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Enquête sur la sociose, cette nouvelle forme de solitude

Enquête sur la sociose, cette nouvelle forme de solitude

Si lors de la crise sanitaire, des élans de solidarité ont permis de rapprocher les gens, aujourd’hui la réalité est tout autre. La pandémie de Covid-19 et ses confinements successifs a éloigné les personnes les unes des autres.

3 ans plus tard, un traumatisme à la fois collectif et individuel persiste selon la Fondation Jean Jaurès, avec pour conséquence, des difficultés à renouer des relations. Mais ce sentiment de solitude n’est pas le seul fait de la pandémie, il est plutôt le reflet des difficultés relationnelles profondes.

Les solitudes objectives renforcées par la crise sanitaire

Il est important de distinguer ces deux types de solitudes différents. Le premier définit la solitude « réelle » en fonction du nombre de personnes proches à domicile, sur le lieu de travail ou d’études et parmi les amis. Le second concerne le fait de se « sentir seul » sur des points relationnels, affectifs, identitaires, existentiels… À noter également les solitudes choisies et celles subies.

46% des Français déclarent se sentir « seuls », que ce soit « souvent » (9%) ou parfois (37%). Ce sont le plus souvent des jeunes (71% ont entre 18 et 24 ans), des personnes aux revenus modestes puisque 67% perçoivent des revenus inférieurs à 1.000 €, et des habitués des réseaux sociaux, 79% sont des utilisateurs quotidiens de cinq réseaux sociaux au moins. Ces taux de solitude peuvent s’expliquer par les changements dans la structure des relations sociales, l’augmentation des familles monoparentales et la croissance du nombre de personnes qui souhaitent vivre seules. 37% des participants à cette étude craignent d’être encore plus seuls dans les années à venir qu’aujourd’hui.

Infographie Fréquence du sentiment de solitude © fondation Jean Jaurès

La période de la pandémie a renforcé cette solitude puisque l’autre devait être tenu à distance. 27% des Français déclarent s’être sentis « seuls » durant la crise sanitaire, mais ce taux grimpe à 45% auprès des 18-24 ans et à 58% chez les personnes utilisant au quotidien au moins cinq réseaux sociaux. La pandémie terminée, cette solitude ne s’est pas estompée pour tous les Français. Certains estiment même qu’elle s’est intensifiée. En effet, 28% des Français considèrent que leur « sentiment de solitude » a « augmenté » depuis la crise du coronavirus. Entre le manque de temps, de motivation, de patience et de sérénité, l’autre est devenu un facteur de malaise.

Les solitudes subjectives et leurs multiples facettes

Si 47% des Français voient en la solitude un « sentiment négatif et triste », dont 56% des 18-35 ans, ils sont 35% à la définir comme un « sentiment, un état positif qu’ils recherchent ». Cette solitude appréciée est pour eux le moment de suivre leurs goûts sans subir la présence ou la contrainte des autres. Dans ce cas, la solitude permet une rupture avec la vie sociale agitée et donne ainsi la possibilité de se reconnecter avec soi. Ces « solitudes heureuses » offrent des avantages.

Les « solitudes fatalistes » sont le résultat d’un style de vie. Ce sont surtout les jeunes qui sont le plus touchés et qui ressentent cette solitude lorsqu’ils éprouvent un sentiment d’inaction, d’inutilité ou de vide. Pour ces jeunes, la nécessité de faire quelque chose aide à briser de cycle de la solitude. Cela permet de faire le lien avec les « solitudes par sentiment d’inaction, d’inutilité ou de vide ». Le fait de pouvoir contribuer à quelque chose engendre un sentiment d’accomplissement et de satisfaction. Le sentiment d’utilité naît en faisant quelque chose de positif pour les autres.

Les actions d’autrui, conséquences de la solitude

Les « solitudes par épreuves relationnelles ». Les causes des solitudes peuvent être la cause de difficultés relationnelles avec les autres, relevant parfois même du malaise. Un sentiment de timidité ou de distance prudente envers les autres qui peut être amené à une envie de repli sur soi, voire une « peur du monde ». Par ailleurs, les indifférences des autres constituent un fléau perçu et exprimé qui peut donner à certains l’impression de vivre dans un univers d’artifices. D’autres se sentent incompris par les autres, même s’ils sont entourés. Ils éprouvent un sentiment d’inaccessibilité. Ces incommunicabilités peuvent être personnelles ou professionnelles. Les souffrances infligées par autrui, anciennes ou actuelles, appellent les concernés à redoubler de prudence et donc à adopter des réflexes de distanciation.

Enfin, les « solitudes dépressives » sont les plus difficiles à vivre. La dépression est souvent liée à la solitude et peut être un facteur aggravant, une conséquence ou une corrélation. La solitude peut être la conséquence de la diminution ou la perte de liens sociaux significatifs qui peut ainsi entraîner une dépression. L’adolescence est une période complexe à vivre. Les jeunes doivent s’adapter à plusieurs changements, notamment tendre vers un processus d’autonomisation et de distanciation avec leurs parents, ce qui forme le risque de ressentir des sentiments de solitude. Les adolescents sont confrontés à une question essentielle : qui suis-je ? Ils doivent se définir par une identité.

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Pauline Garnier