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Une « Mémoire photographique » exposée au Mémorial du Camp de Rivesaltes

Le Memorial du Camp de Rivesaltes a devoile sa nouvelle exposition temporaire. Une Memoire photographique, de l'artiste britannique Michael Kenna, est visible du 10 mars, et ce jusqu'au 1er octobre 2023. Resultante de treize annees d'une documentation des lieux de deportations, du systeme nazi, et du camp de Rivesaltes.

Article mis à jour le 9 octobre 2023 à 16:06

C’est toujours un événement : le Mémorial du Camp de Rivesaltes dévoile sa nouvelle exposition temporaire. « Une Mémoire photographique », de l’artiste britannique Michael Kenna, est visible à partir d’aujourd’hui, et ce jusqu’au 1er octobre. Résultante de treize années d’une documentation des lieux de déportations, du système nazi, et du camp de Rivesaltes.

Un partenariat ambitieux a été créé avec le Musée toulousain de la Résistance et de la Déportation, pour deux événements simultanés. Présentations – suivie d’un entretien avec Céline Sala, directrice du Mémorial.

Exposition de Michael Kenna : « Il vient ajouter aux archives historiques, la poésie et la puissance sensible des archives d’auteurs. »

Le Mémorial du Camp de Rivesaltes communique : « Par la force et la sensibilité de son travail photographique, Michael Kenna a construit – en photographiant entre 1986 et 1999 les lieux de déportation et du système concentrationnaire nazi – un objet de mémoire d’une grande puissance. »

Le travail au long cours de Michael Kenna a été conservé au Musée de la Résistance nationale, en Île-de-France. « Il fallait que je les photographie (ces camps), pour garder cette mémoire vivante, pour conserver une trace (…) », explique l’artiste. S’ajoute à cela la résidence de création qu’il a effectué au Mémorial du Camps de Rivesaltes en mars 2022.

« Maître du paysage en noir et blanc, Michael Kenna, pose un regard unique sur les sites qu’il photographie; cernant l’immensité des camps dans la délicatesse des petits formats de ses images. À l’ère du numérique, son travail patient de photographie gélatino-argentique, caractérisé par un traitement unique de la lumière, des expositions longues, à l’aube ou au crépuscule, devient une authentique empreinte du monde. Il vient ajouter aux archives historiques la poésie et la puissance sensible des archives d’auteurs. »

Le Mémorial.

Les quatre-vingts tirages de l’exposition « Une mémoire photographique » ont été réfléchis sous le commissariat de Michel Poivert – entre autres fondateur du Collège international de la photographie du Grand Paris.

«? »

Une exposition qui met en évidence la place du Camp de Rivesaltes, le « Drancy de la Zone sud », dans le système nazi.

En simultanée – et en collaboration avec Rivesaltes – le Musée départemental de la Résistance et de la Déportation de Haute-Garonne expose à Toulouse des tirages originaux de Michael Kenna. Nommée « La lumière de l’ombre », ces traces de l’Histoire sont à voir jusqu’au 27 mai.

Céline Sala, directrice du Mémorial de Rivesaltes, partage au sujet de sa nouvelle exposition temporaire : « Quatre-vingts ans après le départ, depuis le camp de Rivesaltes, de 2289 juifs vers Auschwitz-Birkenau, le Mémorial a souhaité mettre en lumière la place particulière de ce Drancy de la Zone Sud, dans le dispositif de déportation de la France de Vichy. »

Et de poursuivre quant à la dynamique entre Toulouse et Rivesaltes : « En réunissant ainsi l’Est et l’Ouest de notre région, cette présentation croisée de l’œuvre de Michael Kenna illustre également l’importance de créer des passerelles entre les sites mémoriels d’Occitanie. »

« Cette flotte mémorielle est un outil puissant au service d’un objectif : la transmission. L’étude de l’histoire n’a de sens que si elle permet d’expliquer et de mettre en perspective ce qui ne doit pas être oublié. » – Céline Sala.

« Chaque photographie est une œuvre portée par la subjectivité de l’artiste ; sans sublimer ni déshonorer le lieu » – Céline Sala, directrice du Mémorial du camp de Rivesaltes/

La directrice du Mémorial de Rivesaltes rebondit sur une question : quel est le lien entre un lieu mémoriel et l’art ? « Au-delà du travail scientifique et de mémoire, le passé a besoin d’artistes pour porter un regard nouveau sur les événements, les interpréter librement, et en proposer une actualisation. La mémoire n’est pas seulement savante. L’accueil d’artistes contemporains est au cœur du Mémorial depuis son
ouverture en 2015. Le travail mené par Michael Kenna est à ce titre exemplaire. Véritable orfèvre de la photographie argentique, réalisant lui-même ses propres tirages, il donne une texture particulière à ses clichés. »

Et de conclure sur l’importance de la photographie : « Chaque photographie est une œuvre portée par la subjectivité de l’artiste ; sans jamais sublimer ni déshonorer le lieu. Cette mémoire photographique – à la fois unique et universelle, et en faveur de la mémoire des milliers de destins tragiques passés par le camp de Rivesaltes – nous livre une œuvre dont la puissance ne se révèle que dans la rencontre avec le visiteur. »

Toutes les informations de l’exposition temporaire « Mémoire photographique » du Mémorial du camps de Rivesaltes sont disponibles sur leur site internet.

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Idhir Baha