Article mis à jour le 7 juillet 2019 à 14:12
Plus de 200 personnes étaient présentes au premier meeting de Clotilde Ripoull. De nombreuses personnalités politiques dans la salle. De la gauche à la droite de la droite, certains peut-être pour se rapprocher. D’autres pour mesurer la mobilisation ou le discours de la candidate. Du « Titanic » à « la tache », en passant pas le « furet du bois joli », Clotilde Ripoull a manié la petite phrase face à un public conquis. Prochaine étape, la mise en place de groupes de travail. Objectif, préparer le programme pour 2020 avec une présentation à l’automne.
♦ « Une fin de règne » pour Jean-Marc Pujol
Le premier des candidats à recevoir les métaphores cinglantes de la candidate est le maire en place, Jean-Marc Pujol. Elle décrit ce dernier comme « un peu lâché, un peu perdu, ne sachant pas si on doit partir ou rester ». En effet, depuis le score catastrophique de son parti à Perpignan lors des élections du 26 mai, l’annonce de l’investiture par La République En Marche de son ancien premier adjoint, et les velléités de la jeune garde Les Républicains, le maire en place ne s’est plus exprimé publiquement sur le sujet. Pour Clotilde Ripoull, « une fin de règne, une espèce de Titanic qui n’en finit pas de couler ».
♦ « Le furet du bois joli » pour le député en campagne
Certains soutiens du député de la 1ère circonscription récemment investi par le parti En Marche, présents dans la salle ont été surpris par la violence de la charge de la candidate. Pour tordre le cou à la rumeur qui la dit tous les jours en négociation avec l’impétrant à la mairie de Perpignan, elle n’hésite pas à qualifier ce dernier de « furet du bois joli ». Mettant ainsi le doigt sur son parcours politique sinueux, « il est passé par la gauche, il repassera par la droite ».
Pour rappel, il a d’abord été élu d’opposition en 2008 sur la liste de Jean Codognés élu socialiste, avant de rejoindre la majorité municipale de Jean-Paul Alduy. En 2012, il est le suppléant du candidat de la droite, Daniel Mach. Avant, en 2017, d’être élu député avec l’étiquette d’Emmanuel Macron, son ancien camarade de promotion à l’ENA.
Clotilde Ripoull, s’interroge également sur les motivations de Romain Grau. Pourquoi briguer « un si beau mandat que celui de député … si c’est pour l’abandonner au bout de 2 ans ? ». La candidate qui avait raté le second tour des municipales de 2014 questionne également l’assistance sur la capacité de ce dernier à obtenir des avancées pour la ville de Perpignan. Alors qu’en tant que député, il ne saurait les obtenir. Elle le répète haut et fort : « je n’ai aucun accord avec personne et j’irai jusqu’au bout ! ».
♦ « Le candidat qui joue à cache-cache » pour Louis Aliot
Pour finir sur ses opposants, elle s’en prend à Louis Aliot, le député Rassemblement Nationale (RN) qui déclarait en janvier dernier vouloir « prendre la ville » sans afficher d’étiquette. L’objectif déclaré du député RN est de rassembler au-delà des clivages partisans.
Alors qu’en janvier dernier, elle l’avait pris pour cible principale, lors de son premier meeting de campagne, elle ne lui décoche que quelques flèches. Elle accuse de candidat de « l’extrême droite de vouloir jouer à cache-cache en cherchant à faire oublier son étiquette ». Une étiquette RN qui ferait « tache » selon la candidate. Elle blâme également au candidat RN de ne pas avoir de projet, ni équipe, ni de capacité d’action. « Un apparatchik qui n’a jamais gagné sa vie que grâce à la politique »…
♦ Retour sur l’enquête de terrain auprès de 1.300 Perpignanais
Car oui, ce premier meeting était aussi l’occasion de parler des attentes des habitants de Perpignan. De leurs demandes et des réponses à l’enquête initiée par Perpignan Équilibre en janvier dernier. Une enquête qui a également recueilli 2.000 contributions sur le site.
Sans surprise, les personnes rencontrées dans les quartiers de Perpignan « jugent à 80% que notre ville a des atouts, mais qu’ils sont gâchés ». Clotilde Ripoull se lance dans un rappel des chiffres accablants. Le chômage, la pauvreté de masse, la désertification du centre-ville, l’insalubrité…
Quant à la sécurité, Clotilde Ripoull, cite l’exemple de la rue des Oiseaux à Perpignan. Un quartier aux mains des trafics. Où les habitants ne peuvent vendre leur bien, tellement il est dévalué pour cause de criminalité. Ces mêmes habitants qui ne cessent d’en appeler les pouvoirs publics à la rescousse. Clotilde Ripoull, se désole de l’aveu d’impuissance fait par Jean-Marc Pujol qui lui confiait récemment ne rien pouvoir faire. La situation étant du ressort de la police nationale.
Idem à l’encontre du député qui se déplace pourtant sur les lieux tous les 15 jours, à grand coup de publications sur les réseaux sociaux. Ne parvenant néanmoins pas à peser sur les effectifs perpignanais de police nationale. Elle déclame haut et fort : « Je vous en fait la promesse, je m’y engage, je serai prête à signer, à mettre mes mains en jeu, dans de telles situations, je vous assure que je ne laisserai plus le ministre de l’intérieur vivre tranquille jusqu’à ce que ce soit réglé ».
♦ Le Perpignan rêvé de ses habitants
Lors de sa consultation, une des questions portait sur les rêves « un peu fous » pour la ville. Et les réponses données sont une réelle déclaration d’amour à leur ville selon Clotilde Ripoull. « Vous voulez une ville plus forte, plus attractive, plus dynamique, vivante, avec plus de commerce, un tram, des parcs, des animations toute l’année, plus de culture, plus d’entreprises, une patinoire, une forêt, un grand club de foot, un nouveau marché, un nouveau stade, une nouvelle bibliothèque... ».
Pour répondre à cette attente, Clotilde Ripoull veut du changement. Elle veut « changer Perpignan tout en préservant son âme ». En marge du meeting, elle nous a décliné son calendrier avec des groupes de travail qui, chacun, vont réfléchir autour d’une des quatre axes principaux du « nouveau pacte municipal ». « Une ville plus juste, une ville plus sûre, une ville plus prospère, une ville plus rayonnante ».
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