : le marché fructifiant de la naissance

La plupart des accompagnements de doulas proposent une offre de services très variée : écoute, information, préparation du projet de naissance, massages, cuisine des repas, garde des enfants aînés. À cela s’ajoute aussi dans certains cas une offre éclectique teintée d’ésotérisme.

Pêle-mêle : la « médecine placentaire » qui propose des smoothies à base de placenta ou encore l’encapsulation de l’organe (cuisson du placenta puis réduction en poudre) ; le « resserrage du bassin » ; les spas et saunas vaginaux ; des chants et célébrations ; un « vortex de la naissance » ou encore la location d’une piscine d’accouchement.

Dans ces propositions disparates, difficile de différencier ce qui relève de l’accompagnement ou de l’offre de bien-être, des pratiques potentiellement dangereuses. Certaines doulas proposent par exemple l’emmaillotage des bébés ou encore celle du « Bébé lotus », qui consiste à ne pas couper le cordon et à laisser le bébé relié au placenta jusqu’à ce qu’il tombe tout seul…

Dès lors, comment expliquer une telle profusion d’offres, malgré les risques de certains procédés ? Tout simplement parce que l’activité de doula n’est aujourd’hui ni reconnue, ni encadrée. En l’absence de réglementation, n’importe qui peut se proclamer doula et créer son auto-entreprise de « service à la personne ». Elles mentionnent bien des formations, souvent canadiennes ou américaines suivies en ligne, mais sans instance qui les réglemente ou reconnaît officiellement leur diplôme. La profession a pourtant pris de l’ampleur pendant la pandémie de Covid. Plusieurs des doulas que nous avons contactés se sont formées durant cette période. Derrière les discours qui appellent à un retour à l’ancestral se révèle en réalité un mouvement relativement récent.

Sans règles et sans cadre, un vaste flou face à une demande croissante

Cette absence de cadre légal précis apparaît aujourd’hui comme un danger potentiel pour les mères et leurs bébés, comme le pointe l’Ordre des sages-femmes des Pyrénées-Orientales. Contacté, l’Ordre explique avoir déjà dû faire des signalements à la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et l’Agence régionale de Santé. Pourtant, lorsque nous avons contacté cette dernière pour savoir si elle avait identifié des risques associés à ces accompagnements, ainsi que de potentielles dérives, elle nous a répondu de façon laconique : « la profession ne s’exerçant pas dans un cadre réglementaire, l’activité des doulas n’est pas suivie par l’ARS ». 

Dans ce contexte, la création d’un cadre clair est vivement demandée par plusieurs doulas qui appellent les autorités à légiférer pour éviter les dérives. « Le métier est facilement attaquable parce qu’il n’a pas de cadre », fait remarquer Caroline Vigne qui exerce depuis six ans. Pour Julieta Paltrinieri, doula dans le Vallespir, l’encadrement de la profession permettrait de distinguer davantage l’accompagnement à la naissance des services annexes. « Le problème, ce sont les doulas qui vont parler de leurs croyances sans spécifier que celles-ci ne reposent sur aucun appui scientifique ».

L’association « Doulas de France » plaide elle aussi pour « la reconnaissance de la formation et de la profession de doula dans le cadre du service à la personne ». D’après l’association, « cela correspond à la demande des parents, des professionnels de la périnatalité, des institutions et des doulas elles-mêmes pour pouvoir exercer dans un cadre non médical, non paramédical, non thérapeutique et avoir un statut ». Aujourd’hui, faute de cadre, impossible de connaître l’essor réel de la profession ni du nombre de femmes qui y ont recours. Sans existence légale, pas de chiffres, pas de données. Au niveau national, l’association des doulas de France revendique bien un annuaire officiel, mais y être inscrit est payant et dépend d’une démarche individuelle de chaque doula. Ainsi, aucune des doulas des Pyrénées-Orientales n’y figure. Pourtant, au gré de nos recherches sur différents réseaux sociaux, nous avons trouvé une dizaine de personnes proposant leurs services dans le département.

Des ponts avec le monde médical ? 

Ce manque de cadre et cette opacité entraînent un rejet assez net de la part du monde médical, qui refuse ainsi de considérer les doulas et de les accueillir. Pour Caroline Vigne, c’est un « mur » qui se dresse devant elles. Pourtant, « l’existence des doulas veut bien dire que le système ne tourne pas rond », estime-t-elle en faisant référence aux nombreuses femmes marquées négativement par leur expérience en maternité. « Le système médical confond pas mal de choses et rejette ce qui est nouveau ». 

Pour Caroline Vigne, les doulas pourraient pourtant exercer en complémentarité des sages-femmes, au sein des maternités. « Si les doulas pouvaient être associées dans le cadre, il y aurait beaucoup plus d’apaisement ». Le but serait de travailler aux côtés des sages-femmes, personnels médicaux dûment formés, pour permettre aux doulas d’apporter un accompagnement humain et émotionnel aux futures mères qui en éprouvent le besoin. Caroline Vigne se considère ainsi comme un maillon manquant dans un système de santé où les professionnels n’ont souvent plus le temps. 

Sylvie Davis Haas, ancienne sage-femme du centre hospitalier de Narbonne, aujourd’hui en poste en PMI dans l’Aude, estime que sans cadre le conflit remplace la coopération, au détriment des familles : « On entre dans une guéguerre inadaptée pour les parents ». Avec le risque que certains se détournent du cadre médical. « Quand il n’y a qu’une doula, quelles informations sont données aux parents ? », s’interroge-t-elle. La sage-femme prône une introspection du système de santé et la création de ponts. « L’émergence de ces métiers doit nous amener à nous interroger sur nos pratiques. Il faut aussi se rendre compte des failles du milieu hospitalier : nos formations privilégient la technicité et le rendement au détriment du patient. L’essor des doulas doit nous permettre, à nous professionnels de santé, de sortir de cette position de sachants pour entrer dans la collaboration avec les patients, pour mieux développer l’écoute active dans la globalité de la femme, du couple, de la famille et de cet enfant à venir ». 

Et la disparition des maternités dans tout ça ? 

Reste une question face à la prolifération des offres de doula, y compris dans des zones très éloignées de Perpignan : dans quelle mesure l’éloignement progressif du système de santé joue-t-il dans le recours aux offres alternatives ?

L’attachement de la population aux maternités de proximité est réel et établi. En 2019, une étude commandée par France 5 dans le cadre d’une programmation spéciale autour de la thématique « naître en France », montrait que la proximité avec le domicile était le premier critère de choix quant au lieu d’accouchement : 49 % des femmes interrogées mettaient ce critère en première position. Pourtant, depuis 1975, ¾ des maternités françaises ont fermé. Dans le même temps, le nombre de femmes en âge de procréer résidant à plus de 45 minutes d’un lieu pour accoucher a bondi de 40 % depuis 2000. 

Anne Geffroy-Wernet, anesthésiste-réanimatrice au centre hospitalier de Perpignan, estime que la question de la distance n’entre pas en compte. « On choisit d’habiter là où on veut… ce sont des choix qu’il faut assumer ». Une réponse qui balaie d’un revers de main l’aspiration légitime des femmes à être mieux accompagnées autour de la naissance de leur enfant. Avec ou sans doula.

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Sébastien Leurquin