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Un demi-siècle après sa création, la réserve Cerbère-Banyuls s’agrandit

Pyrénées-Orientales : La réserve marine Cerbère-Banyuls ne cesse de grandir

Article mis à jour le 26 février 2024 à 13:44

La première réserve exclusivement marine de France a vu le jour en 1974. Véritable laboratoire à ciel ouvert pour les suivis scientifiques, cet espace protégé de 650 hectares, situé au cœur du Parc naturel marin du Golfe du Lion, permet depuis 50 ans de renforcer les écosystèmes marins et littoraux.

Le début de l’histoire remonte aux années 1960. Le maire de Cerbère de l’époque remarque que le milieu marin se dégrade, conséquence entre autres du développement du tourisme et des activités de pêche. Il pousse alors pour la création d’une réserve marine, qui voit le jour en 1974. La réserve de Cerbère – Banyuls est la première réserve entièrement marine de France.

Des espèces protégées au sein de la réserve Cerbère-Banyuls

La réserve de Cerbère Banyuls a pour objectif de protéger les écosystèmes marins en régulant les différentes activités, que ce soit la pêche (professionnelle ou non), la navigation de plaisance, la plongée… Elle s’étend sur 6,5km de linéaire côtier et couvre 650 hectares entre Banyuls-sur-Mer et Cerbère, avec une zone de protection renforcée de 65 hectares à hauteur du Cap Rederis, où toute activité humaine est formellement interdite.

Dans la zone, c’est « la Méditerranée comme elle était il y a cinquante ans, avec de belles espèces, ou du corail rouge », selon Gilles Saragoni, biologiste marin qui en parlait dans l’émission Grain de Sel TV en 2021. Un conseil scientifique permet de limiter les plongées au sein de cette zone de protection renforcée. Hors de ce secteur, la pêche, la plongée ou la navigation sont autorisées sous réserve de respecter le milieu.

C’est le laboratoire Arago, l’Observatoire océanographique de Banyuls-sur-Mer, qui assure depuis cinquante ans les suivis scientifiques au coeur de la réserve. Objectif : produire de la connaissance sur le milieu pour mieux le protéger. Les poissons y sont comptés et leur taille scrutée. Ces observations scientifiques ont permis au fil des ans de mettre en évidence le fameux « effet réserve ». Les espèces se sentent en sécurité au sein de la zone protégée et s’y reproduisent.  La biodiversité se développe, et s’étend aussi à l’extérieur du secteur. C’est cet effet réserve qui permet aux amateurs de plongée d’observer des mérous au large de Banyuls-sur-Mer.

Sans concertation, il n’y a pas d’acceptabilité des mesures de restrictions

Le nombre actuel de mérous au large de la Côte vermeille démontre l’efficacité de la réserve marine.  Ils n’étaient qu’une cinquantaine d’individus dans les années 1980. On en compte désormais plus de 630. L’espèce a évité l’extinction sur le littoral catalan. La population de mérous est suivie de très près par les scientifiques. Fin 2023, l’État a d’ailleurs prolongé de dix ans le moratoire de pêche de cette espèce protégée depuis 1993.

La réserve marine a aussi pour mission d’aménager la réglementation pour préserver le milieu, sans pour autant se priver de l’appui des usagers, comme les pêcheurs ou les plongeurs. Frédéric Cadène, le conservateur de la réserve de Cerbère-Banyuls insiste sur l’importance de la concertation dans la gestion quotidienne d’une réserve : « s’il n’y a pas concertation, il y a échec (…) Avoir des relations étroites avec les pêcheurs par exemple est important, pour qu’ils puissent nous faire remonter toutes sortes d’informations. » Pour le conservateur, sans concertation, il n’y a pas d’acceptabilité des mesures de restrictions. La réserve est aussi engagée sur des projets de sciences participatives.

Un projet d’extension d’ici 2025 

La réserve Cerbère-Banyuls a montré la voie à d’autres projets similaires, comme sa petite sœur l’Aire marine protégée de la côte Agathoise, qui existe depuis 2009. En 2022, on comptait 564 aires marines protégées en France (Outre-mer compris).

D’ici 2025, la réserve devrait étendre son périmètre du Cap Cerbère au Cap Béar, avec la création de deux nouvelles zones de protection renforcée : au Cap Ullestrell (38 hectares) et Cap Cerbère (32 hectares), pour une superficie totale de 1680 hectares. Malgré l’âge, la réserve Cerbère-Banyuls continue de grandir !

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Alice Fabre