Article mis à jour le 11 octobre 2022 à 14:44
Seulement 150 kilomètres de ligne à grande vitesse manquent entre Montpellier et Perpignan pour terminer le corridor méditerranéen entre la France et l’Espagne. Un chaînon qui mettrait Perpignan à 4h20 (5h aujourd’hui) de Paris pour un coût de 5,5 milliards d’euros. Plus de 400 élus et représentants de la société civile sont venus dire un grand « OUI » à l’achèvement de cet équipement que 88% des citoyens de la région plébiscitent (Sondage paru dans la presse quotidienne). Une union née conséquente au changement de braquet Emmanuel Macron. Le président de la République annonçait peu après son élection qu’il souhaitait donner « la priorité aux trains du quotidien ». Il reléguait ainsi les nouveaux équipements ferroviaires, tels les lignes à grande vitesse, pourtant actées sous la mandature de François Hollande, à plus tard. Depuis, Carole Delga et l’ensemble de la délégation a été reçu par le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler. Verdict attendu en janvier 2018.
♦ « Sortir du triangle des Bermudes »
« Oui, nous devons sortir du triangle des Bermudes » déclarait Jean Marc Pujol, faisant remarquer qu’il était plus rapide de se rendre de Perpignan à Madrid que de Perpignan à Paris.
Jean Marc Pujol, mais aussi le président de l’université de Perpignan Fabrice Lorente, évoquaient des occasions manquées, de chercheurs ou de chefs d’entreprises désireux de venir créer de la richesse, de l’activité économique, de la valeur ajoutée dans notre département. Autant d’éléments qui manquent cruellement pour sortir les Pyrénées Orientales (PO) de l’ornière économique dans laquelle il se situe avec l’un des taux de chômage le plus élevé de France. Jean Marc Pujol rappelait que les PO étaient l’un des départements les plus dynamiques en termes de croissance démographique. Il se trouve aujourd’hui « handicapé par le manque de LGV. La France des oubliés commence à se réveiller, et si on n’entend pas la parole des territoires, elle va répondre dans les urnes d’une manière qui m’inquiète beaucoup plus ! »
♦ « Nous sommes là pour faire respecter 25 ans d’engagement de l’Etat »
C’est par ces mots combatifs que Carole Delga, Jean Marc Pujol, Jean Louis Chauzy (Président du CESER*) et Hermeline Malherbe, Présidente du département des Pyrénées Orientales lançaient la conférence de presse précédent la réunion publique.
♦ Deux lignes de TGV dans la hôte de Carole Delga
Carole Delga dévoilait sa liste au Père Noël à la tribune du Palais des Congrès de Perpignan : « Deux lignes de TGV et une casquette de chef de gare pour pouvoir coordonner tout ça ! ». La Présidente de la Région, ancienne ministre de François Hollande, rappelait que « la grande vitesse n'[était] pas un caprice d’élus ou de chefs d’entreprises qui veulent jouer au train. Il s’agit d’une vision partagée de l’aménagement et du développement économique de notre pays ».
♦ « Un enjeu de développement durable » selon Hermeline Malherbe
« On a besoin de penser le développement économique durablement et la dimension environnementale de cette LGV. Tout ceux qui empruntent le tronçon de l’A9 le constatent. Il y a trois voies dont deux sont prises par des camions, alors si ça ce n’est pas de la saturation… ».
Carole Delga, interpellait quant à elle le ministre de l’écologie Nicolas Hulot. Ce dernier faisant référence aux 25 milliard d’euros pour le Grand Paris Express et évoquait le RER parisien comme « une priorité ». Carole Delga de lancer « Venez en Occitanie, venez voir les lignes saturées et le service public dégradé. Une saturation ferroviaire et routière que nos habitants nous reprochent le matin ou le soir. Une saturation qui menace aussi notre qualité de vie. Ces LGV sont aussi de vraies réponses durables en termes de CO2. Venez voir comment les sillons libérés par les LGV vont garantir un meilleur service au quotidien pour des milliers de jeunes ou de salariés ».
♦ Une solution de financement clé en main apportée par le collectif qui se veut « combatif mais constructif »
Carole Delga « nous ne sommes pas de doux rêveurs, nous demandons des investissements utiles et nous avons des solutions de financement innovants ». Elle faisait référence à une étude commandée conjointement avec la région Nouvelle Aquitaine faisant apparaître des solutions nouvelles de financement, couvrant 60% des besoins (une taxe sur les bureaux, une réaffectation de la Taxe Intérieure sur la Consommation de Produits Energétiques, une éco-taxe qui pourrait être appliquée sur les poids lourds en transit …). Selon la présidente de la région, le reste à charge de l’Etat, de la SNCF, de l’Europe ou des collectivités locales ne serait que de 40%. Hermeline Malherbe de rappeler que l’Europe s’était engagée à soutenir ce projet à hauteur de 15% en raison de la connexion internationale de la ligne, « encore faut-il en faire la demande », s’insurgeait-elle.
* CESER : Le Conseil Economique, Social et Environnemental Régional représente les acteurs économiques et sociaux de la région.
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