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L’Archipel fait sa rentrée avec l’obsession du Capitaine Achab pour Moby Dick

MOBY DICK Herman Melville | Yngvild Aspeli

Article mis à jour le 31 décembre 2022 à 13:13

Mardi 4 et mercredi 5 octobre, le Théâtre de l’Archipel présente Moby Dick. Avec sept acteurs, une cinquantaine de marionnettes, des projections-vidéos, un orchestre englouti et une baleine taille réelle, Yngvild Aspeli met en scène Moby Dick, magnifique monstre inspiré du roman d’Herman Melville.

La bataille entre l’homme et la nature

Moby Dick d’Hermann Melville est un grand classique de la littérature. Parue en 1851, l’épopée du capitaine Achab a été moult fois adaptée. Pour Yngvild Aspeli, personne ne se saisit de cette bataille entre l’homme et la nature comme Hermann Melville dans Moby Dick. Une ancienne baleine blanche et un capitaine qui dirige son navire vers la destruction. Une confrérie d’hommes rugueux dans un bateau en équilibre sur la surface d’une profondeur infinie du monde sous-marin. Face à l’immensité de la mer, les grandes questions de l’existence se soulèvent dans le cœur humain.

Moby Dick raconte l’histoire d’une expédition baleinière, mais c’est aussi l’histoire d’une obsession, et une enquête sur les inexplicables mystères de la vie. La simple histoire d’un voyage en mer prend une autre dimension à travers le récit de Melville. Il nous emmène dans une plongée vertigineuse à l´intérieur de l´âme humaine. Moby Dick est un livre vers lequel on revient, encore et encore, pour à chaque fois découvrir une nouvelle idée. Il est captivant, drôle et rempli d’une étrange sagesse.

Quand la folie accompagne Achab, mais aussi l’être humain

Ismaël, incarné par le comédien Pierre Déverines est le seul à avoir survécu à la chasse à la baleine. Il est le narrateur qui décrit la folie qui s’empare d’Achab et lui enjoint de poursuivre sans fin le combat contre la baleine blanche. « La folie humaine est chose féline et rusée. On croit qu’elle a disparu, alors qu’elle n’est peut-être changée qu’en une forme plus subtile. Elle se concentre, elle se ramasse sur elle-même prenne à bondir, tapie. Peut-être qu’elle fourbit des armes pour se lancer à l’assaut de la lucidité ». 

La presse est unanime, Moby Dick de la norvégienne Yngvild Aspeli est « un conte philosophique sombre et puissant ». « Le travail de Yngvild Aspeli est magnifique. L’ambiance créée grâce aux lumières, à la vidéo et à la musique est magique. La voix des acteurs fait entendre de beaux passages du texte de Melville, les marionnettes font vivre le bateau, l’équipage, le monde des profondeurs. Elles sont splendides, inquiétantes, folles et porteuses de mort comme Achab. »

Photos Moby Dick © Christophe Raynaud de Lage

La metteuse en scène norvégienne a pioché dans son histoire personnelle, celle de son grand-père marin

Mon grand-père était marin. Il avait une femme nue tatouée sur son bras. De lui, je garde en mémoire comme une odeur de poisson et de sel, de goudron et de tabac. Un portrait enfumé construit à partir des histoires que ma mère me racontait à son sujet. Notre maison était remplie d’objets étranges, ramenés de ses voyages : Un hippocampe séché, un éléphant sculpté en bois d’Inde, des tasses de porcelaine chinoises révélant des portraits de femmes à la lumière, un bébé crocodile empaillé…

Mon grand-père venait d’une île sur la côte ouest de la Norvège, un petit port rempli de navires et de langues étrangères, de pêcheurs, de marins et d’enfants attendant le retour de leurs pères. Un paysage de vent et de femmes debout scrutant l’horizon, priant l’océan qu’il leur ramène leurs hommes à la maison.

Des visages usés et salés, des mains calleuses et des églises avec des bateaux suspendus à leur plafond dans l’espoir d’une protection. Un cimetière, si aride et rocheux, qu’il fallait le remplir avec la terre qui servait comme ballast sur les navires qui venaient acheter le poisson séché et salé, pour pouvoir enterrer les morts. Mes ancêtres sont donc enterrés avec de la terre provenant du Portugal. La mer nous relie. Cette créature à l’humeur changeante qui embrasse les continents et dessine des lignes invisibles reliant les différentes terres du monde. Qu’on l’insulte, qu’on le loue, l’océan vit selon ses propres règles immuables. Nous sommes fascinés par sa beauté éblouissante et effrayés par sa violence sans pitié. Face à lui, nous sommes tous égaux, infiniment petits face à cette force de la nature.

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Maïté Torres