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Le Coronavirus provoque le premier divorce politique à Perpignan

Jean-Bernard Mathon et Caroline Forgues

Article mis à jour le 6 mai 2020 à 18:20

Au soir du 1er tour de l’élection municipale le 15 mars, la politique politicienne avait laissé place à la crise sanitaire. Depuis, aucun des protagonistes des Municipales à Perpignan n’avait pris à témoin aussi violemment les médias et le public de ses querelles politiques ou de personnes.

Effet secondaire du confinement ? Les premiers à demander le divorce sont issus de la France Insoumise. Respectivement en 17e et 4e position sur la liste de L’Alternative, Carole Gohier et Mickaël Idrac accusent leur tête de liste de « manipulations de fin de campagne et les gesticulations inappropriées ». La liste portée par Caroline Forgues et Jean-Bernard Mathon voulait incarner une autre idée de la politique ; et ce en rassemblant des citoyens non encartés, associatifs et politiques. Malgré des sondages prometteurs, l’Alternative est arrivée en 5e position avec 6,68% des suffrages.

La trash politique du Monde d’Avant vous avait manqué ?

♦ La France Insoumise des Pyrénées-Orientales « acte la fin de l’Alternative »

Via un communiqué diffusé le 4 mai, Carole Gohier et Mickaël Idrac règlent leurs comptes avec les initiateurs du mouvement.

« La présence disproportionnée de membres de l’association Nou-S Perpignan dont la farouche haine des forces politiques (partis comme mouvements) a gangréné la campagne. L’absence d’écoute dont ont fait preuve les têtes de liste, leurs prises de décisions unilatérales, leur propension à négocier avec des listes adverses sans en avoir obtenu le mandat, l’absence volontaire de stratégie politique tout au long de la dernière période électorale, tout cela a semé le flou auprès de nos soutiens ».

Peu enclins à faire dans l’élégance, les représentants locaux de la France Insoumise parlent de « la campagne fade et bobo » de leur liste.

♦ Entre amnésie passagère et retour vers le futur

Alors bis repetita ? Déjà, lors de l’annonce de l’engagement de Philippe Assens sur la liste portée par Agnès Langevine, des comportements similaires avaient eu lieu. La France Insoumise 66 avait mené une campagne de dénigrement intense, voir obsessionnelle, à l’encontre de leur ancien camarade et candidat aux législatives de 2017.

Ils décident aujourd’hui de se désolidariser de la liste L’Alternative ; se présentant en défenseurs de l’appellation même L’Alternative. « Nous veillerons à ce que son nom ne soit pas usurpé ou ne serve de caution à des actions futures desquelles nous ne serions pas solidaires ».

Alors fini le mariage arrangé et retour aux positions insoumises d’août 2019 ? Une époque où la France Insoumise 66 refusait de « monter dans le radeau de méduse » ; n’hésitant pas à railler leurs futurs colistiers du PC pour leur « tactique politique pour espérer conserver des conseillers départementaux »,  et à qualifier Jean-Bernard Mathon de “premier de cordée qu’on irait chercher à tout prix tant qu’il n’est pas encarté”.

♦ Après une AG tenue sur Discord*, les têtes de liste contestent la fin de l’Alternative

Deux jours après l’envoi aux différentes rédactions dudit communiqué de presse, les membres de l’alternative ont tenu le 5 mai une assemblée générale virtuelle ; confinement oblige. Cette assemblée a réuni une trentaine de personnes durant 3 heures sur la plateforme Discord* ; sans aucun jeu de mot de la rédaction, c’est juré. À la suite de cette réunion, les deux anciennes têtes de liste ont adressé un communiqué de presse actant le futur de l’Alternative.

« Nous considérons qu’il n’appartient à aucun membre de notre collectif de le dissoudre dans son entièreté. L’assemblée citoyenne que nous avons constituée au fil de la campagne, avec toutes ses sensibilités qui peuvent s’y exprimer, est seule légitime pour décider du devenir et des orientations futures de L’Alternative ! »

Une communication qui n’a pas manqué de faire réagir sur les réseaux sociaux les représentants de la France Insoumise. Au milieu de ce grand déballage sur Facebook, le public a pu apprécier la qualité des échanges ; ou les accusations de mensonge ou d’agressions verbales.

Si la communication de Carole Gohier et Mickaël Idrac n’acte pas la fin de l’aventure l’alternative, elle montre clairement que le divorce entre certains de ses membres est consommé.

*Discord est un site sur lequel les membres se connectent pour discuter à l’oral (ou à l’écrit) avec d’autres personnes. Il est né dans la tête de Jason Citron, entrepreneur et développeur américain qui, dès ses débuts, a cherché à faciliter la communication des joueurs.

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Maïté Torres