Article mis à jour le 28 août 2019 à 09:57
Pour sa rentrée, l’Institut Jean Vigo accueille 2 grands réalisateurs indépendants de documentaires les 3 et 4 septembre. Dans le cadre d’une collaboration entre VISA pour l’Image et la cinémathèque du documentaire, Lech Kowalski et Florent Marcie viendront présenter leurs films salle Marcel Oms.
♦ Lech Kowalski et la lutte des ouvriers de GM&S
Dans « On va tout péter », le spectateur découvre la lutte des ouvriers de GM&S au printemps 2017. L’équipementier automobile est alors menacé de liquidation judiciaire. Se sentant trahis par les hommes politiques et les constructeurs automobiles français, les ouvriers avaient menacé de faire sauter les lieux. Lech Kowalski a vécu en immersion pendant 7 mois dans cette entreprise installée à La Souterraine dans la Creuse. À noter que le documentariste a été placé en garde à vue en septembre 2017 alors qu’il couvrait une manifestation des ouvriers de GM&S…
« J’étais là, caméra en main, composant mon film grâce au lyrisme déchaîné de ces hommes et de ces femmes. En retrait, mais avec eux. »
On va tout péter a été présenté à la Quinzaine des réalisateurs au festival de Cannes cette année. Un bon moyen de faire connaître le combat de ces 277 ouvriers selon le réalisateur. D’après Clémentine Mercier de Libération, « le documentaire est aussi une saisie d’une action groupée dans laquelle aucun personnage n’écrase les autres ».
♦ Un habitué de l’Underground
Il faut dire que le réalisateur a l’habitude des conflits sociaux et des situations dangereuses. Que ce soit dans des pays comme le Mexique, l’Afghanistan ou encore les Etats-Unis. Kowalski est une figure du cinéma populaire et connu pour avoir filmé les Sex Pistols et Iggy Pop. Il aime capturer les instants de vie de ceux qu’il appelle les « rejetés du système ». Parmi eux, des mercenaires, des porn-stars, des junkies, des clandestins, des anciens prisonniers… Depuis trente ans, son travail montre le peuple en colère, les désirs et les désespoirs des hommes.
« Je suis fier de faire des films underground dans lesquels mon vécu s’inscrit dans une histoire plus vaste ». Lech Kowalski viendra présenter ce documentaire en présence d’un photojournaliste invité au festival VISA pour l’Image le 3 septembre à 18h.
♦ Florent Marcie immergé dans la révolution libyenne
Avec Tomorrow Tripoli, Florent Marcie plonge le public au cœur de la révolution libyenne. Mais le réalisateur n’a pas choisi de s’intéresser à Benghazi comme la plupart des autres journalistes. Il a préféré donner la parole à un petit groupe d’insurgés qui défie la dictature à l’autre bout du pays. À Zintan, le cinéaste a vécu près de 8 mois aux côtés de ces combattants, des hommes simples et généreux. Au travers d’une succession de portraits, le spectateur découvre le quotidien de ces révolutionnaires installés dans les montagnes du Nefoussa.
Le réalisateur affirme que son film « est une histoire de la révolution libyenne, à hauteur d’homme et à travers l’itinéraire d’un petit groupe de rebelles du Jebel Nefousa ». Tomorrow Tripoli est le dernier volet d’une trilogie consacrée aux hommes dans la guerre. Florent Marcie s’est d’abord intéressé à la Tchétchénie avec Itchkéri Kenti sorti en salles en2007 puis à l’Afghanistan avec Commandant Khawani, 7 ans plus tard. À l’occasion de l’avant-première de ce troisième volet, organisée à Sarajevo, cent cinquante ex-révolutionnaires sont partis de Tripoli pour venir assister à la projection.
♦ Aucune blessure en 30 ans de conflits … jusqu’à cette manifestation Gilets Jaunes
Florent Marcie tourne, monte et finance lui-même ses films ce qui le rapproche encore plus des hommes et des femmes qu’il côtoie. Membre de WARM, une fondation consacrée aux conflits contemporains, il réalise des documentaires depuis une trentaine d’années. Entre cinéma et reportage, ses films montrent des situations de guerre, de libération, de dénuement. Il ne s’impose aucune contrainte.
Lui qui a filmé et vécu de nombreux conflits majeurs comme le siège de Sarajevo, les fronts de guerre afghans, les bombes en Tchétchénie, les balles en Libye, les ruines de guerre à Mossoul ou à Raqqa n’avait jamais été blessé. Jusqu’à ce jour de janvier 2019, à Paris. Dans le cadre de son nouveau film sur l’Intelligence artificielle et l’humanité, Florent Marcie a filmé les manifestations des Gilets Jaunes à Paris. Il a alors été touché au visage par une balle de LDB, tirée par la police française.
À ce sujet, il déclare « La blessure fait partie de l’équation. Je ne porterai pas plainte, mais ne peux m’empêcher de penser aux autres, ceux d’hier et de demain ». Le réalisateur présentera son dernier documentaire le 4 septembre à 18h.
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