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Gilets Jaunes – Acte III de la mobilisation dans les Pyrénées-Orientales

Article mis à jour le 1 décembre 2018 à 19:52

Alors que le mouvement a débuté le 17 Novembre, les participants semblent de plus en plus déterminés et « ne lâcheront rien, quitte à passer Noël sur les barrages ». Loin de la manifestation improvisée du premier samedi, la contestation s’articule désormais autour de points de fixation. Les péages de Perpignan nord et sud, ainsi que celui du Boulou, la Zone Saint-Charles ou encore les grands centres commerciaux du département sont des lieux de blocage privilégiés.
Pour ce « 3ème acte » du 1 er décembre, certains avaient décidé de faire une incursion dans le centre-ville. Objectif ? Les centres de pouvoir comme la Préfecture qui gardait encore à midi quelques stigmates du passage des gilets jaunes. Soutenus massivement par les motards depuis le premier jour, aujourd’hui, se sont des artisans du bâtiment, des ambulanciers et des agriculteurs qui sont venus grossir les rangs, générant de nombreux ralentissement sur les grands axes traversant l’agglomération.
Quant aux revendications, elles restent nombreuses avec pour même fondement « le droit de vivre dignement« . L’exigence la plus souvent citée concerne les diverses taxes, tout d’abord sur le carburant. Mais pas seulement… La CSG revient très souvent dans les discours des nombreux retraités rencontrés sur le terrain. Ils se désolent de voir leur pension diminuer et dénoncent des inégalités grandissantes de traitement qu’ils ressentent notamment vis-à-vis de la classe dirigeante. Et politiquement, c’est bien Emmanuel Macron, et non Edouard Philippe et son gouvernement, qui cristallise tous les mécontentements. On ne compte plus les slogans « Macron Démission ». En réponse à un gouvernement qui « les méprise« , les slogans se font de plus en plus révolutionnaires. Ils ornent chaque jour un peu plus le mobilier urbain ou les campements de fortune qui rappellent les célèbres Zone À Défendre (ZAD).

Certains camionneurs rencontrés au péage Perpignan Sud de l’autoroute A9 sont bloqués depuis 15 jours. Des journées parfois longues à s’écouler en ce début d’hiver.
Loin des scènes d’émeutes parisiennes, sur Perpignan, l’ambiance est à la solidarité. Pique-nique géant sur les points de blocage entre contestataires qui ne se connaissaient pas avant le 17 et qui désormais ont créé du lien dans l’adversité.
Alors que le 1er décembre marque partout le début des week-ends d’achats de Noël, ce sont les sorties sur les points de blocages qui feront cette année office de sortie du samedi. Au lieu des ballades dans les galeries marchandes en quête du cadeau de Noël idéal.
Un discours qui se radicalise de plus en plus, avec des références à la révolution française de 1789, à la fin des privilèges des nobles et à la guillotine qui coupa la tête de la monarchie française. Une monarchie, qui de l’avis de nombre de Gilets Jaunes, est incarnée aujourd’hui par le président de la République.
Un gilet jaune a été hissé en haut du cadran solaire à l’entrée nord de Perpignan. Cadran solaire symbole de la démesure de la dépense publique pour certains.
Le mouvement, tant au national que localement, cherche à se structurer. Suite à la réunion chaotique du 29 Novembre à Saint-Laurent de la Salanque, c’est désormais un vote par point de blocage qui serait préféré. Un désir de représentation qui n’est pas du goût de certaines mouvances contestant toute autorité.
Un mouvement qui crée un énorme espoir parmi les participants. S’il venait à s’achever par épuisement et sans réelle avancée, risque de venir grossir le flot des colères et de l’amertume de ceux qui sont dans la rue, malgré une opinion publique en majorité (84 %) derrière le mouvement.
Avec les transporteurs à l’arrêt, certaines enseignes affichent des stocks au plus bas, voire des rayonnages vides.
Présents jour et nuit sur le péage nord, les Gilets Jaunes s’organisent autour de campements improvisés.
Les axes permettant l’entrée et la sortie des grandes zones commerciales de Carrefour Claira et Auchan Porte d’Espagne ont été filtrés, provoquant de nombreux bouchons. Les commerçants de Claira étaient venus demander avec véhémence le déblocage de leur zone dès la première semaine du mouvement.
Les forces de l’ordre assurent à distance la sécurité des gilets jaunes comme des automobilistes bloqués. Laissant les manifestants organiser leurs actions tant qu’ils ne bloquent pas complètement la circulation des véhicules légers.
La prochaine réunion est prévue mardi 4 décembre à 19h au péage sud pour décider du coordinateur de ce point. Les coordinateurs ainsi élus ou nommés se réuniront afin d’organiser les actions.
Même si ce casque militaire français est arboré ici symboliquement, il est difficile de prévoir l’impact des scènes insurrectionnelles vues ce 1er Décembre à Paris.

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Maïté Torres