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Les femmes à la maison et les hommes au bureau : des stéréotypes encore bien ancrés

Les femmes à la maison et les hommes au bureau : des stéréotypes encore bien ancrés

En France, les stéréotypes de genre semblent avoir la dent dure. Selon le baromètre de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), près d’un Français sur quatre y adhère. Mais qui sont ceux qui véhiculent ces stéréotypes et quelles conséquences au sein d’un couple hétérosexuel ?

Les stéréotypes de genre circulent à la fois dans la sphère professionnelle, sociale et familiale. Tous renforcent l’idée que les femmes et les hommes ont chacun des rôles ou des tâches définis qui ne pourraient pas être partagés de manière égalitaire.

Comment se positionnent les Français sur les stéréotypes de genre ?

Le Baromètre d’opinion de la Dress comporte cinq questions sur les stéréotypes de genre. Des questionnements qui éclairent les analystes sur le degré d’adhésion des personnes interrogés.

Parmi les affirmations «Les filles ont autant l’esprit scientifique que les garçons.», elles «font de meilleures infirmières que les hommes.» «Les mères savent mieux répondre aux besoins et attentes des enfants que les pères.» «Dans l’idéal, les femmes devraient rester à la maison pour élever leurs enfants.» Ou encore, «les hommes gèrent mieux les entreprises que les femmes.»

Parmi les personnes ayant répondu à cette enquête en 2020 et 2022, plus d’une sur deux réfutent les stéréotypes de genre : 13% les rejettent fortement et 41% y sont modérément opposés. À l’inverse, 26% des personnes interrogées y adhèrent, 9% de manière marquée et 16% modérément. Les derniers 21% se situent dans une position ambivalente. Près de 12% des hommes se situent dans la catégorie « adhésion forte » aux stéréotypes de genre, contre 6% des femmes. En revanche, ils sont seulement 10% dans la catégorie « rejet total » contre 15% des femmes.

Les représentations stéréotypées en lien avec les métiers du soin sont celles qui sont le plus approuvées par l’ensemble de la population. Preuve en est, six personnes sur dix adhèrent à l’idée que les mères savent mieux répondre aux besoins de leurs enfants et que quatre femmes sur dix font de meilleures infirmières que les hommes.

Quel est le profil des adeptes des stéréotypes de genre ?

De manière générale, les hommes, les personnes âgées de 65 ans ou plus, les immigrés et les moins diplômés sont surreprésentés dans la catégorie « adhésion forte ». En effet, 64% des hommes en font partie, ainsi que 35% des personnes âgées de 65 ans ou plus, alors qu’ils ne représentent respectivement que 48% et 23% de l’ensemble de la population. De plus, 32% des personnes de cette catégorie sont des ouvriers.

Être un homme augmente de 5,6 points la probabilité d’adhérer modérément ou fortement aux représentations stéréotypées et de 15,6 points la probabilité d’être « tout à fait » ou « plutôt d’accord » avec l’opinion selon laquelle les hommes sont de meilleures managers que les femmes.

Malgré des profils sociodémographiques comparables, les personnes de 65 ans ont plus de chance d’adhérer à ces représentations stéréotypées que les 35-49 ans. C’est également le cas des personnes immigrées. Être immigré augmente de 10,4 points la probabilité d’adhérer globalement aux stéréotypes de genre.

Quels sont les critères qui ont une incidence sur les stéréotypes de genre ?

La pratique d’une religion semble avoir un impact important sur l’adhésion à ces clichés. Près de 24% des personnes dans la catégorie « adhésion forte » et 15% dans celle « adhésion modérée » déclarent pratiquer régulièrement une religion, contre 11% parmi l’ensemble des personnes habitant en France métropolitaine. Le fait d’avoir une pratique religieuse occasionnelle augmente de 4,4 points la probabilité d’adhérer aux représentations stéréotypées et de 18,2 points lorsque la pratique est régulière.

Parmi les personnes qui rejettent le plus fortement les représentations stéréotypées, figurent les femmes, les personnes âgées de 25 à 34 ans, et plus faiblement, celles de moins de 50 ans, les diplômés du supérieur, les cadres et professions libérales et les professions intermédiaires. Être diplômé du supérieur plutôt que d’un CAP ou d’un BEP réduit de 8,3 points la probabilité d’adhérer à l’ensemble des cinq stéréotypes.

Comment les stéréotypes de genre influent sur le couple ?

La répartition inégale des tâches domestiques repose sur des normes de genre selon les rôles attribués aux femmes et aux hommes. En 2010, les femmes vivant en couple y consacraient au quotidien deux heures de plus que les hommes. Ces inégalités persistent puisque lors du confinement les femmes ont pris en charge l’essentiel des tâches domestiques, même lorsqu’elles exerçaient une activité professionnelle à l’extérieur. Cette répartition inégale s’accentue avec l’arrivée d’un enfant, conduisant même les mères à réduire ou interrompre leur activité professionnelle avec toutes les conséquences qui en découlent, notamment financières.

Au sein du couple, 54% des femmes déclarent prendre majoritairement en charge les tâches ménagères contre seulement 7% des hommes. Cet écart non négligeable est presque aussi important en ce qui concerne les activités consacrées aux enfants. Près de 46% déclarent les faire majoritairement elles-mêmes plutôt que leur partenaire, contre 6% des hommes.

Lorsque les personnes « oublient » les stéréotypes de genre, elles affirment vouloir être plus enclines à partager les tâches ménagères au sein du couple. Cependant, hommes et femmes n’ont pas la même perception de leur contribution aux tâches domestiques. Environ la moitié des hommes déclarent partager les tâches ménagères à parts égales avec leur partenaire, contre 41% des femmes. Pour ce qui est des tâches liées aux enfants, ils sont 60% des hommes à déclarer s’en occuper. 41% des hommes pensent que, au sein des jeunes couples, les hommes en font moins que les femmes, contre 53% des femmes.

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Pauline Garnier