Article mis à jour le 23 septembre 2025 à 09:44
Pour sa 9e édition, le festival du film LGBT+ s’étend cette année au-delà de Perpignan pour aller à la rencontre de nouveaux publics. Du 29 septembre au 19 octobre, il propose une programmation éclectique menée en partenariat avec des associations locales à Céret, Port-Vendres et Prades.
« Briser le plafond de verre ». L’objectif du centre LGBT+ 66 est d’élargir son rayonnement. Jacques Verdier, son responsable, l’explique : « Il était essentiel, pour cette 9e édition, de s’ouvrir au-delà de Perpignan pour aller à la rencontre d’un public qui, spontanément, ne viendrait pas ou qui ne se sentirait pas concerné par l’étiquette ‘festival LGBT’. Une barrière qui s’efface rapidement, car une fois qu’ils découvrent les films, beaucoup se disent ravis de les avoir vus ». La plupart des projections sont en effet des films inédits ou sélectionnés et primés à Cannes, gage d’une programmation de haut vol.
Concrètement, pour aller chercher ces nouveaux publics, la démarche s’appuie sur deux leviers. Le premier consiste à s’appuyer sur les ciné-clubs de Céret, Port-Vendres et Prades, « parce que nous sommes un festival de cinéma avant tout », explique Jacques Paredes, membre de l’organisation, et « qu’il nous a semblé judicieux de nous appuyer sur des lieux où il existe déjà un tissu local, des relais, une organisation avec des personnes motivées et de bonne volonté ».
Ensuite, « parce que nous sommes aussi un festival militant, dixit Vincent Michecoppin, nous voulions tendre la main à des personnes qui, dans certains territoires, peuvent se sentir isolées sur ces questions. Il y a une attente, l’idée est d’y répondre. Il faut dire qu’on existe, comment on est, et aller auprès des gens ».
« Refléter la diversité de l’arc-en-ciel LGBT »
La sélection de films à l’affiche du festival est le fruit d’un long travail puisque les organisateurs ont visionné plusieurs dizaines de courts et longs-métrages, très hétéroclites. « On essaie d’avoir des films qui abordent toutes les thématiques de l’arc-en-ciel LGBT+, notamment lesbiennes, gays, trans, pour que tout le public soit représenté. Le but de ce festival, c’est aussi de voir comment on est représenté au cinéma », poursuit Vincent Michecoppin.
L’offre proposée se veut également un reflet de la diversité géographique avec des affiches tournées et réalisées aux quatre coins de la planète : en Russie (Queendom), à Hong-Kong (Tout ira bien), en Ouganda (Out of Uganda) comme en France (Pédale rurale) ou en Grèce (Strella).
En plus de Céret, Prades et Port-Vendres, Perpignan reste la place forte du festival avec une séance à l’institut Jean Vigo et surtout une dizaine de projections au cinéma Castillet. Ses salles accompagnent « Et alors ?! » depuis ses débuts. « On a vu grandir le festival, se réjouit Paul Blouin, le directeur. Il ne durait qu’un week-end à l’origine et désormais il est devenu incontournable, au point de prendre une dimension départementale articulée autour d’une très belle programmation ».
Offre riche, festive et animée
Dans cette idée d’offre riche et variée, le festival propose également en partenariat avec le Mémorial de Rivesaltes, en plus d’une projection, l’organisation d’une table ronde autour des politiques publiques. « L’objectif, avec cette proposition à la fois artistique et réflexive, est d’unir un certain nombre de partenaires culturels, associatifs et institutionnels du territoire autour des valeurs qui sont les nôtres, détaille Nicolas Serpette, responsable de la communication du mémorial. Le camp de Rivesaltes a été un lieu, pendant plus de 60 ans, de discrimination et de mise à l’écart de populations considérées comme indésirables, non pas en raison de choses faites, mais bien pour ce qu’elles étaient. On est au cœur du sujet et des discriminations contre lesquelles se bat le centre LGBT+ », a-t-il salué.
D’autres temps forts sont prévus avec des projections pour les collégiens et lycéens, une conférence sur le cinéma porno gay à la Maison de la catalanité ou encore deux soirées festives. La première se tiendra au P’tit Mailly, le 14 octobre ; et la seconde pour la soirée de clôture, le 19 octobre, à la Maison de la catalanité. Le festival sera coloré !
Programme complet accessible ici.
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