Article mis à jour le 12 décembre 2024 à 12:53
Ce 12 décembre, le ministère de l’Intérieur publie l’enquête Vécu ressenti en matière de sécurité (VRS). Comment se classent les Pyrénées-Orientales dans cette analyse ? Les Catalans et les Catalanes se sentent-ils en sécurité ? Ont-ils le sentiment de croiser assez de gendarmes et de policiers dans leur quartier ou leur village ? Décryptage de l’étude de victimation basé sur les chiffres* de 2021 et 2022.
La sécurité est une mesure difficile à quantifier : doit-on seulement recenser le nombre d’actes délictueux ou criminels sur un territoire ? Sachant que nombre de victimes hésitent à se faire connaître des forces de l’ordre ? C’est là qu’intervient le service statistique du ministère de l’intérieur. L’enquête Vécu ressenti en matière de sécurité (VRS) réalisée pour la première fois en 2022, remplace l’ancienne enquête Cadre de vie et sécurité (CVS) menée entre 2007 et 2021. L’objectif principal de cette nouvelle méthode est d’évaluer la victimation des populations et leur perception de la sécurité à l’échelle départementale.
Les habitants des Pyrénées-Orientales observent-ils assez de patrouilles sur le terrain ?
Dans les Pyrénées-Orientales, 159 habitants pour 1 000 ont observé régulièrement des patrouilles de policiers (municipaux ou nationaux) ou de gendarmes dans leur quartier ou village entre 2021 et 2022. Dans cette donnée, le département se classe les 15 premiers en France. Mais cette présence, jugée significative, ne semble pas totalement dissiper les préoccupations des habitants. En effet, malgré la visibilité des patrouilles, 324 habitants pour 1 000 jugent la présence des forces de sécurité intérieure « insuffisante ». Ce constat révèle une demande marquée, en particulier dans les zones sensibles, pour renforcer la présence policière.
Plus d’un habitant sur deux a été témoin d’acte de délinquances ou d’incivilités
Pour rappel, le département compte dix quartiers classés prioritaires où la présence policière y est plus nombreuse, mais aussi les actes de délinquances et les incivilités également plus fréquents. L’étude montre que dans les Pyrénées-Orientales, 578 habitants pour 1 000 déclarent avoir été témoins d’actes de délinquances ou d’incivilité. Ces phénomènes incluent des infractions variées telles que les comportements hostiles, les dégradations ou encore les infractions au Code de la route. Bien que la situation ne soit pas critique comparée à d’autres départements, ces chiffres soulignent l’importance de maintenir des efforts préventifs.
Sentiment d’insécurité : les Catalans et les Catalanes affichent un taux élevé de préoccupations
Le sentiment d’insécurité touche 193 habitants pour 1 000. Si ce taux est loin des 338 ressentis en Seine-Saint-Denis, le département se classe dans les 20 plus élevés de France. Ce ressenti, bien qu’en partie influencé par la perception des délinquances locales, pourrait également découler d’autres facteurs, comme la densité urbaine ou la qualité des infrastructures de sécurité.
Alors que la ville centre, Perpignan compte l’une des polices municipales les plus importantes de France, le sentiment d’insécurité élevé illustre une réalité contrastée où une présence policière perceptible coexiste avec une forte demande d’interventions accrues. Selon l’étude, l’enjeu repose sur une meilleure répartition des ressources et des actions ciblées contre les incivilités. Et une action plus visible au quotidien.
L’enquête Vécu ressenti en matière de sécurité (VRS) en détail
L’étude se base sur un échantillon représentatif de 200 000 personnes âgées de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine, en Guadeloupe, en Martinique et à La Réunion a été interrogé. Parmi eux, 104 100 répondants ont validé les critères de complétude. Les questions, posées principalement en ligne (85 % des réponses), portaient sur plusieurs thématiques, notamment :
- L’observation des patrouilles des forces de sécurité intérieure (FSI) dans les quartiers ou villages,
- L’opinion sur la présence des FSI, jugée suffisante, insuffisante ou excessive,
- L’observation de phénomènes de délinquance ou d’incivilités, tels que des infractions au code de la route, des dégradations ou des comportements hostiles,
- Le sentiment d’insécurité personnel dans le quartier ou le village. L’enquête utilise des données déclaratives et s’appuie sur des modes de collecte variés pour garantir une photographie fidèle des perceptions locales.
Les résultats, bien que limités à l’année 2022 pour des raisons méthodologiques, permettent une analyse fine des disparités territoriales en matière de sécurité.
- Insécurité dans les Pyrénées-Orientales : un ressenti persistant malgré la présence des forces de l’ordre - 12 décembre 2024
- Ces habitants de Perpignan lancent un appel à ceux qui ont volé leur tortue - 11 décembre 2024
- Cimetière harki du camp de Rivesaltes, de récentes fouilles confirment sa position et relancent les investigations - 10 décembre 2024