Article mis à jour le 13 mars 2020 à 08:21
Paru dans le journal satirique de cette semaine, l’article titré « Prêts pour danser ma Sardane avec l’extrême droite » donne l’angle à cette publication de 3 pages. Entre caricatures de Louis Aliot, et enjeux du vote gitan, la journaliste et le dessinateur croquent le portrait de la ville à 4 jours du premier tour de scrutin.
♦ Portrait au vitriol d’un « Aliot normalisé »
Laure Daussy a visiblement travaillé la question du candidat sans étiquette qui, depuis 2014, cherche à se « notabiliser » ; et ainsi élargir son électorat à la droite bourgeoise perpignanaise. La journaliste est surprise de l’absence de « mobilisation de la société civile, peut-être même des manifs devant ses réunions publiques, ou encore des actions de la part des milieux culturels ». Que nenni, la journaliste de citer un responsable de troupe de théâtre ; « On est convaincu qu’Aliot va être élu, et on a peur qu’il réduise les subventions ». Et puis, précise-t-elle, Aliot a pris comme colistier André Bonet. L’ancien responsable du Centre Méditerranéen de Littérature, extrêmement virulent sur le réseau social de Marc Zuckerberg, cherche selon un témoin cité par la journaliste à « neutraliser un maximum de monde ».
La journaliste rappelle la venue à la rentrée 2019, du polémiste Éric Zemmour ; tout en rappelant que le numéro 4 du Rassemblement National se veut moins « radical ». « C’est un ami, mais je ne partage pas un certain nombre de choses qu’il raconte ».
La journaliste fait également mention de la récente étude de Jérôme Fourquet et Nicolas Lebourg. Retrouver notre article à propos de la conférence du chercheur spécialiste de l’extrême droite.
L’article nous apprend également la proximité de Xavier Baudry avec le mouvement du GUD*. Le numéro 22 sur la liste de Louis Aliot et élu régional d’opposition serait pressenti, selon la journaliste, adjoint à la sécurité en cas de victoire de Louis Aliot à la mairie. Xavier Baudry conteste. « Quand j’étais étudiant, le GUD avait déjà été dissous ; j’appartenais au Renouveau étudiant, cellule étudiante du Front National de la Jeunesse ». Xavier Baudry nous informe avoir été étudiant de 1994 à 1996 à la Sorbonne, alors que le GUD a été dissous en 2017.
♦ Focus sur l’enjeu et la polémique du vote gitan à Perpignan
« On sait qu’on arrive à Saint-Jacques, car les maisons sont insalubres, et c’est rien de le dire. Les enfants sont dans la rue ; les habitants sortent leurs chaises pour s’installer au milieu de la route et discuter ». La journaliste a rencontré 3 figures du quartier. Trois hommes qui, selon leurs dires, pourraient influencer les votes. L’enjeu ? Les 1.800 voix que comptent les deux bureaux de vote en question.
Le premier à être cité est Nick Gimenez qui revendique son soutien au maire sortant Jean-Marc Pujol. Le 2e, prénommé Bruno, déclare : « J’ai 250 personnes dans ma famille, plus ceux qui me suivent ; ça fait autant de voix pour [Louis Aliot] ». Le dernier personnage, haut en couleur, à être nommé est Alain Gimenez. Relire notre article à la suite d’une conférence de presse mouvementée dans le quartier Saint-Jacques. Celui qui se fait appeler Nounours est le neveu de Nick. La journaliste rappelle les dernières révélations du journal Marianne. Selon le magazine, le député et candidat La République En Marche n’hésiterait pas à « inviter tout le quartier au restaurant pour s’assurer leur vote ».
La journaliste revient également sur la rénovation urbaine et l’arrêt du chantier de l’îlot du Puig. Un épisode où le député En Marche avait appelé la communauté gitane à manifester pour contraindre le préfet à stopper la destruction de l’immeuble incriminé. Nous avions questionné le candidat à ce propos dans notre grand entretien.
♦ Les dessins de Juin particulièrement savoureux
La maxime de Paris-Match rappelle « le poids des mots, le choc des photos ». Dans cet article, on pourrait dire de même en troquant les photos par des dessins de presse. En effet, Pierrick Juin, dessinateur politique pour Charlie Hebdo, a su saisir en dessin une certaine réalité de cette campagne ; et de la vie au cœur du quartier Saint-Jacques.
Du croquis de Louis Aliot au maquillage avant de passer à l’image lors du débat télévisé par Via Occitanie, aux affiches de campagne d’Olivier Amiel qui seraient le verso de celles de Louis Aliot. Idem en ce qui concerne la vie du quartier Saint-Jacques, entre le dealer qui reste discret et qui prône le « pas de vague », en passant par les ravages de la malbouffe résumés en un seul dessin criant de vérité.
https://twitter.com/Charlie_Hebdo_/status/1237423219189190657
*Le GUD ou Groupement d’Union Défense était « une organisation étudiante réputée pour ses actions violentes ; et très active dans les années 1970″ selon l’encyclopédie collaborative Wikipédia. Le GUD a notamment participé activement à la campagne présidentielle de Jean-Marie Le Pen en 1988 et en 1995. De mémoire d’étudiant rouennais : « Durant la campagne de 1988, les tracts du GUD ou de la Troisième Voie se mélangeaient à la propagande de Jean-Marie Le Pen devant les lycées. ». Sous sa forme originelle, le mouvement n’existe plus depuis 2017. À cette date, ses anciens membres créent le Bastion Social dont la dissolution a été ordonnée par la justice en 2019.
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