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Medicoop 66 | Le raté dans le paiement des soignants siffle-t-il la fin de partie pour l’intérim coopératif ?

21/04/2020, Sorèdes, France, EHPAD maison de retraite de Sorèdes dans les Pyrénées-Orientales / Prise en charge médicale des personnes âgées et de la dépendance à l’heure de la crise sanitaire Coronavirus Covid-19 © Arnaud Le Vu / MiP / APM

Article mis à jour le 16 décembre 2020 à 15:54

Ce 14 décembre, devant les locaux de la société « d’intérim coopératif au service du secteur médico-social et sanitaire et social », plusieurs intérimaires de Medicoop 66 affichaient leur désarroi, leur colère et surtout cherchaient des réponses.

♦ Dans les épisodes précédents …

Après avoir réalisé des missions auprès des cliniques privées et/ou des EHPAD des Pyrénées-Orientales, les soignants dénonçaient l’absence de réponse de la part de la direction et surtout le non-versement des salaires.

Deux jours plus tard, les rémunérations du mois de novembre semblent avoir trouvé le chemin des comptes des aides-soignants et autre personnel médical. Ce retard dans le paiement des salaires a révélé les failles d’une structure coopérative mal régulée.

♦ La CGT santé, Force Ouvrière au chevet des soignants de Medicoop 66

Selon le syndicat CGT 66 « Medicoop 66 traverse une période sombre, très sombre. Tous les protagonistes et les enjeux de cette affaire n’ont pas été encore clairement définis ; et la CGT se renseigne afin de recueillir des informations concrètes, de les analyser et d’apporter des réponses et des solutions les plus adaptées aux intérimaires pris en otage dans cette situation (pas de salaires versés pour novembre et décembre). L’union départementale CGT, les unions locales, l’USD CGT santé et action sociale, les syndicats, tous et toutes ont été alerté-e-s et travaillent ensemble autour de cette situation ».

Jérôme Capdevielle, secrétaire départemental de Force Ouvrière, déplore une véritable « prise d’otage salariale orchestrée par des dirigeants de Medicoop 66 sans scrupule ».

Force Ouvrière 66 annonce également les actions prises pour pallier l’urgence de la situation : « Dès lundi, les principaux employeurs bénéficiant des services de Medicoop 66 vont tout mettre en œuvre pour procéder à la mise en paiement de vos salaires de novembre ».

Le syndicat souhaite également « obtenir des garanties » et éviter que « cette situation inacceptable ne puisse se reproduire ».

03/05/2020, Perpignan, France, Illustration soignants © Arnaud Le Vu / MiP
03/05/2020, Perpignan, France, Illustration soignants © Arnaud Le Vu / MiP

♦ Medicoop 66 – 5 ans d’existence, 500 intérimaires et 12 millions d’euros de chiffre d’affaires

Après nous avoir décrit les différents acteurs de l’intérim en France – Manpower, Adecco, ou ceux spécialisés dans le médico-social tels que l’Appel médical – Yves Barbe, directeur de l’association Joseph Sauvy nous confire que « le secteur médical est un secteur très convoité, surtout en période Covid ». L’association Joseph Sauvy est parmi les fondateurs de Medicoop 66.

L’embauche en intérim est aussi favorisée fiscalement via une réduction du taux de charge de l’employeur ; ce qui permet de faire levier sur les marges. « Nous étions parmi les tout premiers en France à monter ce type de structure coopérative. Mais, et cela n’était pas totalement clair, le fonctionnement en interne (comptabilité, paye par exemple) n’était pas géré sous forme de coopérative ; mais sous-traité à des structures privées ».

♦ Intérim coopératif – Ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain

Yves Barbe revient sur cette expérience de coopérative médicale. « Je ne voudrais pas que le conflit Medicoop 66 enterre le concept de d’intérim coopératif. Il faut des garde-fous et que l’État assume son rôle de contrôle sur ce type de structures. La coopérative de l’intérim a sa place à côté des grands acteurs de l’intérim en France. »

« Je pense qu’une fraction de l’intérim médical peut être organisée par des acteurs à but non lucratif. Car oui, le principe d’une coopérative est d’être équilibré ; mais pas de gagner de l’argent. »

« Cela devrait coûter moins cher à l’employeur et on devrait traiter mieux nos salariés. Notre objectif était que les intérimaires soient dans un cadre permettant d’être traités correctement ; qu’ils puissent progresser et trouver un travail. C’est cela que nous voulons à terme atteindre »  

Illustration soignants

♦ La justice ouvre des investigations

Selon le journal L’Indépendant, la justice s’intéresserait de près aux comptes de Medicoop France et Medicoop 66, implantées à Perpignan et à Toulouges. Par ailleurs, depuis le mois de juillet 2020, le gérant de Medicoop 66 se dit sur le réseau social professionnel Linkedin « à l’écoute du marché » .

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