Article mis à jour le 19 septembre 2023 à 10:44
Le réseau Tram 66, qui regroupe les associations d’éducation à l’environnement des Pyrénées-Orientales, organise sa traditionnelle Fée itinérante – pour Fête de l’éducation à l’environnement – vendredi 22 et samedi 23 septembre à Espira de l’Agly. La sécheresse est une des thématiques abordées cette année.
Une édition organisée dans une commune en première ligne sur le front de la sécheresse
C’est dans un contexte chargé sur le front environnemental, entre la sécheresse qui persiste et l’effondrement écologique (la Terre a dépassé la semaine dernière une sixième limite planétaire sur neuf, celle de l’eau douce) que s’ouvre la Fée ce vendredi soir. Et pour cette onzième édition, le réseau des acteurs de l’éducation à l’environnement de la tram 66, organisateur de l’événement, a choisi de travailler avec la commune d’Espira de l’Agly.
« Chaque année, on accompagne des associations locales dans des problématiques qu’elles peuvent rencontrer, et avec le souci de l’eau, Espira nous a paru intéressant. Il y a aussi la voie verte avec le vélo. La commune a aussi prévu de faire des investissements énergétiques. C’était important pour nous de créer du lien et de présenter ces thématiques–là au public », explique Sandrine Bérot, chargée de mission à la Tram66.
La commune est en effet en première ligne sur le front de la sécheresse. Les niveaux de l’Agly n’ont jamais été aussi bas. « On est aussi sur une commune où il y a pas mal de piscines, c’est aussi intéressant de discuter et de voir comment les citoyens vivent ces restrictions d’accès à l’eau. » Sandrine Bérot se veut rassurante. Selon elle, l’objectif de la Fée est avant tout de faire circuler l’information sur les problématiques environnementales et de discuter avec les personnes présentes, non d’adopter une attitude prescriptive. « On veut créer du lien », résume la professionnelle de l’éducation à l’environnement. « Être dans l’écoute de ce que vit la personne au quotidien, ça fait partie du job. Permettre cette expression–là va nous permettre de faire passer l’information et aussi de parler des alternatives, qui permettront à la personne de faire d’autres choix. »
Encourager la libération de la parole
Et pour encourager la libération de la parole sur les questions écologiques, et permettre à celles et ceux qui le souhaitent de partager leurs doutes, leur perplexité, et parfois leur anxiété face à la situation actuelle, les organisateurs ont prévu un temps spécial. « Pour la première fois, on va avoir deux personnages féeriques qui vont aller à la rencontre des gens pour leur faire exprimer ce qui peut les émouvoir, avec ce côté un peu plus léger et onirique. On sait qu’on aborde des sujets anxiogènes, on a la préoccupation de le faire de la manière la plus sérieuse mais la plus positive possible. »
Une manière aussi de répondre à l’éco-anxiété ambiante, ce trop-plein d’inquiétudes, de peur et de colère ressenties par de nombreux jeunes face au changement climatique (45% des 16-25 ans dans dix pays jugent que ce sentiment affecte leur quotidien selon une étude de The Lancet Planetary Health parue en 2021).
Une fête de l’éducation à l’environnement « offerte »
Pour Sandrine Bérot, la Fée est aussi l’occasion de sonder le public sur ce qu’il pense des alternatives proposées par les associations (une vingtaine d’entre elles sera présente). L’événement va se dérouler en trois temps. Il y aura d’abord la nuit de la Fée vendredi soir, avec une conférence du syndicat mixte du bassin versant de l’Agly. Puis le réveil, avec un programme d’activités le samedi matin pour petits et grands (et notamment un jeu-enquête sur le grand Rhinolophe, chauve-souris en voie de disparition). Et enfin, le village de la Fée, avec là aussi de nombreuses animations. Aucun euro à dépenser pour participer, tout est « offert par la Tram 66. On préfère ce terme à « gratuit », car il y a un gros travail de bénévolat derrière. »
Malgré l’urgence écologique, les organisateurs ne craignent-ils pas de ne toucher que les personnes déjà convaincues ? Sandrine Bérot marque un petit temps de pause. « C’est un constat dans nos métiers. Nous, on ne l’a jamais évalué et cette année on va essayer de l’évaluer. Après, on fait tout ce qu’on peut pour toucher le plus large public possible, de par la diversité des approches et des activités qu’on propose. Mais on est conscient de ce biais possible et on essaye de faire au mieux. C’est aussi ça l’intérêt de bouger d’année en année, aller rencontrer les habitants d’un village, et toucher peut-être des personnes qui viendraient dans un premier temps pour le divertissement. Et puis avec un public de convaincu on peut toujours aller plus loin. »
Programme de la Fée sur la page Facebook de l’évènement ou directement au format Calaméo. Ateliers du samedi sur inscription.