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Les éoliennes des Aspres – Le Préfet autorise le site de Passa avant d’étudier Banyuls-dels-Aspres et Brouilla

Col de la Dona éoliennes - Projet Passa, Banuyls-dels-Aspres, Brouilla

Article mis à jour le 19 mai 2023 à 12:11

Le préfet des Pyrénées-Orientales, par arrêté du 28 février 2020, a autorisé l’exploitation d’éoliennes sur la commune de Passa. Le préfet considère que le projet « contribue à l’atteinte des objectifs nationaux en termes de production d’énergie décarbonée ; contribuant ainsi à la lutte contre le changement climatique ».

Pourtant, en novembre dernier, le commissaire enquêteur avait émis un avis défavorable au programme ; un projet comprenant l’installation de 6 éoliennes dans l’alignement du Canigou. Après plusieurs semaines d’enquête de terrain, le commissaire enquêteur avait motivé son avis négatif notamment par la forte mobilisation contre ce projet ; mais aussi l’absence de concertation territoriale globale. Pour rappel, l’enquête de terrain avait recueilli 2.737 contributions dont 96,67% d’avis défavorables.

Dans notre enquête publiée juste avant l’ouverture de la consultation publique, nous évoquions le fait que les Aspres n’avaient d’autre solution que de courber l’échine. Il fallait un ticket gagnant à la rifle de l’éolien ; ce sera pour la commune de Passa. Viendront ensuite Banyuls-dels-Aspres et Brouilla avec une demande d’exploitation pour 6 éoliennes par Engie d’ici l’été 2020. Terrats, Vivès, Saint-Jean Lasseille, Le Boulou et Caixas font également partie des communes convoitées par les promoteurs.

♦ Le Préfet des Pyrénées-Orientales autorise l’exploitation du site éolien de Passa

Après l’avis défavorable du commissaire enquêteur Jacques Zocchetto, la société Eléments avait sollicité une prorogation. Le Préfet avait donc jusqu’au 8 avril pour rendre sa décision. Il a publié ce 28 février l’arrêté qui autorise l’exploitation d’une installation classée selon le code de l’environnement. Le document de 27 pages prévoit également l’autorisation de défricher ; et donne dérogation au volet « espèces et habitats protégés» selon le même code de l’environnement.

Monsieur Philippe Chopin a considéré que, pour atteindre les objectifs inscrits dans la loi de transition énergétique d’ici à 2030, il fallait, et compte tenu du potentiel du site, « encourag[er] et encadr[er] » le développement de l’éolien. En effet, pour rappel la loi de transition énergétique prévoit de compter 32% d’énergies renouvelables dans la consommation finale et 40% de la production d’électricité.

L’arrêté rappelle, entre autres, la liste des 119 dérogations accordées à la réglementation dite des « espèces protégées ». Selon l’avis préfectoral, ces dérogations ne nuisent pas « au maintien, dans un état de conservation favorable, des populations ».

Parmi ces dérogations, 81 espèces d’oiseaux sont concernées, 23 espèces de chiroptères (chauves-souris), 4 amphibiens, 1 insecte, 1 fleur et deux mammifères terrestres. Le document prévoit la mortalité maximum admise durant la phase d’installation du parc et durant l’exploitation. Ainsi, on notera que le préfet rend admissible la mort de 5 individus de type Bondrée apivore et Cricaète Jean-le-Blanc ; 2 individus de type Milan noir ou Busard cendré. Bien que ces espèces, tout comme l’Aigle royal, bénéficient selon un arrêté ministériel de 1981 « d’une protection totale sur le territoire français ».

♦ Un délai de 2 mois pour contester la décision du Préfet pour Passa

L’arrêté préfectoral rappelle que les pétitionnaires ont un délai de 2 mois pour contester la présente décision ; et ce en faisant un recours devant le tribunal compétent. Et le Collectif le vent tourne 66 est déjà en campagne afin de collecter des fonds pour de pouvoir financer cette procédure.

Très actif lors de l’enquête de terrain, ce collectif s’insurge aujourd’hui. « Pourquoi demander son avis à la population, si on n’en tient pas compte ?« . Pour les membres du collectif, il s’agit d’un « arrêté préfectoral inique qui bafoue la décision du peuple clairement exprimée dans les résultats écrasants de l’enquête publique contre ce projet inutile, au pied du Canigou, ouvrant grande la porte à tous les autres projets aussi ineptes soient-ils.« 

Outre, cet arrêté, ils se disent particulièrement « déçus et en colère par rapport [aux] « grands » élus qui sont Mme Malherbe*, Mr Casenove, qui ne se sont pas manifestés durant l’enquête publique ; ni à titre officiel, ni à titre personnel, de même pour Ségolène Neuville ».

♦ Banyuls-dels-Aspres et Brouilla, le prochain projet d’éoliennes dans les Aspres

Le prochain projet éolien des Aspres concerne les communes de Banyuls-dels-Aspres et Brouilla. Un dépliant a été distribué début février chez les habitants de la zone concernée. « Un porte à porte a été réalisé auprès de riverains des communes de Banyuls-dels-Aspres, Brouilla et Saint-Jean Lasseille, entre le 24 et le 26 septembre 2019. Ce sont les riverains les plus proches qui ont été contactés, habitant à une distance maximale d’ 1 km de la zone d’étude du projet. »

950 foyers ont reçu la visite des ambassadeurs d’Engie et CatEnR ; et 421 portes se sont ouvertes précise le récent tract. Le programme de ces deux communes prévoit l’implantation de 6 éoliennes d’une hauteur similaire à celles de Passa ; à savoir 135 m en bout de pale, 75 m de hauteur de mât. Sont également prévus 1 ou 2 postes de livraison.

Le dépôt du projet devrait intervenir mi-2020. Ce qui impliquerait un début des travaux sur site courant 2022 ; une fois passée la formalité de l’instruction par la préfecture et la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement.

*Madame Malherbe est la présidente du Conseil départemental ; Monsieur Casenove est le député de ladite circonscription ; et Madame Neuville est la présidente du syndicat mixte Canigó Grand Site.

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