Article mis à jour le 20 novembre 2022 à 08:59
Selon le journal Le Figaro citant, « un proche du Président », les maires qui s’affichaient jusque là Macron-compatibles, et ayant soutenu François-Xavier Bellamy seraient sur la sellette. Jean-Marc Pujol et le Maire de Nice, Christian Estori, membres du mouvement La France Audacieuse, font partie des 804 signataires d’un manifeste en faveur de la tête de liste LR aux élections européennes. Le score catastrophique du parti de droite ouvre désormais la porte à toutes les ambitions du côté du parti présidentiel.
À Perpignan comme dans 3/4 des villes françaises, le parti du maire Jean-Marc Pujol a convaincu moins de 15% des électeurs (source le journal Le Monde). Alors que Jean-Marc Pujol tarde à se décider, dans la ville catalane qui compte déjà bon nombre de candidats, Les Républicains n’ont convaincu que 7,66% des suffrages (2.244 voix). Les LR n’arrivent qu’en 4ème position derrière le Rassemblement National étiquette de Louis Aliot, La République En Marche, parti de Romain Grau, et Europe-Ecologie Les Verts, défendu localement par Agnès Langevine. Les deux hommes politiques sont déjà en campagne, et le score de ces élections rebat les cartes d’un scrutin où tout reste possible.
♦ « Pas de quartiers ! »
Selon les paroles d’un proche d’Emmanuel Macron rapportées par le journal Le Figaro, les maires Les Républicains « sont soit avec nous, soit contre nous ». Ville par ville, les forces en présence seront étudiées et la décision sera prise, soit de porter une liste aux couleurs En Marche, soit de négocier des candidats En Marche sur une liste d’ouverture. Mais pour cela, il faudra que les maires envoient « un signal clair », confie un ministre dans Le Figaro. Le numéro 2 de LREM déclare également : « À tous les maires LR qui n’ont pas apporté leur soutien à Bellamy, on leur tendra la main. Pour les autres, c’est plus compliqué. Les 800 maires ont fait leur choix, je ne peux pas expliquer à mon électorat qu’on les soutient ».
Gérald Darmanin, ministre des comptes publics et ancien membre des Républicains, ne décolère pas contre le Maire LR de Reims qui s’est particulièrement en tant que soutien de François-Xavier Bellamy. Gérald Darmanin serait même favorable de « faire un ou deux exemples comme à Reims ». Aussitôt appuyé par un dirigeant LREM qui aurait déclaré qu’«à Reims, il faut planter des grenades !».
♦ Des grenades aussi pour Perpignan ?
Jean-Marc Pujol, également soutien affiché de François-Xavier Bellamy, pourrait-il aussi subir les foudres du parti présidentiel ? Pourtant, il ne cesse de répéter à longueur d’interviews que “s’il n’y pas quelqu’un capable de réunir à la fois Les Républicains, les Centristes et la République En Marche, le risque de voir Monsieur Aliot maire de Perpignan est très fort”. Jean-Marc Pujol se verrait donc bien incarner ce rempart contre Louis Aliot. Il nous confiait en octobre 2018 : « Si ce n’est pas moi, je soutiendrai celui qui est capable de réunir ces deux investitures. Mais je pense être celui qui peut obtenir les deux investitures« .
Au lendemain des élections européennes et face à l’effondrement du vote de droite, Jean-Marc Pujol fait la part des choses sur son blog. Il insiste : « Je maintiens que pour 2020, faute d’un rassemblement, le risque est fort de voir le RN prendre la mairie ». Profitant pour tacler Romain Grau, son ancien premier adjoint devenu député En Marche de la 1ère circonscription et assidûment soutenu par une conseillère municipale élue sur la même liste que Louis Aliot en 2014 : « Je m’étonne de voir des commentateurs, soi-disant avisés, croire que c’est en récupérant et recyclant d’anciens colistiers du FN dans de pseudos-listes d’ouverture qu’ils feront baisser le score de M. Aliot ».
Le maire actuel, également contesté par la droite avec la candidature de son désormais ex-adjoint à la rénovation urbaine et trésorier des LR Olivier Amiel, conclut son analyse du scrutin européen par un laconique : « il vaut mieux rester fidèle à ses convictions ! ».
♦ La recomposition de la droite passera-t-elle par les territoires ?
Alors que Laurent Wauquiez est largement contesté par les membres des Républicains, certains comme Valérie Pécresse ou Gérard Larcher, président du Sénat, évoquent une recomposition de la droite en dehors des LR. Une recomposition qui passerait par les élus de terrain.
Les prochaines échéances électorales seront locales. Municipales en 2020, départementales et régionales en 2021, d’où cette volonté de mettre les territoires au cœur du débat public. Car, ce sont désormais les élus locaux qui pourraient subir le dégagisme ambiant depuis l’élection présidentielle de 2017. Le bilan de Christian Estrosi (maire de Nice), de Jean-Luc Moudenc (maire de Toulouse), ou Jean-Marc Pujol à Perpignan, sera-t-il suffisant pour contrer cette volonté de profonde rénovation du personnel politique ?
Outre le bilan contesté du maire de Perpignan, ses opposants en lice rendent délicate une éventuelle candidature de Jean-Marc Pujol. L’ultra-médiatisé Louis Aliot, et Romain Grau qui ne manque pas de s’afficher sur le terrain, profitent de chaque occasion pour tirer à boulet rouge sur Jean-Marc Pujol et ses équipes. Un climat politique déjà délétère alors qu’il reste encore 10 mois avant les municipales.