Article mis à jour le 15 janvier 2019 à 11:37
Plus d’un mois et demi après le début du mouvement, la préfecture avait interdit tout rassemblement sur les points névralgiques habituellement occupés par les Gilets Jaunes. Pourtant, près d’un millier d’entre eux ont défilé dans le centre-ville de Perpignan. Une mobilisation dans le calme, certes moins importante que le 17 novembre, mais conséquente au regard de la mobilisation parisienne et ses 3 500 manifestants. En cette première action de 2019, les Gilets Jaunes catalans alternaient les slogans « Macron démission » et « On ne lâche rien » !
Mise à jour à 22h54 : Après ce rassemblement matinal et pacifique, une partie du cortège s’est dirigée vers les locaux du journal l’Indépendant. Des Gilets Jaunes ont allumé un feu devant l’immeuble qui abrite le quotidien et l’Agence de Développement Touristique du Département. Ils ont également tagué la façade en verre, y inscrivant les lettres GJ. En marge du rassemblement, le quotidien rapporte que deux de ses « journalistes ont été agressés ». La direction annonce sa volonté de porter plainte.
♦ Vers une structuration du mouvement ?
Alors qu’ils peinent à se structurer tant les méfiances vis-à-vis des tentatives de récupération ou d’organisation sont grandes, des initiatives pointent. Une association au nom des Gilets Jaunes 66 serait sur le point de se créer. D’autres n’adhèrent pas au principe et préfèrent d’abord passer par une consultation la plus large possible. Rendez-vous est pris sous l’impulsion d’une vingtaine de Gilets Jaunes qui lors de leur tractage en faveur du Référendum d’Initiative Citoyenne ont décidé de prendre les devants pour coordonner le mouvement dans les Pyrénées-Orientales. Dimanche 13 janvier à Cabestany, tous les Gilets Jaunes du 66 sont invités à se prononcer sur trois questions.
Question 1 : Voulez-vous une association ou un collectif ?
Question 2 : Pour désigner les représentants, êtes vous pour le tirage au sort ou le vote ?
Question 3 : Combien voulez-vous de représentants, tirés au sort ou élus, qui seront fédérateurs/porte-parole/ »pigeon voyageur » des GJ à travers la France, afin de commencer la coordination nationale ?
Parmi les manifestants à défiler ce samedi matin à Perpignan, quelques figures politiques ont été aperçues. Pour Alexandre Lamiaud, « cela ne pose pas de problèmes, s’ils sont là en tant que citoyen. Mais s’ils viennent avec la banderole, là ça nous dérange ! ».
♦ Une classe politique vue comme « corrompue »
Cet auto-entrepreneur s’investit dans le mouvement depuis la fin du mois de novembre. Selon lui, l’origine de la crise vient du sentiment que ce ne sont plus seulement « les chômeurs qui galèrent », mais bien « ceux qui bossent ». Il revient aussi sur le ras-le-bol « d’une classe politique corrompue », citant le journaliste de Mediapart Fabrice Arfi. Ce dernier fait état dans son ouvrage “Avec les compliments du guide” aux Editions Fayard, d’une enquête de six ans sur le financement présumé par Mouammar Kadhafi de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Une raison pour Alexandre Lamiaud de réclamer le Référendum d’Initiative Citoyenne, « une demande compréhensible » et « qui vaut la peine d’être abordée sérieusement ».
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