fbpx
Aller au contenu

Vélo et Pyrénées : l’ouvrage passionné de deux journalistes

Vélo et Pyrénées - l'ouvrage passionné de deux journalistes

Le livre Vélo et Pyrénées, fruit de la collaboration entre Jean-Christophe Milhet pour la photographie et Axel Puig pour l’écriture, vient d’être publié aux éditions Privat. En 220 pages, ces deux passionnés partagent leur amour pour cette chaîne de montagnes et la bicyclette. Photo © Hector Cazenove / MiP.

C’est un livre à leur image que les deux auteurs présentent. Une vision du cyclisme basée sur la contemplation et la connexion avec la nature. « Nous ne voulions pas faire un Guide du routard des Pyrénées pour les pratiquants », explique le journaliste Axel Puig. Car si le récit compte une dimension historique et sociétale, la partie centrale offre aux lecteurs deux grandes traversées de la chaîne montagneuse.

Destinée aux plus intrépides, la première route embarque le lecteur à travers d’abrupts cols montagneux. Quant à la seconde option, la Véloroute n°81 ou V81, elle se révèle idéale pour ceux qui souhaitent explorer le patrimoine local. Page après page, les auteurs façonnent leur ouvrage de manière à offrir aussi bien des informations pratiques aux cyclistes, tout en donnant vie aux Pyrénées à travers la description des paysages, du patrimoine, des villes et des habitants qui forgent l’identité de la montagne frontière.

Pour réaliser ce livre, le photographe et le journaliste ont pu s’appuyer sur leurs expériences respectives accumulées au fil de leurs années de reportage. « Notre expérience fait que nous connaissons bien les Pyrénées. À titre d’exemple, ces deux dernières années, nous avons couvert le Tour de France», explique Axel, la plume du duo. « C’est un livre qui s’est nourri de mes 25 années de pratique de vélo et de nos 15 années de reportages ici ».

Le vélo et les Pyrénées : la belle échappée

Le vélo et les Pyrénées ne font qu’un pour Axel Puig et Jean-Christophe Milhet. « Il y a pour l’amateur de vélo, comme pour le Pyrénéen, un lien fort avec la bicyclette et les montagnes ». Preuve en est, les Pyrénées sont le premier massif montagneux parcouru par le Tour de France depuis 1910. Encore aujourd’hui, le col du Tourmalet, entre autres, fait partie des sommets les plus emblématiques de la compétition.

Un récit commun sur lequel se concentrent les premières pages du livre. « L’objectif était aussi de rappeler la dimension historique particulière qu’entretiennent les Pyrénées avec le vélo. À l’époque, les cyclistes n’avaient pas de changement de vitesse et les coureurs avaient peur de croiser un ours. Le but était aussi d’apprendre aux lecteurs ces difficultés qui, aujourd’hui, n’existent plus », nous glissent les deux complices.

À travers ses photographies, Jean-Christophe Milhet exprime également tout le plaisir qu’il a éprouvé à travailler sur cet ouvrage. Une satisfaction allant de pair avec la liberté offerte par la maison d’édition, mais aussi la particularité de l’environnement pyrénéen. « Comme le vélo fait partie de l’ADN des Pyrénées, je peux mélanger tous les styles, sans contraintes ni frustrations. J’ai un champ d’action presque illimité. L’objectif est de multiplier toutes les prises de vues, que ce soit en voiture, en l’air ou à pied. La bicyclette n’est pas une fin en soi, cela peut être l’outil pour profiter de ce terrain extraordinaire. »

« Le vélo se prête parfaitement au récit »

Le vélo est une activité riche d’histoires notamment grâce à un héritage littéraire conséquent. « Une activité qui se prête parfaitement au récit, les nombreuses plumes en témoignent ». Axel évoque notamment le nom de l’écrivain et journaliste Antoine Blondin. Ce dernier totalise pas moins de 27 Tour de France couverts pour le journal l’Équipe.

Un auteur dont la philosophie a été une source d’inspiration pour Axel. Le journaliste a en effet tenté de transmettre cet amour pour l’union et la liberté, que peut apporter la pratique du vélo. Antoine Blondin représentait la volonté de ne pas seulement décrire le cyclisme d’une manière purement mécanique, mais aussi de la mythifier. « Les premiers coureurs étaient comme des super-héros. Il y a une réelle dimension héroïque à la pratique du cyclisme. Ce n’est pas compliqué d’écrire de belles choses autour des champions de la discipline. »

Les Pyrénées comme terrain d’escapade privilégié

Selon Axel Puig, la traversée des Pyrénées par les cols prendrait un peu plus d’une semaine pour un cycliste entraîné. Arpenté par les deux auteurs, le trajet allant de la côte basque, à la côte catalane, constitue le fil rouge de l’ouvrage. Une traversée que ce dernier décrit comme faisant partie des « grands mythes du cyclisme ». « Il y a peu de chaînes de montagnes comme celle-ci qui relient une mer à l’autre. Toute une histoire s’est créée autour de cette dorsale, que ce soit à pied avec le GR 10 ou à vélo par la route des cols. »

En plus de cette spécificité, les Pyrénées offrent une richesse inégalée de paysages et de cultures. À travers l’œil de Jean-Christophe Milhet, les différentes vallées du massif sont uniques, et chacun de ces territoires culturellement identifiables.

« Quand on passe du Pays catalan au Pays basque en passant par des cultures uniques comme en Ariège, on voit bien la diversité culturelle que peut apporter cette chaîne. C’est une vraie frontière naturelle, ce qui est exceptionnel » explique le photographe. Une richesse qui devrait davantage être appréciée à sa juste valeur selon lui. « Découvrez les Pyrénées, mais prenez vraiment le temps de les découvrir. Ce n’est pas une montagne qui se regarde sur un trajet qui va d’un point A au point B, elle n’est pas faite pour cela. Les plus beaux coins sont tous accessibles, mais il faut les chercher. »

Le vélo ou « la plus belle invention du XXIe siècle »

La dernière partie du livre se recentre davantage sur le vélo en lui-même et les acteurs du territoire qui tentent de le mettre en avant. Elle présente un outil qui pourrait répondre à beaucoup de problèmes contemporains, qu’ils soient écologiques ou sociétaux. « Le plus important est de montrer que l’utilisation du vélo impose un changement de rythme dans nos existences. Il faut suivre cette voie plus ‘lente’ et respectueuse de l’environnement », explique Axel Puig.

Et Axel Puig de rappeler cette phrase d’Ivan Illich rappelant qu’un cycliste « est maître de sa propre mobilité sans empiéter sur celle des autres. Ce nouvel outil ne crée que des besoins qu’il peut satisfaire. »

Dernier objectif du livre : présenter le vélo comme l’outil le mieux adapté à la découverte d’un territoire. « Il est à la fois plus rapide que la marche et assez lent pour profiter et contempler les paysages. Et puis, la beauté d’un paysage est d’autant plus appréciable lorsqu’il est la récompense d’un effort physique. Contempler la vue en descendant de sa voiture n’offre pas la même sensation d’accomplissement. »

Pour notre photographe, la performance sportive est à écarter. « Certains endroits méritent simplement de poser son vélo et d’admirer une vue que l’on ne trouve nulle part ailleurs » dit-il avant d’ajouter que « grimper sur un vélo a plein de vertus. Cela permet de se confronter à la difficulté, d’apprendre à dépasser ses limites physiques. C’est une vraie leçon de vie. »

Participez au choix des thèmes sur Made In Perpignan

Envie de lire d'autres articles de ce genre ?

Comme vous avez apprécié cet article ...

Partagez le avec vos connaissances

Florian Salvat