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8 mars 2018 : Le chaperon rouge troque son petit panier pour un bazooka

Article mis à jour le 15 septembre 2024 à 11:28

C’est le postulat de départ, celui de remettre les princesses en scène et de leur faire raconter leur « Conte à Rebours ». L’histoire, la vraie selon Typhaine D de « La chaperonne rouge », « La belle au bois éveillé » ou « Hansel sans Gretel ». L’autrice Typhaine D était à Perpignan, invitée par le Conseil Départemental, pour présenter sa pièce à succès. Un texte intelligent, plein d’humour, truffé de références aux contes qui ont bercé notre enfance pour mieux tordre le coup aux idées reçues qu’ils véhiculent.

En cette journée internationale des droits des femmes, Typhaine D, s’interroge : « « Et si les contes de fée favorisaient les violences faites aux femmes ? ». Féministe depuis sa plus tendre enfance, Typhaine D n’hésite pas quand il s’agit de défendre le féminisme. Car pourquoi devrait-on accepter les « Droit de l’Homme », seulement parce que le H est grand ? Pourquoi ne pas lui préférer « Les Femmes naissent libres et égales en droit » dans la déclaration des droits de la Femme et de la Citoyenne ? Retour également sur les événements organisés pour la journée internationale des droits des femmes et un petit rappel sur les statistiques européennes au niveau salarial.

S’imagine-t-on après deux nuits dans la forêt arriver quelque part et faire le ménage ?

« C’est exactement ce que fait Blanche Neige » s’insurge Typhaine D. « Moi, ça ne me viendrait pas du tout à l’idée ! ». Thyphaine D a choisi d’écrire la suite des contes de fée, celle qui débute après la « FIN » expéditive de leur histoire. Princesses, sorcières et autres Petite Sirène, « se réunissent dans un groupe de parole à la maison des fées. Elles se souviennent, elles racontent enfin leur propre histoire. Elles se découvrent en vraies héroïnes… Elles deviennent ces figures d’aujourd’hui qui nous ressemblent, auxquelles chacun, enfin peut s’identifier ». C’est le combat de Typhaine D, que les princesses de contes de fée ressemblent aux héroïnes du quotidien.

Tout a commencé quand l’autrice était à l’école : « J’ai toujours été une petite fille en colère car je me rendais bien compte que je n’avais pas les mêmes droits que les garçons. Quand la maîtresse me reprochait de bavarder, aux garçons elle leur disait qu’ils avaient de la personnalité ». Les choses ne se sont pas arrangées quand elle débute dans la comédie. Typhaine D décide d’agir, elle rejoint le groupe « Osez le féminisme » avant de s’investir dans le collectif féministe contre le viol

« Elle était une fois » – Paroles de personnages de Typhaine D

Parce que Thyphaine D n’a pas fait que réinventer l’histoire de nos princesses, elle a également choisi de réécrire la grammaire, pour revenir à la grammaire d’avant la masculinisation imposée par l’Académie française. « Je ne pouvais pas écrire quelque chose de féministe avec une langue masculiniste ! ». Patrimoine ou « Matrimoine » ? Même le correcteur orthographique y perd son latin quand il entend parler Typhaine D. Parce que l’autrice préfère « femmage » quand il s’agit de rendre un hommage à une femme, autant de mots qui réveillent la fibre féministe trop souvent endormie en nous.

La parole aux fées et princesses

  • Cendrillon : « C’est avec lui que ma vie se noie dans l’eau de vaisselle. Avec lui que je suis lessivée. C’est sa poussière que j’ai ramassée jusqu’à tomber, moi-même, en cendre ».
  • La Belle aux Bois Eveillée déclarait sur scène : « Evidemment, on  a commencé par abolir toute hiérarchie d’âge, de fonction, de classe sociale, d’origine, de physique, d’espèce… On a rayé toute domination. Et la vie pour noues a commencé ». 
  • La Chaperonne rouge s’est quant à elle écrié « Pas de justice, pas de paix ! Chaperonnes, reprenons la forêt ». On comprend mieux pourquoi son panier est empli d’armes plutôt que de fleurs et de pâtisseries.

Dans l’union Européenne les femmes gagnent en moyenne 16% de moins que les hommes

L’étude réalisée par l’agence statistique européenne Eurostat font apparaître qu’en 2015, dans l’UE, les femmes gagnent 16,3 % de moins que les hommes (comparaison des salaires horaires bruts moyens ). Cet écart de salaire est constaté partout, mais il varie selon les pays. Les plus fortes différences sont observées en Estonie (26,9 %), République tchèque (22,5 %), Allemagne (22 %), Autriche (21,7 %) et au Royaume-Uni (20,8 %). L’écart est en revanche plus réduit au Luxembourg et en Italie (5,5 %), en Roumanie (5,8 %), en Belgique (6,5 %), et en Pologne (7,7 %).

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Maïté Torres