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Hermeline Malherbe – Rencontre dans la ruche du Conseil Départemental

Article mis à jour le 24 septembre 2018 à 07:21

Rencontre avec Hermeline Malherbe réélue Présidente à la tête de l’Assemblée Départementale en mars 2015. Dès notre arrivée dans le bureau de la présidente socialiste du département ironise : « Vous n’êtes pas allergique aux abeilles ? Parce que nous avons une ruche dans le jardin », Hermeline Malherbe pointant du doigt la ruche produisant le miel du Conseil Départemental 66 (CD66). Entre méthode, réflexion sur le « plan pauvreté » d’Emmanuel Macron, volonté d’action sur Saint-Jacques et volet insertion, entrevue avec  la « patronne du département ».

♦ La Méthode et l’ADN de la présidente « à temps complet »

À notre question sur la vision, la stratégie ou les objectifs que souhaiterait donner Hermeline Malherbe à son action politique, cette dernière nous répond par « sa méthode, son ADN. Ce qui conduit mon engagement depuis longtemps et encore plus ces derniers temps, est l’écoute attentive de la population […] Même si on a un projet de mandat, des perspectives, des projections ou des réalisations, nous devons prendre la mesure de ce que peuvent penser nos concitoyens ». 

Une stratégie au plus près du terrain, un enseignement tiré du renoncement du Président socialiste François Hollande à se présenter pour un second mandat. Une nouvelle façon de travailler rendue également possible depuis qu’Hermeline Malherbe est Présidente du Conseil Départemental « à temps complet ». Pour rappel, en septembre 2017, Hermeline Malherbe était en lice pour renouveler son siège au sénat. Elle s’est inclinée face à Jean Sol, élu sénateur sous l’étiquette Les Républicains. « Ça me permet d’avoir plus  de temps pour l’ensemble de mes concitoyens et c’est plutôt un grand plaisir pour moi depuis quelques temps » 

Une méthode mais aussi un travail sur le fond des dossiers pour défendre selon elle au mieux ces valeurs, des valeurs de justice sociale. « On peut avoir de grandes phrases parfois alambiquées pour parler de nos valeurs d’équité et de justice sociale. Sauf qu’aujourd’hui, il faut prendre en compte ce que les gens vivent mais aussi leurs ressentis »

♦ Impliquée dans le quartier Saint Jacques « à la demande de ses habitants »

L’écoute et la compréhension, des mots qu’Hermeline Malherbe emploie quand elle évoque son implication « à la demande des habitants du quartier Saint-Jacques. Ils me disent leurs inquiétudes et les raisons ». Elle revient sur un échange de plus d’une heure sur place « pour pouvoir les écouter, poser des questions pour mieux comprendre la situation ». Car, insiste-t-elle : « ce n’est pas parce que je suis élu d’un territoire depuis quelques temps et que je vis à Perpignan que je connais tout. On a toujours besoin des autres pour avoir leur avis et mieux connaître un sujet. C’est une méthode qui correspond à mon état d’esprit ». 

La question de Saint-Jacques est depuis le 27 juillet dernier au coeur de toutes les attentions politiques et médiatiques, localement mais aussi internationalement. Le sujet a été traité, ente autres par Al Jazeera (chaine TV du quatari), le NewYork Times ou récemment El Pais.

Rappel des événements. Depuis le 27 juillet et l’arrêt des travaux de démolition de l’ilot Puig situé sur le coeur du quartier gitan de Perpignan, de nombreux politiques ont pris position dans ce dossier. L’objectif est désormais de sortir de l’impasse actuelle, celle d’un ilot en partie à terre. Désormais, c’est le Préfet Philippe Chopin fait office de médiateur. Autour de la table, « Le collectif des 12 » (ainsi autoproclamé par les habitants du quartier), les associations de défenses du patrimoine, le Conseil Départemental et la Mairie. Cette dernière souhaitant, au plus vite, reprendre la démolition, pour ne pas perdre une subvention qui arrive à échéance.

Le collectif des habitants de Saint-Jacques est resté ferme, pas de démolition, mais une réhabilitation avec reconstruction de ce qui est déjà à terre. La présidente du Conseil Départemental mais aussi de l’Office Public de l’Habitat 66 qui gère un parc de logement sociaux, avait proposé de prendre la maitrise d’ouvrage du chantier de l’ilot Puig afin de réhabiliter les bâtiments déclarés insalubres et en parti démolis. Pour le moment cette proposition est restée sans réponse et  il est ressorti de la dernière réunion du 19 septembre, la nécessité de créer un groupe de travail pour agir en concertation avec l’ensemble des acteurs.

