Article mis à jour le 10 janvier 2020 à 01:06
C’est le 3e sondage paru pour l’élection municipale de Perpignan. Il succède à celui commandé par journal L’indépendant paru en avril 2019, et celui du Parti Les Républicains réalisé en juillet 2019. Cette 3e enquête d’opinion a été réalisée, comme les 2 premières par l’IFOP. Mais cette fois-ci sur demande de l’hebdomadaire La Semaine du Roussillon et de Sud Radio. Conduit auprès d’un échantillon comparable, ce sondage montre que l’état des forces à droite et au centre droit est comparable. La surprise vient davantage de la bonne santé des listes de gauche. Ainsi que de la stagnation de la liste menée par Louis Aliot, député Rassemblement National.
♦ La bonne forme politique de la gauche et de l’écologie à Perpignan
L’une des surprises de ce sondage paru dans la Semaine du Roussillon est la bonne forme des listes de gauche. Au premier tour des municipales, et si le vote avait lieu ce dimanche, la liste menée par l’écologiste et vice-présidente à la Région Agnès Langevine (soutenue par le parti socialiste) recueillerait 14,5% des voix.
Quant à la liste citoyenne, elle recevrait 13,5% des voix. L’Alternative est portée par nombre de personnalités de la société civile de sensibilité de gauche. Des personnalités auxquelles se sont associés le Parti communiste et la France Insoumise.
Lors du précédent scrutin des Européennes, historiquement favorable aux listes écologiques, Yannick Jadot avait recueilli 10,73% des voix. Sans oublier Place Publique et Générations, respectivement 5,67% et 3,06% des votants. Ces résultats, l’enjeu écologique qui prend une place grandissante dans le choix des électeurs, et les 14,5 % crédités par l’IFOP à Agnès Langevine semblent cohérents. Le précédent sondage donnait l’écologiste à 20% des intentions de vote. Le sondage de L’indépendant tablait sur une hypothèse de 12,5% pour Ségolène Neuville et 5% pour Agnès Langevine. Désormais Agnès Langevine a reçu le soutien de la socialiste Ségolène Neuville.
La liste citoyenne perpignanaise recueillerait 13,5% des voix.
Le duo de tête de liste Caroline Forgues et Jean-Bernard Mathon est issu de la société civile et peu connu des électeurs. Cette liste semble boostée par une forte demande de citoyenneté participative. En effet, depuis sa naissance, cette liste applique les principes de la démocratie participative jusque dans la désignation des têtes d’affiche aux municipales.
Pour rappel, lors du scrutin des européennes, la France Insoumise recueillait 7,21% des suffrages et le PC 2,75%. La fragmentation d’une partie des personnalités de la France Insoumise sur l’Alternative et la liste d’Agnès Langevine pourrait porter préjudice à la lisibilité de l’électorat insoumis. Le précédent sondage plaçait la France Insoumise à 7% des intentions de vote.
♦ Éparpillement des voix de droite et du centre sur l’échiquier perpignanais
La situation est bien plus complexe au centre et à droite de l’échiquier politique, mais guère différente des précédents sondages d’opinion déjà parus.
Alors que désormais tous les candidats sont déjà connus pour ces municipales, le sondage de la Semaine du Roussillon montre qu’au premier tour, Louis Aliot serait premier avec 26% des voix. En seconde position, les personnes interrogées ont placé à 18% le maire sortant LR, Jean-Marc Pujol. Les sondés placent après l’écologiste Agnès Langevine, le député La République en Marche. Romain Grau capte 14% des intentions de vote.
Loin derrière, le sondage montre que Clotilde Ripoull, Olivier Amiel et Alexandre Bolo peinent à convaincre. Avec respectivement 7%, 4% et 2% des voix, aucun n’est en mesure de troubler le second tour. Le dernier sondage en date plaçait déjà Clotilde Ripoull, sans étiquette, au même pourcentage. Si l’on en croit ces intentions de vote, malgré une campagne active et un programme travaillé la centriste ne parvient pas à marquer des points malgré une 4e participation à l’élection municipale.
L’institut de sondage montre qu’au second tour des municipales de Perpignan, les intentions sont encore très incertaines…
Louis Aliot convaincrait 29% des sondés, quand Agnès Langevine et Jean-Marc Pujol seraient dans un mouchoir de poche avec 27% et 26%. Romain Grau obtiendrait 18% des voix. Il est difficile de se baser sur ces chiffres. Car les accords de second tour iraient, selon toute probabilité et d’après les déclarations de la gauche, des écologistes et de la République En Marche, vers un front républicain en faveur du mieux placé au lendemain du 1er tour de l’élection municipale. Et donc vers un duel de second tour entre Louis Aliot et le second au soir du 15 mars 2020.
♦ Les électeurs de Perpignan veulent du développement économique et de la sécurité
Comme lors du sondage conduit pour L’indépendant, les Perpignanais mettent en tête de leurs préoccupations le développement économique et la sécurité. Nombre de candidats mettent en avant leur volonté de sécurité. Certainement car il est l’un des points le plus facile à concrétiser grâce notamment à la surenchère de moyens, notamment en policiers municipaux ou en vidéosurveillance.
Le challenge et les imbrications sont nettement plus importants quand il s’agit de développement économique ou du nécessaire désenclavement de la ville.
Comment les candidats peuvent amener le TGV à Perpignan ? Comment lutter contre les 32% de pauvreté à Perpignan ou endiguer le chômage de masse ? Il est vrai que la ville n’a que peu de poids dans ces questions qui incombent tantôt à l’État tantôt à la Région. Mais les querelles de chapelle et le manque de projets, d’idées ou de dynamique pour sortir la ville du marasme économique sont bien de la responsabilité des élus locaux.
♦ Méthode du sondage IFOP pour La Semaine du Roussillon et Sud Radio
Le sondage a été réalisé pour La Semaine du Roussillon et Sud Radio par l’IFOP. L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 747 personnes dont 497 inscrites sur les listes électorales. Les interviews ont été réalisées par téléphone du 30 décembre 2019 au 3 janvier 2020. La marge d’erreur pour ce sondage se situe entre 2,3 et 3%.
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