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Interview : Géraldine Danon, réalisatrice du film FLO en avant-première à Perpignan

Jeudi 31 août 2023, les cinéphiles de Perpignan et des alentours auront le privilège de découvrir en avant-première le film FLO au cinéma le Mega Castillet en présence de la réalisatrice Géraldine Danon et de l’acteur Alexis Michalik.

Prévu en salle le 29 novembre 2023, ce long-métrage retrace la vie de Florence Arthaud, navigatrice hors-pair, amoureuse de la mer mais aussi et surtout féministe avant l’heure. Géraldine Danon, la réalisatrice et amie de Florence Arthaud, nous a accordé une interview dans laquelle elle se livre. Photo © Laura Poupon.

Comment est né ce projet ?

« À la fin de sa vie, Florence Arthaud avait le projet de faire un film sur sa vie pour continuer la transmission. Quand elle a disparu tragiquement, j’ai laissé tomber ce projet et quelques années après, je suis tombée sur le livre de Yann Queffélec (La Mer et au-delà) où j’ai retrouvé un parfum très fort de celle qui était mon amie. Ce film en est très librement inspiré pour rendre hommage à Florence Arthaud, pour perpétuer son message, raconter cette femme et ce marin d’exception qu’elle était. »

Florence Arthaud, une grande amoureuse

Le film de Géraldine Danon retrace la vie de celle qui était surnommée « la petite fiancée de l’Atlantique » « de son accident de voiture jusqu’à la route du Rhum qu’elle gagne en 1990 ». La suite n’est que peu relatée car « ce n’était pas la partie la plus heureuse de la vie de Florence » précise la réalisatrice.

Finalement, la vie privée de Florence Arthaud n’est que peu évoquée, même si la réalisatrice considère que « sa vie privée et sa vie maritime étaient très liées ». Ainsi, La naissance de sa fille, qui reste un moment important de sa vie de femme, n’est pas montrée. Selon Géraldine Danon, « la voile était la vie de Florence ».

Une femme qui se bat pour les femmes

« Florence était un grand marin et pas juste une femme de marin ». La réalisatrice définit son long-métrage comme « un portrait de femme ». (…) «La voile était considérée comme un sport d’homme, faisant appel aux muscles et a des choses que les femmes ont moins. Alors que l’instinct, le talent de navigation pouvait avoir raison de cette affaire de muscles ». Géraldine Danon salue « le grand talent et l’intelligence marine » de son amie de longue date. 

Le film montre la grande volonté de la navigatrice et l’envie de réussir dans ce monde d’hommes. C’est quand le marin Jean-Claude Parisis décide de la laisser au port car « les femmes n’ont pas leur place sur un bateau » que née la passion de Florence Arthaud pour l’océan. Selon la réalisatrice la navigatrice était habitée par cette envie de transmettre. Elle se souvient d’une femme qui « avait beaucoup de respect envers les personnes qui lui parlaient. (…) Cette écoute qu’elle avait de l’humain, elle l’avait également avec les éléments. Je crois que tout ce temps qu’elle a passé en mer lui a permis de développer une grande humanité ».

« Ce que j’aime dans le féminisme de Florence, c’est que les actes parlent pour elle ». Selon Géraldine Danon, Florence Arthaud voulait « montrer par ses actes la force des femmes ». Elle avait d’ailleurs imaginé une course exclusivement féminine, L’Odyssée des femmes. Un projet qui ne verra jamais le jour. En effet, Florence Arthaud décèdera dans un accident d’hélicoptère alors qu’elle participait à un jeu télévisé en Argentine.

L’image de la navigatrice véhiculée par Géraldine Danon ? « Une femme libre dans tous les sens du terme, une femme qui s’est toujours affranchie de toutes les étiquettes qu’on avait voulu lui coller. Et une femme féministe qui a beaucoup œuvré pour la cause des femmes. Florence voulait montrer que rien n’était impossible ».

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Retour sur un tournage convivial

La réalisatrice précise que trois années se sont écoulées entre le moment où elle a acquis les droits du livre de Yann Queffélec et aujourd’hui. Environ 58 jours de tournage ont été nécessaires, « un tournage plein de joie » tient à préciser Géraldine Danon. « Nous étions portés par Florence pour lui rendre le plus bel hommage possible. »

Géraldine Danon salue également tous ceux qui ont participé à ce projet car ils ont travaillé avec beaucoup d’enthousiasme et avec une émotion palpable. Près de 500 figurants ont participé aux scènes de la Route du Rhum. La réalisatrice est également revenue sur la performance de Stéphane Caillard, l’actrice qui interprète Florence Arthaud. « Lors d’un casting nous avons rencontré de nombreuses actrices ; mais dès que je l’ai vue arriver, j’ai su que c’était elle.»

Les deux bateaux à l’écran sont les vrais bateaux de Florence Arthaud: «le Flo», celui avec lequel Florence Arthaud a remporté la route du Rhum et «L’Argade II», duquel, au large du cap corse, elle tombe à l’eau en 2011.

« Aucune scène de mer n’a été tournée en studio » ce qui donne des images de mer très fortes. Une mer déchaînée qui emporte le spectateur. «Flo» se devait de montrer la vérité et le souci du détail jusque dans le décor. « Le tournage est soumis aux éléments et je suis persuadée que la bonne étoile de Florence a veillé sur nous tout au long du tournage. »

Les premiers ressentis du public

FLO a été diffusé au Festival de Cannes puis lors d’avant-premières en Bretagne et dans le Sud de la France depuis le début du mois d’août. Géraldine Danon se dit rassurée du bon accueil du film par le public. Elle confie que certains spectateurs ne connaissaient pas Florence Arthaud avant de voir ce film et qu’ils l’ont découverte grâce à ce long-métrage.

Un public très divers est venu assister aux avant-premières, des jeunes, des moins des jeunes, des femmes, des hommes, des amateurs de voile, des non-connaisseurs… Géraldine Danon invite tout le monde à venir découvrir son film. Elle insiste « Il n’y a pas besoin d’aimer la voile pour aller voir le film ».

Passer des documentaires au long-métrage

Géraldine Danon explique que le documentaire a ses limites et qu’elle attendait le bon sujet pour son premier film. Le projet devait « faire écho à ma propre vie et personnalité. (…) Je me raconte un peu moi aussi ». Pour Géraldine Danon, FLO est comme son « quatrième enfant. (…) Ce film est un peu ma Route du Rhum à moi. ».

Ce film a également une valeur sentimentale pour la réalisatrice. Sa fille Marion interprète Florence Arthaud petite tandis que son fils Loup joue le rôle de son père Titouan Lamazou. Son autre fille Laura a réalisé l’affiche du film. « Cette aussi une aventure familiale ».

Et pour la suite ?

La réalisatrice travaille sur un scénario adapté de «Les femmes du bout du monde» de Mélissa Da Costa. Elle est actuellement sur l’écriture du scénario et espère pouvoir tourner l’été prochain en Nouvelle-Zélande. «Je suis tombée par hasard sur ce livre et cela a fait écho à ma propre réflexion.»

Géraldine Danon n’avait pas prévu de refaire un film sur les femmes. «Même s’il y a encore beaucoup de choses qui doivent avancer pour les femmes ».

Le mot de la fin de Géraldine Danon : « il faut croire en ses rêves et quand on y croit, on peut tout rendre possible ».

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Pauline Garnier