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Européennes : Malgré la présence d’un descendant de Napoléon 1er, « Nous le Peuple » dénonce un accès aux médias compliqué

Européennes : Malgré la présence d'un descendant de Napoléon 1er, la liste "Nous le peuple" dénonce le manque d'accès aux médias

Article mis à jour le 31 mai 2024 à 23:35

À moins de trois semaines des élections européennes du 9 juin 2024, les « petits partis » s’activent pour faire campagne malgré les contraintes administratives, économiques et d’accès aux médias. Echange avec Florent Stumm, originaire de Thuir, et 19e sur la liste « Nous le Peuple ».

Malgré ces difficultés réelles, la liste « Nous le Peuple » a astucieusement mis en avant l’arbre généalogique de l’un de ses candidats. En effet, Joachim Murat, 3e sur la liste, est l’arrière-petit-neveu de Napoléon Ier. Ce choix a permis à la « République souveraine » d’accéder à un plus grand nombre de médias.

Pour porter la voix des animaux, favoriser l’espéranto comme langue commune ou soutenir le Parti pirate, l’arrêté compilant l’ensemble des 37 listes en lice pour le scrutin européen a été publié le 17 mai 2024.

Les partis « mineurs » face aux contraintes économiques

Selon Florent Stumm, il existe des inégalités dans la course au Parlement européen : « Même si nous sommes sur la même grille de départ, nous n’allons pas avoir les mêmes moyens que les autres candidats ». En effet, les campagnes électorales nécessitent un investissement conséquent pour les groupes politiques. L’impression des circulaires, des bulletins de vote et autres affiches doit être financée par les partis eux-mêmes. Selon le candidat du parti « République souveraine », cela représenterait un budget « de minimum 300 000 euros ». Quant au seuil de remboursement des frais de campagne par l’État, il est fixé à 3%.

Selon Florent Stumm, ce principe empêche les « petits » partis d’émerger et renforce l’hégémonie des partis dominants. « Si vous n’avez pas le nombre de bulletins nécessaires, vous ne pouvez pas atteindre les 3 % requis ; et donc d’accéder au remboursement. C’est le serpent qui se mord la queue ».

L’ouverture d’un compte en banque peut aussi représenter une limite pour les petites formations politiques. « Il nous a fallu trois mois pour trouver une banque qui accepte d’ouvrir un compte pour nous. On a forcément pris du retard sur la campagne ». Ces petits poucets de la politique doivent alors faire preuve d’inventivité pour mener campagne. « Nous n’imprimons pas forcément tous les bulletins potentiels, mais plutôt la moitié par exemple, en tenant compte des taux d’abstention annoncés ».

« Pression administrative » et difficultés à mobiliser

L’organisation d’une campagne peut être lourde sur le volet administratif. Et si les petites formations doivent faire preuve d’inventivité pour répondre à toutes les contraintes, les grosses formations ont des équipes dimensionnées. La découpe territoriale de la gestion des votes renforcerait même cette lourdeur logistique, selon le candidat de la liste « Nous le Peuple ». « Chaque préfecture a une modalité de distribution des bulletins et des professions de foi unique. C’est devenu quelque chose de très difficile à gérer », se plaint Florent Stumm. Selon l’aspirant eurodéputé, la capacité de mobilisation des « petites mains », bien utiles pour coller des affiches ou être scrutateur le jour du vote, est aussi une problématique pour ces partis confidentiels.

Une médiatisation complexe et inégale ?

Six semaines avant chaque élection, un temps d’antenne équitable doit être respecté par tous les médias audiovisuels. Depuis 1986, c’est l’Arcom*, anciennement CSA, qui s’occupe de sa mise en place et de sa vérification. Ce temps de présence sur les ondes et les écrans est proportionnel à la représentativité de chaque formation politique. Concrètement, les résultats des précédentes élections, les nombres d’élus, les sondages et les dynamiques de campagnes permettent à l’Arcom de définir le temps d’antenne de chaque parti. Un système que dénonce le candidat de la République Souveraine. Le dispositif privilégierait un « système d’égalité » permettant à chaque force politique d’émerger « en fonction de son programme et non de sa reconnaissance ». Selon lui, ce système médiatise les partis « qui en ont le moins besoin ».

Paradoxalement, le parti qui dénonce une Europe « antidémocratique » et éloignée des « réelles préoccupations » des Français présente une liste aux élections européennes. En effet, la souplesse des règles de candidature permet une plus large pluralité de listes. Ainsi, le système européen qu’ils dénoncent offre le seul et le meilleur moyen pour eux de sortir de l’ombre. Florent défend ce choix par « l’apport de médiatisation » que représente cette candidature. Celle-ci pourrait leur permettre d’être mieux représentés en vue des échéances nationales à venir.

Quelle coloration politique pour ce parti « patriote » né de la scission avec la France Insoumise ?

La liste « Nous le Peuple » est menée par un ancien conseiller de Jean-Luc Mélenchon, Georges Kuzmanovic. Florent Stumm décrit lui-même son parti comme « patriote » et « populiste ». Selon lui, les lois européennes prendraient le dessus sur les lois françaises. Une affirmation démentie notamment par les calculs d’un professeur de droit public récemment relayés par France Info. Ainsi, sur les 95 lois et ordonnances adoptées en France en 2023, seulement 14 d’entre elles retranscrivent une directive européenne.

*L’Arcom est l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique. Elle est née de la fusion du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) et de la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet (Hadopi).

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Florian Salvat