Celle que certains accusent de délaisser la ville centre du département au profit des communes hors giron de la métropole Perpignan-Méditerranée, répond : « Je suis partout, je suis sur le territoire aussi bien à Perpignan que partout sur le département sur différents sujets, des missions de solidarité humaines qui nous concernent, l’accompagnement des habitants… »

♦ Les personnes âgées, les grands oubliés du plan pauvreté ?

À l’instar de l’association jugée d’intérêt public « Les Petits Frères des Pauvres » qui jugent que « Les personnes âgées sont les grands oubliés du plan pauvreté » présenté par Emmanuel Macron. Hermeline Malherbe compare la prestation du président « au rapport d’un stagiaire qui a découvert, non pas la pauvreté mais les pauvres ». Un rapport qui, pour la Présidente du CD66, comporte des lacunes notamment concernant les séniors.

Dans le plan pauvreté, les solutions proposées s’axent principalement autour des 18-21 ans. « Mais qui ne balayent pas tous les jeunes et notamment ceux qui sont concernés par l’aide sociale à l’enfance » s’insurge la Présidente.  Avant d’ajouter « pour nous, ce sont les autres qui ont augmenté !« . Hermeline Malherbe cite en exemple un chiffre. « Cet été, nous avons pris en charge 30 jeunes de plus, rien que sur Perpignan, dont 13 de moins de 6 ans ». Une situation qui s’aggrave selon elle, évoquant même le cas d’un nourrisson positif aux drogues qui a dû être retiré de son environnement familial.

♦ Des marges de progression dans le volet insertion

Même si la présidente du Conseil Départemental n’a pas « l’impression d’avoir péché » sur un dossier en particulier, elle n’a pas pour autant « l’impression d’avoir atteint la perfection. J’ai presque envie de dire sur presque tous les sujets on doit pouvoir progresser […] Forcément que l’on a des marges de progression sur l’insertion professionnelle« . Rappelant les mots du Président Macron quant à la facilité de trouver un emploi en traversant la rue, elle invoquait « le turn-over important des gens qui arrivent dans la difficulté et qui la quittent pour parfois y revenir quelques temps plus tard. Malheureusement, tout le monde ne peut pas traverser la rue pour aller trouver un boulot ! Dans un certain nombre de situations, les problématiques ne sont pas aussi simples que ce [qu’Emmanuel Macron] peut le dire ».

Pour la Présidente du Conseil Départemental, avoir un emploi ne signifie pas pour autant la fin de la galère, faisant référence à la succession de petits boulots ou aux emplois précaires. « Au niveau de l’accompagnement dans l’emploi, nous pouvons encore progresser ».

♦ Budget 2018 et missions du Conseil Départemental 66 

Budget total de l’institution : 634 millions d’euros, les recettes du département proviennent en grande partie (42,2%) des impôts et taxes indirects, tels que les droits de mutations liés aux ventes immobilières, la taxe sur les conventions d’assurances… La fiscalité directe représente 31,4% des recettes, et notamment la taxe du foncier bâti, dont le taux de 20,1% reste inchangé pour le budget 2018. Revoir notre article sur le denier vote du CD66

Dépenses liées au budget des solidarités 402 millions d’euros qui correspondent au coeur de l’action du conseil départemental. La loi du 27 janvier 2014 réaffirme cette action en désignant les départements comme “chef de file” en matière d’aide sociale.

  • Accompagnement social et insertion : Le Revenu de Solidarité Active (RSA) est le budget le plus important de cette enveloppe. 139 millions d’euros d’allocations sont versées à 20 469 foyers (chiffre au 30 septembre 2017). Il convient de rajouter à ce poste, 22,8 millions d’euros qui couvrent les différents dispositifs d’insertion.
  • La dépendance et les personnes âgées, avec notamment l’Allocation Personnalisé d’Autonomie (APA) pèse pour 72,8 millions d’euros dans le budget, dont 50,9 M€ correspondent au versement de l’allocation. Dans notre département à forte concentration de personnes âgées, il existe 11 240 bénéficiaires de l’APA.
  • La dépendance et les personnes handicapées représente un montant de 61,1 millions d’euros, dont la plus grosse partie est dévolue au financement des dispositifs d’hébergement. L’allocation adulte handicapée a un coût de 18M€. Dans les Pyrénées Orientales, 1 752 personnes bénéficient de ce dispositif.
  • La protection de l’enfance et des familles représente 18% des dépenses de solidarité, soit 72,5 M€ pour 558 enfants placés.

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