Article mis à jour le 21 octobre 2017 à 12:36
Pour commémorer les 100 ans de la révolution Russe, le Centre International de Photojournalisme a choisi de mettre en lumière le travail de collection de Michel Lefebvre, journaliste au journal Le Monde et rédacteur en chef du service Histoire du Monde Magazine. Exposition visible au Couvent des Minimes de Perpignan de 11h à 17h30.
Une exposition qui a changé le monde mais qui a aussi changé la manière de voir le monde. « L’Union soviétique a conçu une esthétique unique : révolution politique, révolution sociale, révolution graphique ont été de pair. Mais la beauté formelle de ce travail cachait aussi des falsifications et des trucages. De nombreux acteurs de la révolution s’effacèrent y compris de la mémoire photographique » rappelait Jean François Camp, vice président de l’association Visa pour l’Image et membre du comité de pilotage du CIP.
♦ Une révolution photographique qui accompagne la révolution Russe de 1917
Michel Lefebvre est particulièrement passionné par l’histoire avec un grand H. C’est sa rencontre avec David King, britannique propriétaire d’une importante collection de documents sur l’ère soviétique, qui a convaincu le journaliste français de « l’intérêt de collectionner des documents et des photographies pour faire des livres. Pour raconter l’Histoire, il faut posséder les documents, les faire parler, les mettre en relation, il faut en rendre compte avec des images ».
Une exposition qui débute par une photographie montrant les manifestations de femmes ouvrières qui se déroulent à Petrograd en 1917 qui pour les historiens amorcent le début de la révolution russe.
David King a passé sa vie à démontrer qu’entre autres, le magazine « URSS en construction » donnait de la révolution russe une image totalement tronquée de la réalité. Le jour où David King a montré au journaliste comment « les photos avaient été retouchées, tronquées pour faire disparaître un à un les ennemis de Staline ». Jusqu’au 17 décembre, au couvent des Minimes, Michel Lefebvre expose 100 photos qui montrent la révolution photographique qui a accompagné la révolution politique en Russie en 1917.
Michel Lefebvre rappelle que malgré « les falsifications photographiques de cette période ne doivent pas masquer l’essentiel que montrent ces photos. La révolution politique de 1917 a bouleversé la pratique des photographes qui l’observent. en descendant dans la rue, les photographes professionnels, Viktor Bulla ou Iacob Steinberg experts pour documenter les cérémonies officielles, réaliser des portraits posés ou faire des reportages pour la presse illustrée, ont saisi de manière novatrice l’événement en décentrant le point de vue et en captant le visage d’un peuple soulevé ».
♦ De la Guerre d’Espagne à la Révolution Russe
Michel Lefebvre est devenu un grand spécialiste et collectionneur de documents sur la guerre d’Espagne. Il en a publié un ouvrage aux éditions de la Martinière, « Guerra Grafica, Espagne 1936-1939 ». Un livre qui à travers ses 300 pages et plus de 600 documents légendés immerge le lecteur dans cette extraordinaire créativité artistique, selon l’éditeur. « La guerre d’Espagne a été autant un conflit armée qu’une guerre de l’image. Les deux camps se battent à coups de photos, de journaux, d’affiches », nous précise Michel Lefebvre.
♦ La déontologie du photojournalisme
Le CIP dont l’une des missions est de « défendre, valoriser et développer les métiers du photojournalisme » a mis en place une charte de déontologie à destination des photojournalistes en 11 points.
Avec l’avènement et les possibilités offertes par les appareils numériques, il est devenu nécessaire de prôner des valeurs telles que l’honnêteté, la responsabilité, l’exactitude et la vérité. « Ils sont les maître-mots des codes de déontologie définissant les droits et les devoirs des journalistes » rappelle le CIP.
- Respecter la vérité, quelles qu’en puissent être les conséquences pour eux-mêmes.
- Vérifier leurs sources.
- Publier seulement les informations dont l’origine est connue.
- Ne pas user de méthodes déloyales pour obtenir des photographies.
- Ne pas payer les sources ou les sujets.
- Traiter les sujets avec respect et dignité, et ne faire intrusion dans les moments privés de chagrin que lorsque le public a un besoin impérieux de le voir.
- Ne pas intervenir dans un événement pour en orienter le cours.
- Ne pas mettre en scène ou reconstituer un événement.
- Ne pas écrire de fausses légendes.
- Communiquer à l’éditeur toutes les informations dont il dispose afin d’éviter tout contresens ou toute utilisation mal à propos.
- Etre attentif au choix des publications possibles afin d’éviter toute utilisation dans un contexte éditorial orienté.
Le CIP indique que d’autres chartes sont accessibles dont La Charte de Munich, ou celle de la National Press Photographers Association.
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